Ridicule pendant une heure, Anderlecht s'en remet ensuite à un grand Fabio Silva et domine Paide
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On a vécu l'une des heures de football les plus faibles de mémoire récente au Lotto Park, et le Paide Linnameeskond aurait pu marquer un but ou l'autre. Puis, Fabio Silva est monté au jeu et la magie a commencé.
Et si ces Estoniens, en voyant le panneau "Pede" sur le ring avant d'arriver au Lotto Park, s'étaient un peu sentis chez eux ? Il y a de quoi se poser la question tant on a par moments eu l'impression que c'était Anderlecht qui jouait en blanc ce jeudi. Pas certain qu'un match de D1 estonienne contienne moins de fautes techniques que la première période absolument cataclysmique offerte par le RSC Anderlecht. Felice Mazzù, pour l'occasion, avait fait tourner et a failli s'en mordre les doigts.
Pourtant, ça paraît simple : sans un seul créateur au milieu, rien ne se crée, tout se perd, et le Paide Linnameeskond transforme presque. Dès la première minute, le ton est donné avec une perte de balle dangereuse d'Adrien Trebel. Une frappe molle d'Amir Murillo n'inquiète pas encore Mihkel Aksalu (9e), tandis que les Estoniens sont dangereux en contre. Piht, notamment, met Hoedt et Delcroix au supplice. Pire : il faut le pied de Trebel sur la ligne pour sauver le 0-1 sur corner (17e).
La pause boisson réhydrate un peu le RSCA : Amuzu trouve bien Raman, qui rate son centre comme il aura tout raté ce soir ou presque (27e). Trebel envoie une reprise lourde à côté (27e). Puis les erreurs reprennent, Yusif en profite presque dans le petit rectangle (41e). Le naufrage du triangle au milieu est total, notamment un Olsson qui se sera attiré les huées du Lotto Park. Un Parc prêt à exploser quand Sebastiano Esposito, par deux fois, a le 1-0 au bout du pied mais se heurte à Aksalu, attentif (42e, 45e).
Pas encore en poules...
Pas de changement à la pause, donc pas de changement sur le terrain : le Paide Linnameeskond reprend encore tambour battant, avec un Piht qui se balade sur le flanc gauche anderlechtois. Il faut un tacle très risqué de Hoedt sur Luts pour l'empêcher d'ouvrir le score (52e). Felice Mazzù comprend bien qu'il doit changer les choses : Fabio Silva, Lior Refaelov et Mario Stroeykens montent avant même l'heure de jeu. Avec succès, car le premier ballon de l'Israélien est glissé au Portugais, qui place sous Aksalu (1-0, 62e).
Immédiatement acclamé par le stade, Silva est décidément le genre de joueur qui peut faire basculer un match, par ses buts comme par son attitude et ses appels. Il reste un cran au-dessus d'un Sebastiano Esposito qui a eu du mal, y compris dans ses face-à-face. Lior Refaelov aussi amène son expérience. Sa frappe après un râteau de haut vol force Aksalu à un nouvel arrêt (69e). Paide, de son côté, semble désormais lâcher l'affaire, sans surprise. C'est cruel pour les valeureux estoniens, qui vont craquer sur un nouvel exploit de Fabio Silva ; le transfuge de Wolverhampton trouve Aksalu, mais remet ensuite en un temps sur Amir Murillo qui double la mise (2-0, 71e).
Silva confirme ensuite sa magie, déborde côté gauche et centre à ras de terre ; Kristoffer Olsson réussit une très jolie déviation dont profite...encore Amir Murillo (3-0, 75e). L'entrée au jeu fantastique du Portugais aura fait oublier une heure de jeu catastrophique. Il faudra cependant en tirer des leçons avant de défier des Young Boys de Berne qui ne feront pas autant de cadeaux...