Super League : la colère d'Abramovich, les excuses des Glazer et du CEO d'Arsenal ...

Super League : la colère d'Abramovich, les excuses des Glazer et du CEO d'Arsenal ...
Photo: © photonews

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La tentative de "putsch" des 12 équipes fondatrices de la Super League et le fiasco consécutif auront des conséquences sur les relations entre les clubs anglais et leurs supporters.

C'est d'Angleterre qu'est venue la dissolution actée de la Super League, même si Fiorentino Perez en rêve toujours ; pas une surprise tant il était évident que le pays du football, déjà malmené par l'ère moderne et la progressive aseptisation des stades, n'allait pas se laisser asséner un tel coup. Les réactions ont été violentes, de la part des pundits (Gary Neville est devenu le héros de la "fronde"), des joueurs, des autres clubs et des supporters, descendus en rue pour protester. 

Et cela, apparemment, certains dirigeants ne l'avaient pas prévu. On peut douter de leur bonne foi, se dire qu'ils s'attendaient à de telles réactions et qu'ils "jouent" les surpris ; mais leur effarement semble réel, de bonne foi. Cela en dit, en fait, bien plus long sur leur déconnection vis-à-vis des supporters qui sont l'âme de leur club. John W. Henry, propriétaire de Liverpool, avait été le premier de ces dirigeants à s'exprimer via une vidéo face caméra, procédé rare, offrant de longues et plutôt élégantes excuses. 

"Je tiens à m'excuser auprès des fans pour les perturbations causées ces dernières 48 heures. Il va sans dire que le projet proposé n'allait pas pouvoir voir le jour sans le soutien des supporters, personne n'a jamais pensé autrement. Vous avez été très clairs et nous vous avons entendus, je vous ai entendus", regrette John W. Henry, qui s'excuse également auprès de Jürgen Klopp et des joueurs, "qui n'ont aucune responsabilité dans ce projet et travaillent le plus dur pour le club". Henry conclut : "Je vous ai laissés tomber (...) C'est quelque chose que je n'oublierai pas". 

Roman Abramovich en colère 

Le propriétaire de Chelsea est un personnage à part : nul doute que sans lui et son argent, les Blues n'auraient pas atteint le sommet du football anglais et mondial, et sa présence a été acceptée plus aisément à Stamford Bridge que celle des propriétaires américains de Manchester United et Liverpool. Les cyniques diront que c'est l'absence d'histoire à Chelsea qui l'explique, mais le fait est que le club londonien aura été le premier domino à tomber, les supporters s'exprimant aux abords du Bridge et Petr Cech devant même aller à leurs devants.

Tout cela, Roman Abramovich le vit plutôt mal : d'après les informations du Mirror, le Russe n'était pas très intéressé par le projet mais a suivi dans ce dossier l'avis de son président, Bruce Buck, qui l'a persuadé que la Super League était dans le meilleur intérêt de Chelsea. Abramovich serait maintenant en colère, estimant avoir été floué vis-à-vis des sentiments réels de son public, et inquiet de l'impact de ce fiasco sur son image. Paradoxalement, Chelsea semble pourtant sortir grandi de l'affaire, étant devenu le premier club à se retirer et ayant emmené les 5 autres à sa suite ... 

Les appels "gênants" du CEO d'Arsenal 

Arsenal, de son côté, a le mérite d'être le premier club à avoir, dès l'officialisation de son retrait, présenté des excuses officielles à ses supporters pour sa participation au projet de Super League. Et les Gunners ont même été plus loin, d'après là aussi le Mirror : le CEO d'Arsenal, Vinai Venkatesham, aurait appelé personnellement et un à un tous les dirigeants de clubs anglais non-impliqués dans la "sécession" des six grands. 

Les échanges, d'après des témoins, auraient été "plutôt gênants", mais le message serait passé de manière assez positive comme une réelle volonté de mea culpa. 

Les Glazer, conspués malgré les excuses 

La fracture entre la famille Glazer et les supporters de Manchester United ne date pas d'hier, ni de lundi : depuis leur arrivée en 2005, les Glazer ont rarement été en phase avec leur public et leur soutien du projet de Super League n'a rien arrangé, Gary Neville appelant même les propriétaires américains à s'en aller une bonne fois pour toutes. Fait rare, Joel Glazer s'est adressé directement à ses supporters via une lettre ouverte. 

"Vous avez clairement exprimé votre rejet du projet de Super League et nous avons écouté. Nous nous sommes trompés (...) Bien que les blessures soient fraiches et qu'elles prendront du temps à cicatriser, je suis personnellement engagé à rétablir la confiance avec nos fans et à apprendre du message que vous avez livré avec une telle conviction", lit-on. "Manchester United est le plus grand club de football du monde et nous nous excusons sans réserve pour les troubles causés ces derniers jours. Il est important pour nous de corriger cela. Manchester United a un riche héritage et nous reconnaissons notre responsabilité de vivre à la hauteur de ses grandes traditions et valeurs (...) «Nous réalisons aussi que nous devons mieux communiquer avec vous, supporters, car vous serez toujours au cœur du club". 

Une lettre qui n'a pas empêché les supporters de Manchester United de bloquer l'accès au centre d'entraînement du club afin de protester contre la famille Glazer ce jeudi. 

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