La Belgique ne propose rien et s'incline aux Pays-Bas sans avoir cru à l'exploit en Ligue des Nations
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Personne ne croyait à la qualification, mais tout le monde espérait tout de même un spectacle un peu plus agréable à la Johan Cruyff ArenA.
La Belgique n'aura pas de match "de gala" pour se préparer à la Coupe du Monde 2022, et devra se contenter d'un peu alléchant duel contre l'Égypte au Koweït. Ce derby du Plat Pays dans une Johan Cruyff ArenA remplie fait donc office de bonbon pour les supporters, nombreux à s'être déplacés, et de dernier gros test avant le Qatar. Accessoirement, il y a toujours, mathématiquement, quelque chose à espérer pour Martinez (enfin, Henry, rien que pour ce soir...) et ses hommes.
On doute bien sûr que Titi se soit chargé de la compo, mais celle-ci réserve au moins une grosse surprise : Amadou Onana remplace Youri Tielemans, afin d'amener de l'impact au milieu. Le grand échalas d'Everton fait office de box-to-box, son rôle favori, laissant Kevin De Bruyne en quarterback derrière. C'est une sublime ouverture du second pour le premier qui offrira la première occasion belge, mais le centre d'Onana n'est pas transformé par Eden Hazard, qui envoie sa frappe en tribunes (4e).
Ce ne sera malheureusement pas le seul geste raté par Eden ce soir. Le capitaine des Diables est emprunté, très lent balle au pied et peine à aller de l'avant. De Bruyne, lui, trouve parfois les ouvertures ; Batshuayi frappe sur Pasveer (14e), sans grande conviction. En défense, seul Alderweireld rayonne, notamment à la relance, tandis que Zeno Debast, plutôt à l'aise dans les airs, est assez inégal à la relance. Le danger vient souvent du flanc droit défensif belge : Dumfries envoie le même genre de frappe que Hazard plus tôt, sur un excellent service du titulaire surprise Vincent Janssen (29e). Globalement, le rythme est lent, dans un stade où seuls résonnent les chants belges.
De Remco à Remko
Martinez a visiblement vu qu'il fallait du changement et fait passer le mot : De Ketelaere et Carrasco montent à la pause pour des Batshuayi et Meunier pas à leur affaire. Mais un problème demeure : le côté gauche de l'axe. Denzel Dumfries en profite presque, forçant Courtois à l'arrêt (50e) ; il faut ensuite un retour en urgence d'Alderweireld (54e), puis d'Onana (62e) pour compenser un sacré vide de ce côté. Et puisque c'est le jour des Rem(c)ko, Pasveer s'illustrera ensuite superbement devant ce même Onana sur un vrai caviar de KDB (66e).
Dans la foulée de cette énorme occasion, les Pays-Bas fuseront en contre : il faut une intervention de Witsel dans le rectangle devant De Roon, mais le corner consécutif sera fatal avec un Virgil Van Dijk qui prend le meilleur sur le tendre Debast (1-0, 73e). Steven Bergwijn envoie ensuite dans le filet latéral, de justesse, sur une nouvelle absence côté gauche. Timothy Castagne, trouvé dans une position similaire à celle d'Onana plus tôt, croise ensuite trop sa frappe (78e). Tout cela manque de tranchant.
Les Diables ne sont pas prêts
La rencontre se terminera au petit trot, tout au plus notera-t-on la montée de Dodi Lukebakio qui attendait cela depuis un an mais n'est pas aidé par le contexte. Thibaut Courtois évitera le break devant Davy Klaassen, en conséquence à une énième perte de balle près de la ligne médiane (88e). Il devra ensuite encore sortir un exploit devant ce poison de Bergwijn (90e) bien servi depuis la gauche). Non, les Diables n'auront pas fait rêver ce soir (sauf Lukebakio, sur une bicyclette fantastique qui heurtera la latte à la...dernière seconde), et pas rêvé une seconde à cette qualification à laquelle personne ne croyait. Le dernier vrai test avant la Coupe du Monde est loupé. Et Roberto Martinez aura peut-être des leçons à en tirer.