L'Union Saint-Gilloise, à dix, renverse Seraing qui menait pourtant 0-2
Photo: Photonews
Quel match de folie au Parc Duden où l'Union Saint-Gilloise, menée de deux buts et réduite à dix, est remontée sur le terrain le couteau entre les deux après la pause et l'a finalement emporté.
De saison en saison, les duels de promus n'en ont que peu l'allure : exactement comme le Beerschot lors de son match face à OHL il y a un an, l'Union Saint-Gilloise peut temporairement prendre la tête du championnat en cas de victoire, et reçoit un Seraing qui tient bien son rang et reste à distance confortable de la zone rouge. Difficile de faire meilleure publicité pour l'antichambre de l'élite, à quelques mois de sa nouvelle réformation.
Mieux : les deux équipes restent sur de franches victoires face à des habitués de D1A (0-3 au Cercle pour l'USG, 5-1 contre Zulte pour les Métallos), et tout est réuni pour un match spectaculaire au Parc Duden. Felice Mazzù opte même pour un milieu plus remuant qu'à l'accoutumée avec Lazare remplaçant Damien Marcq. Malheureusement pour lui, les choses ne se passeront pas comme prévu.
La merveille de Jallow, puis le sabordage
Imprécise dans ses transitions et ses combinaisons, la ligne offensive unioniste peine à montrer sa fluidité habituelle, avec un Deniz Undav bien tenu par le duo Nadrani-Boulenger et, surtout, un Kilota omniprésent à la récupération devant son rectangle. La première énorme occasion est sérésienne : Mansoni roule Van der Heyden dans la farine et trouve Mikautadze, qui est trop lent pour tromper Moris du point de penalty (6e).
L'USG, elle, ne parvient pas à se trouver dans le rectangle : un centre de Vanzeir passe devant tout le monde, et Undav doit prendre sa chance de l'entrée de la boîte pour forcer Dietsch à un premier arrêt (27e). Le déclic viendra d'un exploit personnel : Ablie Jallow remonte tout le terrain balle au pied, profitant d'une Union spectatrice, et ponctue d'un enroulée poteau rentrant pour l'un des buts la saison (30e, 0-1).
Un 0-1 qui ne doit rien à personne, au contraire du 0-2, offert par un Christian Burgess à la ramasse sur un long ballon à profondeur à destination de Georges Mikautadze : l'Anglais tente un mauvais coup de bluff et se laisse tomber, Mr Verboomen ne se laisse pas avoir et laisse le Franco-Géorgien faire le break (34e). Undav met le 1-2, annulé, en position claire de hors-jeu sur corner, et la frustration s'installe : Lazare Amani, déjà averti, achève le sabordage de son équipe en moquant l'arbitre, qui dégaine et met l'Union à dix (45e).
La révolte
Mazzù est au pied du mur et ose : plutôt que de fermer le verrou et croiser les doigts, il envoie Kaoru Mitoma mettre len feu dans la défense de Seraing. C'est toute l'Union qui joue plus haut et mieux, loin de son jeu emprunté de la première période : Nielsen, puis Teuma passent tout près du cadre. Le même Teuma ouvre magnifiquement vers Mitoma qui, calmement, relance le match (1-2, 55e).
On sent alors Seraigng complètement dépassé : les corners s'enchaînent, et il faut un très grand Guillaume Dietsch devant Dante Vanzeir (61e) pour retarder ce qui semble inévitable ... de cinq minutes : le même Vanzeir est trouvé par Deniz Undav et fait 2-2 dans une ambiance de folie (66e). La furia jaune et bleu ne s'arrête pas, avec Mitoma puis Undav qui passent tout près du 3-2 face à un adversaire hagard. On sent l'issue inévitable : c'est finalement encore Kaoru Mitoma, suite à une phase rondement menée et servi par Vanzeir, qui fera 3-2 (76e), et on doit presque se pincer pour y croire.
Presque sur l'engagement, c'est à Anthony Moris de se mettre en évidence devant Jallow d'un réflexe fabuleux (78e). Pour la première fois, Seraing tente de mettre le nez à la porte après 40 minutes tout bonnement catastrophiques. Trop tard : les Métallos sont à plat, et leurs tentatives sont si maladroites que c'est même ... Kaoru Mitoma, encore, qui part en raid solitaire et s'offre un triplé (4-2, 90e). Le nom du Japonais est scandé par un Parc Duden qui peut célébrer sa première place temporaire au classement, et l'état d'esprit impressionnant de son équipe.