Les supporters du Standard avaient prévenu : leur patience à des limites. Leur banderole était claire : pas d'encouragements durant les douze premières minutes, symbolisant un douzième homme lassé des lubies de la direction.

Les joueurs se sont alors mis au diapason en ne commençant la rencontre qu'après quatre minutes. Le temps pour Saint-Trond de passer la défense liégeoise en revue en combinant comme à l'entraînement pour ouvrir le score.

Un Standard à réaction

C'est alors que le Standard est entré dans sa rencontre. Avec une équipe presque identique à celle alignée contre Louvain, les Rouches ont proposé quelques séquences intéressantes. Aligné sur la gauche malgré son différend avec Leko samedi dernier, Cihan Canak sonnait la révolte en prenant la profondeur avant d'enchaîner par une frappe, détournée par Suzuki. A l'affût, Wilfried Kanga en profitait pour égaliser dans le but vide. 1-1 avant même le cap des dix minutes.

Mais la rencontre n'est pas restée sur les mêmes bases et a ensuite offert moins de spectacle aux supporters et d'occasions de s'illustrer aux deux gardiens. Les séquences de possession de Saint-Trond étaient prises en charge avec moins de passivité par le Standard. Les troupes d'Ivan Leko choisissaient leurs moments pour jaillir en reconversion.

Grandissant dans leur rencontre, les Rouches ne sont pas passés loin de prendre l'avantage en fin de première période. Satisfaction des 45 premières minutes au même titre que Canak et Balikwisha, Isaac Price exploitait au second poteau un centre qui avait surmonté Kanga, forcant Suzuki à la parade.

Pas de changement à la pause, il faut attendre l'heure de jeu pour assister à ce que l'on pense être le tournant de la rencontre. Sur un dégagement anodin sur corner, Hakim Sahabo laisse traîner le pied, cela n'échappe pas au VAR qui rappelle l'arbitre, ce dernier revient sur sa décision pour accorder penalty.

Bodart et Balikwisha font le job

Sauf que le tournant du match était en fait...l'arrêt d'Arnaud Bodart. En détournant le penalty d'Aboubakary Koita, le dernier rempart liégeois gardait son équipe dans la rencontre. Deux minutes plus tard, le Standard passait devant.

Sur un nouveau bon mouvement offensif, William Balikwisha profitait de l'espace créé dans l'axe pour s'infiltrer et reprendre de manière aussi esthétique qu'acrobatique le centre de Kawabe (1-2).

Groggy, Saint-Trond n'est plus parvenu à imposer son jeu de combinaisons habituel. Les visteurs pouvaient maintenir le bloc équipe un peu plus bas sans être inquiétés. Mieux, ils faisaient même le break à dix minutes de la fin grâce au flair de Wilfried Kanga.

En renard des surfaces, l'attaquant anticipait une passe en retrait à Suzuki et devancait la sortie du gardien pour inscrire le 1-3. Fin de match tranquille ? C'était mal connaître le Standard pour autant.

Alors que Saint-Trond semblait dans les cordes, les changements de Thorsten Fink ont fait la différence. Adriano Bertaccini a d'abord réduit la marque en profitant d'un ballon repoussé par Bodart à cinq minutes de la fin. 

Le rush de Saint-Trond

Tout le Stayen reprenait vie pour de bon trois minutes plus tard, sur l'égalisation du STVV. La passe verticale de Steuckers prenait toute la défense liégeoise à défaut, Fatih Kaya ne tremblait pas pour inscrire le 3-3 Une fin de match débridée au possible qui se poursuivait dans les...15 minutes de temps additionnel. 

Bertaccini se voyait tout proche d'inscrire un doublé sur un ballon dans le dos de Gilles Dewaele, mais ce dernier se reprenait avec une intervention risquée mais totalement licite dans son rectangle. Les deux équipes ont ensuite chacune hérité d'une toute grosse occasion pour tuer le match sur le gong, sans y parvenir.

A défaut de décrocher sa première victoire à l'extérieur depuis le 30 septembre, le Standard aura démontré son implication dans cette rencontre. Ivan Leko, tout comme le message des supporters, aura été entendu du groupe. Mais l'entraîneur croate risque de pester pendant longtemps encore sur cette fin dematch au Stayen.