10 règles pour enseigner le football efficacement aux jeunes joueurs

La tragédie du coaching des jeunes joueurs repose sur le fait que de nombreux entraineurs ont un savoir approfondi du jeu mais ne connaissent pas leurs jeunes élèves. Avant d’inculquer un sport spécifique comme le football, les entraineurs/éducateurs devraient parfaitement comprendre comment un enfant, un adolescent ou un adulte peut recevoir un enseignement optimal ; ils doivent aussi analyser les mécanismes qui interviennent et qui influencent l’apprentissage à chaque stade de l’évolution de l’enfant. Ci-dessous dix règles pour apprendre efficacement :

1.       Acquérir de bonnes habitudes. Les mauvaises doublent la charge de travail pour l’entraineur qui doit tout d’abord supprimer la pratique incorrecte pour ensuite enseigner au joueur comment réagir convenablement au même stimulus. Comme apprendre à parler bien ou mal une langue, on peut également acquérir de bonnes ou de mauvaises habitudes au football.

2.       Confronter les joueurs avec des problèmes de niveau de leurs aptitudes, de même qu’avec  des activités plus complexes et difficiles mais qui peuvent être gérées sans l’aide du coach. Une sensation de capacité et de succès régit et stimule généralement l’apprentissage.

3.       Aider le joueur à apprendre à reconnaitre le résultat de chaque mouvement après la fin de l’action. Les joueurs qui sont conscients des effets de leur geste dans une situation de jeu donnée, seront capables de reproduire ou d’éliminer l’expérience dans une situation similaire.

4.       Enseigner de nouveaux aspects du jeu dans le cadre des paramètres déjà connus. Les joueurs apprennent généralement plus vite quand ils connaissent déjà partiellement les aptitudes et capacités que l’entraineur essaie de développer.

5.       Pour mieux reconnaitre une situation, il convient de s’y exercer plusieurs fois. De plus, les répétitions du geste correct tendent à renforcer la connexion stimuli/bonne réponse.

6.       La répétition est vitale pour l’apprentissage ; une petite fréquence de celle-ci n’active qu’une mémoire à court terme. Transférer l’information  pour le long terme requiert des répétitions de la même tâche, du même geste si l’entraineur  varie celle-ci lors de plus de 2 occasions, dans plus de 2 entrainements.

7.       Varier les exercices et jeux. Sans diversifier le contenu d’un entrainement, vous risquez d’ennuyer les joueurs. Pour éviter  la  monotonie, la perte de concentration et le manque de motivation chez les joueurs (toutes ennemies de l’enseignement) l’entraineur doit veiller à une variété d’exercices  pendant la séance.  La routine est un frein à la progression de l’apprentissage du jeune sportif.

8.       Mélanger le contenu de la séance. Plus le contenu des différentes parties de celle-ci se ressemblent, plus les interférences entre elles deviennent importantes. La raison en est la fréquente surimpression de la dernière chose enseignée. Rester  sur le même thème ou sur la même méthode de présentation du contenu pendant 15 à 20 minutes peut diminuer l’intérêt et la concentration des joueurs.

9.       Motiver vos joueurs par le choix d’activités qui les intéressent. La motivation et le plaisir procuré d’une activité favorise l’enseignement et la progression.

10.   Stimuler le corps et l’esprit ; chaque séance d’entrainement devrait stimuler le corps et les 2 hémisphères du cerveau (gauche et droite). Le scientifique bulgare Lozanov découvrit une méthode de « super entrainement » dans les années 70 : l’entrainement maximal intervient lorsque les professeurs utilisent une activité qui stimule les deux hémisphères, gauche et droite, du cerveau.  Faites réfléchir vos joueurs lors de la résolution d’un problème ; ne leur donnez pas la solution mais proposez des pistes de réflexion.

Source : Horst Wein/Serge Gehoulet

A méditer : « La jeunesse préfère être stimulée que d’être enseignée ».

Sportez-vous bien ! A la semaine prochaine

Serge Gehoulet