Métamorphosé depuis quelques semaines : l'autre grand gagnant de l'arrivée de David Hubert ?
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Le puzzle de David Hubert commence à prendre forme à Anderlecht. Mats Rits en est l'une des pièces centrales.
Au retour de Leander Dendoncker au Lotto Park, Mats Rits semblait devoir perdre en importance dans l'entrejeu bruxellois. C'est du moins ce que beaucoup de supporters attendaient, eux qui reprochent à l'Anversois de 31 ans son manque d'inspiration balle au pied.
Pourtant, malgré la tournante instaurée par David Hubert, Rits joue quasiment tout. En Europa League, il n'a pas manqué une minute lors des quatre derniers matchs. Le bilan est identique en championnat : il n'a manqué qu'un seul match sous les ordres du nouvel entraîneur et reste sur sept titularisations de rang.
L'inconnue Dendoncker
Un duo Rits - Dendoncker pourrait pourtant apparaître comme à double - emploi. Mais entre les deux, c'est Dendoncker qui pourrait être amené à s'effacer. C'est que l'ancien Diable Rouge est loin du niveau qu'il affichait au moment de quitter le club pour la Premier League, il y a déjà sept ans. Leander Dendoncker fait partie de ces joueurs qui ont besoin, plus que d'autres, d'être à 100% de leur forme physique pour apporter à l'équipe. C'est loin d'être le cas, et cela s'en ressent.
Le natif de Passendale reste sur deux saisons avec très peu de temps de jeu. A 29 ans, un tel manque de rythme n'est pas sans conséquence. Ce retour à la maison devait l'aider à se retaper. Mais cette alternance entre les dépannages en défenses et les prestations au milieu de terrain le privent de ces repères qu'il recherche tant. A Louvain, il a fait banquette toute la rencontre, après avoir déjà commencé hors du onze contre La Gantoise, puis livré un match assez décevant contre Porto en Europa League.
Tout le contraire de Mats Rits. Sa dernière soirée européenne est sans doute tout simplement son meilleur match depuis qu'il a rejoint le Sporting. Quelques jours plus tôt, il avait également marqué son tout premier but en mauve. Un ballon chanceux dévié par un défenseur de La Gantoise mais qui montre que le vent a bel et bien peut-être tourné.
L'arrivée de David Hubert n'y est pas étrangère. Lui et Rits parlent le même langage : il y a encore deux ans, l'entraîneur anderlechtois était lui aussi ce milieu de terrain besogneux. Pas des plus doués techniquement mais chez qui les notions de compensations et de travail de l'ombre résonnent encore.
Hubert n'a pas bonifié que Mats Rits. Mais le rendement de Mario Stroeykens, Théo Leoni et Kasper Dolberg, pour ne citer qu'eux, influent sur le champ d'action de Rits. Sous Brian Riemer, le porteur du ballon n'avait que peu de solution pour faire avancer le jeu, à moins d'allonger en espérant que Francis Amuzu s'impose au sprint ou que Kasper Dolberg arrive à conserver le ballon. En évoluant devant la défense, Rits recevait assez logiquement beaucoup le ballon. Pas forcément le registre dans lequel il s'exprime le mieux.
Ses déchets techniques et son festival de mauvaises passes n'étaient évidemment pas uniquement dûs à Brian Riemer. Mais maintenant que le jeu anderlechtois est aéré par les appels plus nombreux des uns et des autres dans les intervalles, Mats Rits touche moins souvent le ballon et sait à qui l'adresser lorsqu'il le reçoit.
De quoi assumer des fonctions qui lui collent plus à la peau et qui faisaient sa force au Club de Bruges : mettre les milieux de terrain adverses sous pression, couper des angles de passes, couvrir un coéquipier parti à l'offensive, s'infiltrer sans ballon (il a à nouveau failli marquer de la sorte contre Porto mais sa reprise de la tête a heurté le poteau).
Des tâches dont il s'acquittait déjà sous Riemer mais qui ne parvenaient pas à réconcilier le public anderlechtois avec ses apparitions balle au pied. Désormais, quand il quitte son travail de l'ombre pour le feu des projecteurs, c'est en général pour des interventions qui lui ressemblent plus. C'est aussi cela, le grand mérite de David Hubert : demander à ses cadres ce qu'ils savent faire de mieux.
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