Charleroi a fait le plus dur

"Nous serons en PO1, c'est sûr et certain". Ce sont les mots de Mehdi Bayat, homme heureux après le 6/9 réalisé par ses troupes depuis l'an neuf. L'administrateur général du Sporting peut avoir le sourire, car au moment de partir en stage hivernal, Charleroi restait sur une série compliquée qui laissait les observateurs pessimistes. "Tout le monde nous croit morts, j'ai l'impression", déplorait Gaëtan Hendrickx après la défaite à Malines.

Des Zèbres revigorés

Il fallait relever la tête. Dans le jeu, d'abord, car Charleroi n'offrait plus beaucoup de spectacle depuis plusieurs mois, ses ailiers paraissant à bout de souffle et ses médians créatifs à court d'idées. Mais, surtout, au niveau de l'efficacité - Charleroi ne marquait plus. Le stage hivernal et le mercato auront fait d'une pierre deux coups.

Le mercato, d'abord: Hamdi Harbaoui et Jordan Remacle sont arrivés, revanchards, et ont déjà montré à quel point ils étaient les hommes de la situation. Harbaoui permet à Felice Mazzù de pouvoir enfin aligner deux avants en toutes circonstances et libère Pollet, qui peut faire ce qu'il fait de mieux (épuiser les défenses) et laisser le Tunisien faire ce pour quoi on l'a engagé - marquer. A Ostende et contre Zulte, l'ancien Taureau d'Or a rappelé qu'il était un vrai buteur.

Remacle, de son côté, aura pris son temps pour s'intégrer à l'équipe, moins fit après son échec à l'Antwerp. Il n'est pas encore un titulaire en puissance, mais il a séduit le Mambourg en inscrivant le but victorieux face à Zulte-Waregem. Son style de jeu offre à Mazzù des possibilités. Enfin, Cristian Benavente, visiblement, profite de ce mercato aussi: son entente avec Harbaoui saute aux yeux et le Péruvien revit, contre toute attente, après une première partie de saison anonyme.

Enfin, le stage hivernal aura probablement fait du bien aux corps. Les Zèbres semblent plus fit et le système à trois défenseurs proposé par l'entraîneur depuis la reprise fait des merveilles. On a bien vu à quel point Ostende avait été déstabilisé par ce changement radical dans le jeu proposé - de courses et jeu de contre plutôt prévisibles car systématiques, Charleroi est passé à une construction plutôt variée, posée, alternant intelligemment entre le jeu axial de Benavente et les montées des ailiers. Et tant pis si Fall et Tainmont en font les frais, n'étant plus aussi souvent titulaires: Mazzù a désormais le luxe du choix.

En prenant six points sur neuf après s'être déplacé chez deux concurrents directs au top 6, Charleroi a fait le plus dur, bien aidé par l'effondrement subit de Malines et l'incapacité à performer du Standard. Comme le souligne Willems avant la rencontre de demain, "tout point pris à Bruges sera du bonus". La suite? Trois matchs à domicile sur quatre, face à Westerlo, Saint-Trond et Courtrai. Mehdi Bayat a bien raison d'être confiant...