Edito Eden Hazard vers la trentaine glorieuse

Eden Hazard vers la trentaine glorieuse
Photo: © photonews
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Eden Hazard fête ses 30 ans aujourd'hui. On aurait aimé qu'il les célèbre depuis le toit de l'Europe, à la table des Messi, Ronaldo et Neymar. Il entame sa trentaine au pied d'une montagne qu'il a toutes les cartes en main pour gravir.

Eden n'a plus vingt ans. Il y a 10 ans, le Diable Rouge fêtait ses 20 ans en tant que joueur du LOSC, et marquerait le coup avec une prestation cinq étoiles le 15 janvier 2011 sur la pelouse de l'OGC Nice, lors de laquelle il délivrerait deux passes décisives. Le moment de sortir de mon rôle de journaliste pour reprendre celui de fan - car s'il y a un moment où c'est permis, c'est bien quand on parle des Diables : le maillot qu'Eden portait il y a donc bientôt dix ans lors de ce récital niçois est accroché sur le mur de ma chambre, dédicacé. 

Dix ans plus tard, les choses ont changé. Et plutôt que là où nous en sommes en ce 7 janvier 2021, c'est le moment de regarder dans le rétroviseur : la saison 2010-2011, Eden la terminerait avec un doublé Coupe-championnat à la clef, et un titre de Joueur de l'année en Ligue 1. Un an plus tard, il deviendra le premier joueur depuis Pauleta à être élu deux fois Joueur de l'année. La suite, on la connaît, et elle passe par la conquête de l'Angleterre, avec 352 matchs pour Chelsea, 110 buts, 92 passes décisives et un statut de légende du club, rien de moins. 

Pourtant, ce n'était pas gagné. On s'en rappelle, il y a donc un peu moins de dix ans, des sceptiques estimant qu'il n'avait pas forcément le profil, le physique pour la Premier League. On s'en souvient, de cette ridicule polémique en sélection nationale autour d'un remplacement et d'un hamburger - car on l'oubliait alors un peu trop vite, ce surdoué précoce de 20 ans réagissant maladroitement était plus proche du gamin à la coupe mulet qui avait fait ses débuts à Lille dès ses 16 ans que du patron de Chelsea et des Diables qui ferait zouker la Grand-Place en juillet 2018.

Mais le talent a vite mis tout le monde d'accord, plus vite en club qu'en sélection peut-être, mais tout aussi inéluctablement. Et l'humain a mis tout le monde d'accord encore plus rapidement. Eden, c'est le pote, le blagueur, le mec accessible, souriant, détendu, celui auquel on aimerait que tous les footballeurs ressemblent. Une question revient souvent quand on est journaliste : "C'est qui, le Diable Rouge le plus sympa ?". La réponse est aussi bateau que la question : c'est Eden. Sans devoir réfléchir bien longtemps, et même si en Belgique, on ne peut franchement pas se plaindre de l'inaccessibilité de nos "stars". 

Vers la trentaine glorieuse 

Car une star, Eden en est une. Déjà à Chelsea, évidemment. Et bien plus encore au Real Madrid, où il est entré dans une autre dimension. Il y avait presque comme un décalage au jour de sa présentation, à les voir lui, le petit gars de Braine, et sa famille, tous tellement restés les pieds sur terre, fouler la pelouse de ce Santiago Bernabeu auquel on le sentait pourtant très tôt promis. Eden au Real, c'était écrit depuis que Zinedine Zidane lui avait déclaré son amour pour la première fois d'une longue série de déclarations. 

Mais Eden au Real, c'est jusqu'ici une histoire plus amère que douce, une histoire de galère et, on l'espère, de rédemption plutôt qu'une success-story. Depuis ses 19 ans, le capitaine des Diables avait disputé une soixantaine de matchs par an, sans jamais que la machine s'enraie ou si peu. Les meilleurs moments de la carrière d'Eden sont-ils dans le rétroviseur, ou sur la route à venir, dont la ligne d'arrivée n'est plus si loin ? Seul lui peut répondre à cette question. Il le fera avec le sourire, comme toujours. 

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