Comment la Belgique a-t-elle perdu la main avec les binationaux ? Le rôle de l'ombre que Mannaert a déjà révolutionné

Photo: © photonews
Le football belge a vécu quelques désillusions en ce qui concerne les talents binationaux. En interne, les choses bougent depuis des années.
La thématique des joueurs binationaux n'est pas neuve en ce qui concerne les Diables Rouges. Ce qui a par contre plus marqué les esprits, c'est la synchronisation quasi parfaite avec laquelle des talents comme Ilay Camara, Konstantinos Karetsas, Matias Fernandez-Pardo et Chemsdine Talbi ont tourné le dos à la Belgique.
Marc Wilmots a lui aussi vécu quelques cas épineux : "A mon époque, on n’avait pas directeur sportif, j’avais les pleins pouvoirs sportivement parlant et on organisait les choses avec Johan Walem puis Enzo Scifo, les coaches des Espoirs et Geert Verheyen en U19. Les trois équipes avaient le même style de jeu et le même schéma tactique. Il n’y avait pas de scouting ou de cellule talent. On se débrouillait tout seul avec mon adjoint Vital Borkelmans", explique-t-il à la RTBF.
"Rien n’était mis en place à la fédération mais c’était mon choix. Les binationaux, on allait les voir nous-mêmes et on discutait directement avec eux mais je n’ai jamais été dans l’optique de les convaincre. Ils devaient avoir envie de jouer pour nous, si ça ne les intéressait pas, je n’en voulais pas en équipe nationale. Il faut avoir envie de jouer pour son pays", poursuit notre ancien sélectionneur.
La fédération a revu sa copie
La concurrence était rude : "Je ne voulais pas rentrer dans un jeu d’enchères, surtout qu’on savait que d’autres fédérations, et je ne citerai pas d’exemples, donnaient de l’argent pour convaincre les joueurs de venir jouer pour leur équipe nationale".
Cela a porté ses fruits : "Bakkali et Januzaj, on les a invités en équipe nationale, pour leur montrer comment je travaille, pour voir s’ils se sentaient bien dans le groupe mais pas pour les faire jouer. Et puis je leur disais dans quelle position de mon système je les voyais mais qu’ils auraient de la concurrence et que s’ils voulaient jouer, ils devaient performer. Mais on ne leur a rien promis. On a travaillé comme ça et ça les a convaincus".
Aujourd'hui, la fédération se cherche. Nos confrères rapportent que derrière son titre de responsable de la cellule des talents, le rôle de Kevin Vermeulen, remercié par Vincent Mannaert était "de mettre en place un système d’identification des talents. Une équipe de scouts et de coordinateurs évaluaient les joueurs susceptibles d’intégrer les sélections nationales jeunes (U15 à Espoirs). Les observations étaient ensuite fournies aux différents entraîneurs en vue des sélections et des présélections. Une attention particulière était accordée aux joueurs possédant une binationalité. Ils étaient minutieusement identifiés et mis en avant". Le staff des Diables Rouges était ensuite chargé de convaincre le joueur. Une manière de faire désormais révolue, la fédération va devoir rapidement se repositionner pour à nouveau se montrer attractive.
Inscrivez-vous maintenant à la newsletter de Walfoot