Interview "Tu dois à ton pays et à ce maillot d'aller saluer ton public" : un ancien Diable Rouge regrette l'attitude des joueurs belges
Photo: © photonews
Bertrand Crasson, 26 caps avec les Diables Rouges, n'est pas convaincu par l'équipe nationale jusqu'à présent. Interrogé par Walfoot, il espère qu'une union sacrée se reformera avant le match de lundi face à la France.
Que retiendra Bertrand Crasson des trois matchs de poules des Diables Rouges ? Sa réponse est claire quand nous lui posons la question : "La qualification". L'ancien Diable Rouge, 26 caps en sélection et une Coupe du Monde 1998 au compteur, n'a pas vu grand chose d'autre.
"Je n'ai pas eu la sensation que les Diables avaient envoyé un signal fort dans cette phase de groupes. Le job a été fait, oui, et les choses sérieuses vont commencer. Mais tu ressors de ces poules avec plus de questionnements que de certitudes", regrette Crasson.
La Belgique a des comptes à rendre à son public
Le match face à l'Ukraine, notamment, a inquiété avec une Belgique clairement pas conquérante et qui a fini par jouer la montre. "Ca faisait longtemps qu'on n'avait pas vu de telles images, tout de même. Un corner joué à deux en fin de match, des longs ballons derrière, des joueurs frustrés, les sifflets... Lundi, il faudra se racheter une image... Même si bien sûr, contre la France, ce sera très dur".
Et ces sifflets, justement, Crasson les comprend en partie. "C'était très virulent, oui. Mais comme on dit : les supporters ont toujours raison. C'est tout un pays qui a été déçu par ce match. L'image renvoyée par les Diables était mauvaise et les supporters ont été frustrés, déçus. Ils n'ont pas reconnu leur équipe, n'ont pas vu une équipe capable de gérer la pression", estime l'ancien latéral des Diables.
C'est ton pays, tu dois à ton drapeau et ton maillot d'aller saluer les supporters
Le fait de ne pas venir saluer le public belge, à la décision de Kevin De Bruyne, est donc incompréhensible pour Bertrand Crasson. "Tu peux ne pas être d'accord avec les sifflets mais tu dois toujours venir saluer ton public. Ce n'est pas un club que tu représentes, avec parfois des circonstances extrasportives différentes. C'est ton pays. Tu dois à ton drapeau et ton maillot d'aller saluer tes supporters", insiste-t-il.
"Parfois, en tant que capitaine, à chaud, ça peut être difficile, je le sais bien. Mais c'est aussi en partie le rôle de Tedesco, dans ce cas", ajoute Crasson. "J'imagine qu'il n'a pas compris les sifflets, car nous étions qualifiés. Dans tous les cas, maintenant, la page est tournée et il faudra retrouver une Belgique unie pour lundi, comme en 2018!".
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