La Pro League cimetière d'entraîneurs : une réputation usurpée ?
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Notre compétition est réputée pour ses brutaux changements d'entraîneurs. Pourtant, la Pro League n'est pas plus encline que la moyenne à sortir la guillotine cette saison.
Si l'on excepte les courts intérims en attendant l'arrivée d'un nouveau coach, ils sont 26 entraîneurs à s'être assis sur un banc de Pro League cette saison : Mark Van Bommel, Karel Geraerts, Wouter Vrancken, Carl Hoefkens, Scott Parker, Rik De Mil, Hein Vanhaezebrouck, Dominik Thalhammer, Miron Muslic, Jonas De Roeck, Ronny Deila, Edward Still, Felice Mazzu, Marc Brys, Brian Riemer, Bernd Hollerbach, Danny Buijs, Steven Defour, Karim Belhocine, Adnan Custovic, Bernd Storck, Yves Vanderhaeghe, Mbaye Leye, Frederik D'Hollander, José Jeunechamps et Jean-Sébastien Legros.
Une longue liste qui met en garde les techniciens en approche de notre compétition : mieux vaut avoir les nerfs solides et savoir rebondir. Pourtant, en consultant les chiffres, on constate que la Jupiler Pro League ne détonne pas par son nombre de changement d'entraîneurs. Elle se situe même légèrement en dessous de la moyenne.
C'est ce qui ressort de la dernière lettre hebdomadaire du CIES (le Centre International d'Etudes du Sport). Dans cette étude, l'organisme analyse les chiffres de 60 ligues de premières division à travers le monde, ce qui représente pas moins de 850 équipes. Le nombre de clubs au sein d'un championnat pouvant fortement varier, le CIES ne s'est pas basé sur le nombre total d'entraîneurs passés par les différentes compétitions en cours de saison.
Le centre d'étude a plutôt pris en compte le pourcentage de clubs ayant changé d'entraîneurs ainsi que sur la nombre moyen de matchs coachés jusqu'au premier licenciement (remis en pourcentage selon le nombre de journées que compte la compétition).
En ce qui concerne le premier facteur, 10 des 18 clubs de l'élite belge ont changé d'entraîneur en cours de saison, ce qui correspond à 55,6%, soit un rien moins que les 57,3% de moyenne observés. Notre compétition se classe d'ailleurs 32e sur 60 au pourcentage les plus élevés de clubs ayant limogé leur coach.
Si trois championnats de l'ancienne Yougoslavie (les compétitions de Bosnie, de Macédoine du Nord et de Serbie) trustent trois des quatre premières places de ce triste classement, la palme revient à la division un tunisienne où la totalité des 16 clubs ont changé d'entraîneurs au cours de cette saison.
A l'autre extrémité, on retrouve la Super League Indienne où un seul club (9% du championnat) a opéré un changement sur son banc. Plus près de chez nous, la Super League Suisse (30%), l'Eredivisie (33,3%) et la Serie A (35%) obtiennent également des bons scores. La Premier League est quant à elle très semblable à notre bonne vieille Pro League avec 55%. Notons que cette variable n'est pas influencée par les clubs qui changent plusieurs fois d'entraîneur sur une même saison.
Si elle ne vire pas ses coachs à outrance cette saison, notre championnat est par contre un peu plus prompt que la moyenne à réagir lorsque la situation se dégrade : la D1A est 24e sur 60 lorsque l'on analyse le pourcentage moyen de rencontres disputées avant qu'un club ne change de coach.
Cette saison, dans l'élite belge, un entraîneur licencié l'est après avoir dirigé 41,5% des rencontres. Si l'on compare avec les maigres 24,6% du championnat roumain où il faut très vite faire ses preuves, cela peut paraître beaucoup. Mais le chiffre se situe pourtant un peu en dessous de la moyenne (45,4%) et est bien inférieur aux 64,9% observés en Premier League jamïcaine. Mention très bien pour la Liga espagnole également où les entraîneurs ne partent qu'après avoir dirigé en moyenne 56,6% des matchs.
Si les chiffres varient évidemment de saison en saison, la Belgique ne semble donc pas une terre si inhospitalière qu'annoncée pour ceux qui s'aventurent à y coacher. Reste que cela ne ferait pas de tort à certains de nos dirigeants d'aller faire un tour en Jamaïque pendant la trêve internationale...
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