Le plan de René Weiler aura tourné court

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Prendre une rouge après dix minutes au Bayern: le cauchemar de toute équipe. Pour autant , malgré l'expulsion du malheureux Kums, Anderlecht n'a pas pris la volée attendue (3-0).

René Weiler aime-t-il créer le débat? On peut se le demander tant l'entraîneur suisse surprend régulièrement les observateurs par ses choix. Récemment, il avait étonné en laissant Sven Kums à la maison pour le match contre Lokeren; mais niveau décision surprenante, rien ne battra avant un bout de temps le changement tactique opéré pour ce déplacement à Munich.

Sven Kums est en effet aligné d'emblée dans un rôle de libéro "à l'ancienne", derrière (!) Deschacht et Spajic - un coup comparable à la tentative de Cesare Prandelli en 2012 quand le sélectionneur de la Squadra Azzurra aligne Daniele De Rossi en défense centrale face à l'Espagne. Mais si le médian de la Roma avait un profil compatible avec les exigeances du poste, ce n'est pas le cas de Kums et on le comprendra vite.

Dès la onzième minute de jeu, en effet, et alors qu'Anderlecht tenait plutôt bien le coup, Robert Lewandowski part dans le dos de la défense mauve, prend de vitesse Kums... et s'effondre, retenu dans le rectangle par le médian de formation. Une faute d'inexpérience qui voit le n°20 anderlechtois retourner prématurément aux vestiaires et le Polonais se faire justice (1-0, 12').

Un plan qui fait long feu

Balayée, donc, l'organisation tactique inédite de René Weiler. Le Suisse est probablement déboussolé mais parvient encore à surprendre en remplaçant une dizaine de minutes plus tard Najar, blessé, par... Dennis Appiah. Le Hondurien occupait pourtant le flanc gauche pour lequel Weiler dispose d'Obradovic sur le banc...

Pour autant, Anderlecht ne se laisse pas abattre et sort le bleu de travail. Dendoncker joue les pompiers sur un centre de Kimmich (28'), manquant de tromper Sels, et les Bavarois se retrouvent trop peu souvent en position dangereuse, Tolisso étant imprécis et le solo de Robben contré par Deschacht.

Mieux même, au vu des circonstances, les Mauves réussiront une excellente fin de première période. Lukasz Teodorczyk, sacrifié, jouera bien son rôle de pivot et la défense centrale "bis" Süle-Martinez laissera à deux reprises Neuer en difficulté: via Trebel d'abord, dont la frappe file dans les gants du portier allemand, via Stanciu ensuite, le Roumain, seul mais en déséquilibre, ne pouvant cadrer sa frappe.

Le discours de Carlo Ancelotti à la pause aura probablement souligné cette absence de mordant du Bayern, certes en cruise control mais peu impressionnant. Dès le retour des vestiaires, donc, on sonne la charge: Tolisso alerte Sels (47'), Ribéry met le feu sur son flanc. Mais il est dit que cet Anderlecht a des ressources... et que ce Bayern n'est pas des plus en place: Chipciu, sur une contre attaque rondement menée, aurait dû tromper Neuer (49').

Malgré une tête de Martinez qui force Sels à un superbe arrêt (54'), c'est bien Anderlecht qui rentre le mieux dans sa seconde période... Mais face à un géant et à dix, mieux vaut profiter de ses temps forts. Ce ne sera pas le cas et la fatigue aidant, la punition viendra - ironiquement, du côté gauche anderlechtois alors que Ribéry martyrisait le droit depuis une heure. Thiago reprend un centre de Kimmich et tue tout espoir (2-0, 65'). On craint le pire, James et Robben frôlant ensuite la lucarne et Süle inscrivant même un but refusé.

Le sportif intelligent évitant l'effort inutile, le Bayern ne mettra plus vraiment de pression de son côté, plaçant juste quelques banderilles pour la forme sans plus jamais faire frissonner l'Allianz Arena. Spajic y arrivera, d'une tête risquée en retrait pour son gardien (77'). Anderlecht, lessivé, n'y croit plus et le pauvre Henry Onyekuru sera surtout monté suite à l'avertissement d'un Stanciu totalement hors de son match depuis le début.

Après un dernier quart d'heure sans grand intérêt, les deux équipes s'épargnant, Joshua Kimmich inscrira un 3-0 anecdotique en dribblant un Matz Sels qui avait pourtant à plusieurs reprises retardé l'échéance, prouvant qu'il devait bel et bien être le n°1 de cette équipe. Trois buts à zéro: des équipes à onze ont déjà payé une note plus salée à Munich.

Anderlecht prendra des points

Ce qu'on retiendra de cette rencontre, au-delà de l'échec complet du "projet Kums" dont on se demande encore le but précis, c'est que cet Anderlecht prendra probablement des points en Ligue des Champions malgré un groupe relevé s'il continue à afficher cet état d'esprit jusqu'auboutiste... à condition d'être efficace. Et de jouer à 11 plus de dix minutes. Le Bayern, lui, est en rodage. Mais qui s'inquiète pour lui?

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