Romelu Lukaku et José Mourinho de nouveau réunis à la Roma, un tranfert gagnant-gagnant ?
Romelu Lukaku est arrivé à Rome pour parapher son contrat avec l'AS. Big Rom débarque avec une mission : celle de se refaire une santé, sur et en dehors du terrain.
Tous les chemins mènent à Rome, ou du moins à son aéroport : hier, ils étaient entre 5000 et 7000 à attendre Big Rom à son arrivée sur le tarmac. Son trajet en avion, 46 000 supporters de l'AS Roma l'avaient suivi minute par minute sur Flightradar 24, une application pour tracer en temps réel la position de l'avion. Plusieurs Giallorossi sont même montés sur des voitures pour s'élever dans la foule compacte et ainsi apercevoir leur future coqueluche. Pour un joueur qui ne sera à priori que prêté, l'engouement est de taille.
Bien loin du (re)sentiment de trahison avec lequel les supporters de l'Inter ont pris congé de Lukaku, alimenté l'horrible impression d'avoir été utilisés pour faire monter les enchères malgré l'histoire d'amour avec leur ancienne idole. En Belgique, Romelu Lukaku était déjà l'un de ces joueurs à diviser les fans. Vérifiant la maxime qui veut que nul n'est prophète en son pays, certains doivent s'exiler pour réellement faire l'unanimité. Mais de feuilletons en feuilletons, voilà que le Diable Rouge cristallise maintenant les débats en Italie.
Là où le Corriere dello Sport en fait sa une avec comme titre "Le roi", d'autres ont un avis bien plus mitigé. A commencer par Antonio Cassano. L'ancien de la Roma, reconverti comme sniper en télévision n'y va pas de main morte : " Personne ne voulait de lui. S’il s’agissait du Lukaku de Conte, la Roma terminerait dans les quatre premiers. Mais il y a une grande différence : Conte n’est pas là et Lukaku ne s’est pas préparé à cette saison. S’il est bon physiquement, il peut faire la différence en Italie. Mais combien de temps lui faudra-t-il pour se remettre en forme ? J’espère qu’il marquera 25 à 30 buts pour la Roma, mais soyons honnêtes : ce qu’il a montré ces deux dernières années n’a pas été bon".
Typiquement le genre de critique qui agit comme un carburant chez Lukaku. Maintes fois contesté, l'attaquant a toujours mis un point d'honneur à faire taire ceux qui le démolissaient, à coup de buts marqués. Un amour du rebond et une mémoire de ceux qui l'ont descendu qu'il partage avec José Mourinho, son nouvel entraîneur dans la ville aux sept collines.
Pas plus tard qu'il y a quatre mois, le Special One avait été lui aussi attaqué par Cassano qui lui reprochait de ne pas être un grand entraineur, regrettant son éternel cinéma. La réponse n'avait pas tardé : "Au Real Madrid, l'unique souvenir qu'il a laissé est la veste avec laquelle il est arrivé le premier jour. A la Roma, je crois qu'il a gagné une Supercoupe d'Italie sans la jouer. Les bons joueurs jouaient à sa place. À l'Inter, je crois qu'il n'a même pas gagné la Coupe de Lombardie".
Le Portugais sait sur quelles cordes tirer pour faire de Lukaku un mort de faim. Après tout, les deux hommes en arrivent à leur troisième collaboration. Malgré une première peu concluante à Chelsea, ils s'étaient ensuite bien trouvés à Manchester United, Big Rom plantant 33 buts et délivrant 11 assists sous ses ordres chez les Red Devils.
Après deux saisons en demi-teinte à Chelsea et à l'Inter, Mourinho pourrait être l'entraîneur tout indiqué pour relancer Lukaku. Mais l'inverse est vrai également : le meilleur buteur de l'histoire des Diables Rouge arrive à point nommé à Rome. L'équipe a commencé la saison avec un maigre bilan d'un point sur six et avait grand besoin de nouvelles recrues en attaque vu la rupture des ligaments croisés de Tammy Abraham, out jusqu'en 2024.
En son absence, Andréa Bellotti a plutôt bien dépanné avec deux buts en deux matchs. Mais l'Italien de 29 ans a déçu lors du dernier exercice (pas le moindre but en championnat pour sa première saison) et ne dispose déjà plus d'un grand crédit malgré ses 108 réalisations en Serie A.
Plus que le prêt de Sardar Amzoun, l'arrivée de Lukaku confirme les ambitions de la Roma. Les campagnes européennes des Gaillorossi ne masquent pas l'impatience de tout un club qui attend de retrouver le haut du classement en Serie A. Courant après un titre depuis 2001, les supporters attendent surtout de débusquer Naples, la Juventus et les deux clubs de Milan du top 4, qui se refuse désespérément aux Romains depuis cinq ans.
Rome a beau être la ville de la naissance de Romulus et Rémus, elle doit désormais devenir celle de la renaissance de Romelu. Après avoir rodé en cage pendant des mois, Lukaku doit retrouver son instinct de prédateur.
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