Walfoot en Russie - 8 : Des mugs Poutine, un taximan lucide et un château à Kaliningrad
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Qui dit programme un peu plus léger dit occasion pour les Diables de se reposer un peu... et pour nous aussi. Mais pas question d'arrêter là la découverte de cette surprenante Russie...
Dieu qu'il a fait du bien, ce jour off. La nouvelle tombait alors que nous fêtions la victoire face à la Tunisie aux côtés d'amis supporters : pour mieux profiter de leur famille, présente à Moscou ce week-end, les Diables Rouges n'avaient pas entraînement dimanche matin. De quoi prolonger notre nuit jusqu'à un petit matin qui, pour notre défense, arrive vite ici (à 4h30, il fait pour ainsi dire jour).
Vladimir Poutine superstar
Tandis que Dembélé et Kompany peuvent entre autres être croisés en famille dans le centre de Moscou, j'en profite donc pour flâner à mon tour dans la ville... et pour cause : impossible de savoir quand j'en aurai encore l'occasion. Si les Diables terminent premier, le programme m'enverra à Rostov, Kazan et Saint-Pétersbourg avant de revenir, éventuellement, à Moscou pour la finale. Et pas question de quitter la ville sans quelques souvenirs bien kitsch. Ca tombe bien, quelques boutiques sont spécialisées là-dedans...
Je m'attendais à de sacrées horreurs, j'ai été comblé. Mugs Poutine en veux-tu (ou pas) en voilà, magnets à l'effigie du président, t-shirts entre kitsch et ridicule assumé (Poutine chevauchant un ours...), pins et goodies en hommage à l'époque soviétique, les inévitables matriochkas et chapkas de toutes les tailles et couleurs... De quoi (se) faire plaisir et rentrer à l'hôtel satisfait. Retour au travail le lendemain : nouvel entraînement... des réservistes, mais de bonnes nouvelles de Martinez concernant Romelu Lukaku, moins gravement touché qu'on le craignait.
La corruption est omniprésente chez les policiers russes - Notre taximan
Trajet de retour en taxi et, comme à Sochi, c'est l'occasion pour nous d'entendre un discours un peu dissonant par rapport à l'impression positive que nous avons de ce Mondial si bien organisé. "Tout ça, il y a deux mois, ça n'était pas pareil!", nous explique notre taximan, un Indien parti vivre en Russie depuis les violences de 1984 au Pundjab. "Cette propreté, cette organisation, ces endroits nets, ces policiers sympathiques ; je ne dis pas que ça n'existe pas, les Russes sont de bonnes personnes, accueillantes, mais le Mondial change tout, notamment au niveau des policiers. La corruption est moins visible durant ce Mondial".
Bienvenue au château
Mais il est temps de faire notre sac (tellement rempli de câbles et d'appareils en tout genre qu'à l'époque de la Guerre Froide, passer les douanes aurait été inimaginable) : décollage à 9h ce mardi direction Kaliningrad, où la Belgique affronte l'Angleterre jeudi. Notre hôtel nous attend, et après la station de ski abandonnée, nouveau décor insolite : bienvenue... au château.
L'hôtel Nesselbeck est une merveille de n'importe quoi 100% factice, mais franchement bien fichue, dont les chambres se veulent elles aussi style médiéval et dont le restaurant propose une brasserie maison et une cuisine nettement plus allemande. Et pour cause : Kaliningrad n'est autre que l'ancienne Königsberg, capitale de la Prusse Orientale et fondée auparavant par les chevaliers teutoniques au XIIIe siècle. L'histoire de la ville ne devient russe qu'en 1946, quand elle et sa région sont cédées à l'URSS en compensation des destructions commises par le Reich.
Une ville un peu triste
Malheureusement, ce sont les destructions alliées qui ont réduit Kaliningrad en cendres, lui enlevant toute sa splendeur d'antan ; seule reste l'ancienne cathédrale à côté de laquelle repose le grand philosophe Emmanuel Kant. Le reste de la ville, sans être forcément laid, rappelle toutes ces villes allemandes dévastées puis reconstruites après-guerre. C'est donc une ville bien moins belle que Moscou qui attend les supporters des Diables. A eux de la recolorer de noir, jaune et rouge!
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