Neymar, premier vrai Galactique du Paris Saint-Germain
Photo: © photonews
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Le transfert le plus fou de l'histoire va donc se faire. Neymar va quitter Barcelone pour le Paris Saint-Germain. Pour un montant tellement hallucinant qu'il en a poussé beaucoup à en nier la plausibilité, le Brésilien va devenir le joueur le plus cher de l'histoire.
Tout le monde s'accorde sur un point: les montants des transferts ces dernières années n'ont plus rien de cohérent par rapport au plan purement sportif. Depuis les 94 millions d'euros dépensés pour Cristiano Ronaldo, le marché est devenu fou et des montants incroyables ont été dépensés pour des joueurs justifiant moins que le Portugais leur statut de superstar. Le monde du football n'est plus le même.
Pourtant, et même s'il faut une bonne dose de relativisme pour l'écrire, le transfert de Neymar pour la somme de 222 millions d'euros est probablement le premier depuis celui de Ronaldo qui justifie sa somme. Pour la première fois depuis le transfert de CR7 au Real Madrid, une superstar mondiale dans la fleur de l'âge quitte un club du top absolu. Pogba pour Manchester United? Une transaction folle, mais clairement un cran en-dessous et qui laissait un peu plus sceptique.
Homme-sandwich du Qatar
Là où le transfert pose question, c'est sur la forme plutôt que sur le fond. Car aucun observateur ne niera l'intérêt sportif pour le PSG d'attirer Neymar, qui pourra quant à lui arguer - pour ne pas passer pour purement intéressé - qu'il aura à Paris l'occasion d'être la star incontestable de son équipe, ce qui n'aurait pas été le cas à Barcelone avant la retraite de Lionel Messi.
Non, ce qui indigne, c'est le fait que le Qatar lui-même soit entré dans la danse pour payer la clause libératoire du joueur en échange d'un rôle officieux d'ambassadeur pour la Coupe du Monde à venir. Un mouvement dont le petit émirat s'est rendu coutumier: on sait que le Qatar ne recule devant rien pour faire sa publicité. Neymar, en acceptant ce montage financier, devient de facto l'homme-sandwich du Qatar et la figure de proue d'un Mondial dont il n'est plus besoin de présenter les zones d'ombre.
Le fair-play financier?
Autre point que ce transfert (qui n'est, rappelons-le, pas encore officiel, les formalités administratives étant proportionnelles aux montants évoqués) souligne: la désuétude du fair-play financier. La fin, peut-être, d'une certaine forme d'hypocrisie qui n'a, depuis sa mise en place, jamais empêché les clubs de dépenser des sommes folles pour des joueurs banals (la Premier League s'en est fait une spécialité).
Et pour cause: jamais le fair-play financier n'a prévu d'interdire les clubs de dépenser des montants hallucinants. Ce point n'est pour ainsi dire jamais mentionné par l'UEFA dans son bréviaire (à lire ici, notamment), qui se contente de menacer les clubs qui dépensent plus qu'ils ne gagnent ou encore de s'assurer que tous paient bien ce qu'ils doivent.
Le départ de Neymar risque d'encore plus tirer les montants vers le haut et les clubs européens, qui n'ont jamais vraiment fait grand chose pour empêcher cette bulle de grossir, ne peuvent au final s'en prendre qu'à eux-mêmes. Car tous, d'une certaine façon, finissent par profiter de cet état de fait, y compris nos clubs belges qui s'alignent sur ce marché dérégulé pour demander, par exemple, 38 millions pour un Leander Dendoncker. C'est le jeu. La solution? En changer les règles et décider une bonne fois pour toutes de mettre le holà aux transactions de ce genre. Comment? Nul doute qu'une réflexion aura lieu à ce sujet... et qu'on pourra alors voir si la volonté d'agir est là au-delà des cris d'orfraie.
Rapidement repenser au football
Enfin, concluons sur une note positive: la Ligue 1, pour peu que l'AS Monaco conserve Kylian Mbappé (et on espère que Barcelone aura la correction de ne pas remplacer Neymar par le prodige monégasque, faussant là par deux fois le championnat français), n'aura jamais eu autant d'attrait. Un Paris renforcé, un Monaco déforcé mais toujours surprenant, un LOSC coaché par le génie Marcelo Bielsa et un Marseille ambitieux: tout est rassemblé pour que la Ligue 1 Conforama soit moins cheap que son nouveau sponsor principal.
Neymar, lui, va pouvoir se faire plaisir dans une équipe dont il sera seul maître à bord. Si sa venue ne permettait pas au PSG de remporter la Ligue des Champions, toutefois, le camouflet serait terrible pour le Qatar qui pourrait commencer à remettre sa stratégie en question...
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