Anderlecht, réduit à 10 dès la 6e minute, perd le derby de Bruxelles contre l'Union Saint-Gilloise
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L'Union Saint-Gilloise s'est fait peur en étant menée malgré sa supériorité numérique, mais remporte le derby de Bruxelles et reste seule deuxième. Anderlecht a craqué.
Un Lotto Park plein à craquer, un superbe tifo en hommage à la belgitude (et aux ultras carolos), un derby de Bruxelles entre un RSCA qui veut remonter la pente et une USG inarrêtable : tous les ingrédients sont réunis pour une belle soirée en ce début d'année 2023. Même la décision de laisser Van Crombrugge sur le banc (le capitaine pourrait quitter le club) ne ternit pas le tableau. On espère vivre un grand moment de football...puis, la réalité nous rattrape.
Cela aura duré 6 minutes au tableau d'affichage, 10 après intervention du VAR. Le temps pour Moussa N'diaye, dès le premier contre unioniste, d'arrêter grossièrement un virevoltant Lazare Amani (6e). Initialement, Mr Van Driessche suit son juge de ligne, qui signale un hors-jeu. Mais la vidéo intervient : Debast couvrait Lazare. Et Bram Van Driessche brandit alors le rouge. Sévère. Le Sénégalais peut être vu comme dernier homme, ou pas. Dans le doute, il aurait certainement mieux valu être psychologue, comme Mr Visser lors de Genk-Bruges à plusieurs reprises.
🟥 | RSC Anderlecht est réduit à 🔟. 🧐 #ANDUSG pic.twitter.com/gQpj0M5PT0
— Eleven Sports (FR) (@ElevenSportsBEf) January 8, 2023
Toujours est-il qu'Anderlecht est à 10. Le soufflé retombe, et la tension s'installe. Refaelov est victime du replacement tactique, pour Killian Sardella. L'Union, logiquement, prend le contrôle du match, aidée par un duo Ashimeru-Diawara pas à son avantage. Verbruggen sort son premier très bel arrêt devant Simon Adingra (22e), Anderlecht tente d'aller de l'avant mais s'ouvre à des contres ; Murillo stoppe magnifiquement Boniface (30e), mais rien ne stoppe Lazare (34e), qui sert un Vanzeir trop hésitant.
Sans surprise, chaque décision de Mr Van Driessche frustre le Parc Astrid, qui aurait aimé voir Christian Burgess exclu (il ne devait pas l'être) pour avoir retenu Amuzu (42e). Riemer, qui découvre le Lotto Park, s'agace déjà, et est averti. Juste avant une mi-temps en forme de soulagement, Verbruggen sort un nouveau grand arrêt devant Nieuwkoop sur corner (45e+7).
Le réveil de Silva
Ces arrêts de Verbruggen sont salutaires car ils permettent à Riemer d'aborder la seconde période sans la pression d'un but de retard. Anderlecht est mieux en place, reprend bien mieux le match que l'USG. Moris doit s'interposer sur une percée de Fabio Silva (51e). Derrière, Zeno Debast, miraculeux titulaire qu'on annonçait blessé, est visiblement remis et multiplie les sorties de balle de classe. L'USG manque d'un créateur, mais aussi d'efficacité : Dante Vanzeir est idéalement lancé...mais se heurte à Verbruggen, encore lui (62e).
Ce qui devait arriver arrivera : bien décalé côté gauche, Francis Amuzu, peu en vue jusque là, trouve Fabio Silva au premier poteau. Le Portugais ne se pose pas de question et place en lucarne (64e, 1-0). À aucun moment on a l'impression de voir une équipe à 10 contre 11. Jusqu'aux dix dernières minutes, après une triste domination stérile unioniste : les changements amènent le sang frais qui fait plier Anderlecht. Lapoussin crochète, sert Lynen qui lance Cameron Puertas pour faire 1-1 (81e).
Mentalement, le Sporting craque, après avoir craqué physiquement. L'USG pousse, pousse, et finit par avoir le coup de chance qui lui manquait jusque là avec une lourde frappe de Senne Lynen déviée et surplombant Verbruggen (87e). Le parquage saint-gillois explose de joie. Le Lotto Park est réduit au silence, et quitte même les travées quand Simon Adingra, sur un service trois étoiles de Boniface profitant des boulevards de la fin de match, fait 1-3 (90e). Anderlecht y a cru. Mais les dés étaient pipés dès la 6e minute...