Billet d'humeur La Fédération est à la croisée des chemins

La Fédération est à la croisée des chemins
Photo: © photonews

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Alors que ce n'est presque qu'un cri pour demander la démission de Wilmots suite à la piteuse élimination d'hier, la Fédération temporise et annonce d'ores et déjà qu'elle ne prendra pas de décision hâtive. C'est pourtant l'heure.

"Nous allons profiter des prochaines semaines pour faire une évaluation approfondie du fonctionnement sportif et opérationnel de l'équipe nationale". Une belle formule pour botter en touche qu'utilise là l'URBSFA pour se donner le temps de la réflexion, alors que toute la classe médiatique - et visiblement une partie du vestiaire - réclame la tête de Marc Wilmots.

On peut évidemment comprendre la volonté des dirigeants de notre football de ne pas prendre de décision à la hâte. Le souci est que l'Union Belge nous a parfois habitués à ne pas vraiment prendre de décision tout court. On se rappelle ainsi que l'épine Leekens s'était miraculeusement enlevée seule du pied fédéral en quittant son poste, direction le FC Bruges. Ces "semaines de réflexion" sont peut-être accompagnées de l'espoir qu'une situation similaire se reproduise. Mais l'Union Belge arrive peut-être au temps des décisions difficiles.

La plupart des nations éliminées ont décidé de repartir sur de nouvelles bases

Car cette épine-là ne s'enlèvera peut-être pas d'elle-même. Marc Wilmots, qui assurait avant le quart de finale que son avenir après l'Euro, il le connaissait déjà, nous a visiblement bluffés une fois de plus, affirmant après le match qu'il devait encore réfléchir. Pas une once de remise en question personnelle dans le discours post-élimination, mais l'inverse aurait été surprenant. Alors qu'un Vicente Del Bosque a eu l'incroyable classe de se retirer après deux éliminations d'affilée en grand tournoi, lui qui a pourtant tout remporté avec la Roja, on imagine mal Willy faire de même.
Alors qu'un Roy Hodgson, boulet de la sélection anglaise depuis 2012 déjà, a finalement - mais un peu tard - été lâché par la FA (il a officiellement démissionné, mais avait été mis sous pression dès l'entame de l'Euro), on ose espérer que l'URBSFA n'hypothèquera pas un tournoi de plus en confirmant sa confiance en Marc Wilmots.

Depuis le début de l'Euro, la plupart des nations éliminées ont décidé de repartir sur de nouvelles bases. La République Tchèque, l'Ukraine, la Russie, l'Espagne, l'Angleterre, toutes auront un nouveau sélectionneur dès la rentrée et les qualifications pour le Mondial en Russie. Outre-Atlantique, les sélectionneurs brésilien et paraguayen n'ont pas non plus survécu à l'élimination prématurée de leur équipe en Copa America.

Certes, sans accord à l'amiable, limoger Marc Wilmots coûtera cher. Mais maintenant que la sélection belge a été professionnalisée - et le mérite en revient beaucoup au Hesbignon, rendons-lui au moins cela - il est temps d'oser prendre des décisions et de se hisser à la hauteur de nos ambitions. Une foule de coachs attend certainement une chance de pouvoir travailler avec un noyau aussi brillant que le nôtre.
Messieurs de l'URBSFA, soyez courageux!

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