Analyse Anderlecht joue la carte de la communication "journalistique" : une façon de reprendre le contrôle ?

Anderlecht joue la carte de la communication "journalistique" : une façon de reprendre le contrôle ?
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Au-delà du fond de l'entretien, cette semaine, entre Vincent Kompany et Karel Van Eetvelt, la forme a surpris également : visioconférence, question-réponse, mention "exclusif" ... Le RSCA, ce n'est pas nouveau, veut reprendre sa communication en mains.

Un club qui interviewe ses propres joueurs ou dirigeants, ce n'est pas forcément une nouveauté, mais c'est une chose encore assez rare en Belgique. Visiblement, le RSCA, comme il l'a encore prouvé avec son entretien ce lundi entre le CEO Karel Van Eetvelt et Vincent Kompany, veut en faire la norme. Car ce n'est pas la première fois que ça arrive depuis le retour de Vince the Prince au Parc Astrid.

Prendre la presse à contre-pied ? 

Certains clubs ont des relations privilégiées avec une partie de la presse, qui reçoit les informations en exclusivité et devient ainsi le relais quasi-officiel du club. Anderlecht n'a jamais vraiment fonctionné de cette façon : la relation médias-club est ambivalente au Lotto Park. Depuis cette saison, le club a repris sa communication en mains : le retour de David Steegen, spécialiste des relations médiatiques, au premier plan a notamment joué un rôle. 

Brièvement cette saison, on a même vu le RSCA ... chronométrer, montre en main, le temps imparti aux joueurs en zone mixte. "Deux minutes, s'il vous plaît, pas plus" : l'intention, on la comprend, d'autant plus quand le club met en avant tant de "gamins" peu habitués aux questions parfois pernicieuses de la presse. Le résultat ? Des conditions de travail compliquées. Heureusement, ce léger excès de zèle n'a pas duré longtemps.

L'épisode Simon Davies 

Mais le fait de réaliser des interviews en exclusivité pour le site officiel du RSCA, pour revenir à cela, n'est pas neuf : à l'époque de Simon Davies, déjà, Anderlecht l'avait jouée fine. Ainsi, l'entraîneur gallois, au sujet duquel personne n'était dupe (qu'il ait eu un rôle tactique, certainement ; de là à ce qu'il ait été le décideur principal... ), tenait des conférences de presse sympathiques, mais peu passionnantes ... et avait même subi l'affront - pour le coup assez honteux - de se retrouver face à un seul journaliste dans la salle.

Dans le même temps, Vincent Kompany ... donnait de brèves interviews de présentation de la rencontre à venir via les canaux officiels du club. Lequel des deux discours intéressait le plus le supporter ? Le second, naturellement. La presse n'en avait pas l'exclusivité, n'en était pas le relais primaire, et n'avait pas l'occasion de poser les questions qu'elle voulait à l'homme qui intéressait ses lecteurs. Point pour Anderlecht. 

 Qui pour déranger ? 

Le supporter, souvent, pense que la presse a un rôle intégralement négatif ; souvent taxé de subjectif, de partisan, de malhonnête, le journaliste n'a (ironiquement) pas bonne presse. On le voit sur les réseaux sociaux, que les clubs reprennent la main n'est pas pour déplaire aux fans. Mais restons lucides : dans le cas d'interviews "internes", qui posera les questions "qui gênent", celles qui forceront les dirigeants ou les joueurs à sortir de leur zone de confort ? Tout sera naturellement calculé et préparé en amont.

C'est la différence entre journalisme et communication : ce que les clubs mettent en place peut ressembler à du journalisme, en avoir la forme et les atours, mais c'est bel et bien de la communication. Ne tient qu'au journaliste, de son côté, à ne pas pour autant commencer à faire de la communication mais bien à revenir aux fondamentaux et à trouver le moyen de faire son job, malgré cette drôle de concurrence venue des clubs eux-mêmes ... 

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