Billet d'humeur Les Diables doivent arrêter de se croire trop beaux : leur niveau actuel, c'est ça
Photo: © photonews
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Nous voilà revenus de Lyon avec la gueule de bois, et elle n'est pas liée aux pots de vin lyonnais ou à des célébrations arrosées après France-Belgique (il n'y avait rien à fêter). L'Euro en était annonciateur, mais on commence à comprendre que ce sera difficile à court terme pour ces Diables.
"Vous allez voir une Belgique libérée" : voilà les propos d'Amadou Onana avant France-Belgique, et pour être tout à fait honnête, pendant une dizaine de minutes, on y a cru. Puis, très vite, la flamme a vacillé, avant de s'éteindre pour de bon. Face à une équipe de France bis, les Diables Rouges ont été mangés.
Onana lui-même a été l'un des plus mauvais sur le terrain. On adore la personnalité de l'inévitable futur capitaine des Diables, qui a beaucoup contribué à rajeunir l'ambiance dans le vestiaire et à créer du lien entre ancienne et nouvelle génération. Mais il a malheureusement tendance, parfois, à rentrer dans un jeu de surcommunication qui n'aide personne. On lui laissera qu'il a été le seul à venir en zone mixte après le match, même si c'était pour y dire cette fois des banalités.
Le fait est que la confiance en lui d'Onana est symptomatique de ce qui frappe les Diables Rouges : pour la première fois depuis longtemps, on a l'impression que nos joueurs se voient un peu trop beaux. Youri Tielemans pensait-il vraiment, quand il a insulté à pleine bouche le sélectionneur en quittant le terrain, qu'il méritait d'y rester une minute de plus ? Un autre coach l'aurait sorti à la mi-temps. D'autres auraient arrêté depuis longtemps de lui laisser sa chance dans les grands rendez-vous.
On ne le saura jamais, mais ce duo semble être la principale cible de la colère de Kevin De Bruyne en fin de match. Eux, et des ailiers qui ont abattu un travail défensif minimal, voire nul : la liberté d'Ousmane Dembélé sur le 2-0, et la heat map très pâle de Lukebakio en sont témoins. Doku est un artiste, se sait aimé du public et est là pour faire le show ; mais se permet-il, sous Guardiola, de ne pas faire le job derrière ?
Pour le reste, il faut également se rendre à l'évidence : avec si peu de nouvelles têtes sur le terrain par rapport à l'Euro 2024 il y a deux mois, tout n'allait pas changer en un clin d'oeil. Et après l'Euro, nous l'avions écrit : il faut se faire à l'idée que la Belgique sera pour quelques années une équipe du top 10 voire top 15 mondial. Plus du top 5. Un confrère français suiveur de l'équipe belge parlait même de top 30 si les choses ne changeaient pas et on serait tenté d'être d'accord, même si c'est un peu exagéré.
Cette équipe ne dispose que d'un seul joueur de classe mondiale : Kevin De Bruyne. Contrairement à ce que beaucoup craignent, on ne pense pas qu'il a vraiment affirmé son départ ce dimanche (et on ne s'improvisera pas lecteur labial, par respect pour ce vrai métier difficile). Mais tout seul, il n'emmènera pas la Belgique au sommet. Pas sûr qu'il en ait encore la force ni l'envie, de toute façon...
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