Analyse Changements incompréhensibles et justifications surprenantes : pourquoi Ivan Leko a perdu la bataille qu'il était en train de remporter contre Rik de Mil dans le choc wallon
Photo: © photonews
Les changements d'Ivan Leko ont-ils coûté la victoire au Standard sur la pelouse de Charleroi ? Peut-être. L'entraîneur croate a, en tout cas, perdu sa bataille tactique contre Rik de Mil.
On la sentait un petit peu venir, cette égalisation de Charleroi contre le Standard, samedi soir. Bien en place lors de la première période, les Rouches ont bien trop reculé en seconde et ont arrêté de mettre la pression sur le porteur du ballon. Sur la phase de l'égalisation, les Zèbres arrivent sans aucun problème dans la zone des trente mètres, Fossey laisse bien trop d'espace à Mbenza pour centrer, tandis que Stulic et Dabbagh sont seuls dans le rectangle.
Oui, le Standard d'Ivan Leko aime reculer, laisser le jeu à l'adversaire et partir en contre. "Mais on ne peut pas le faire sans mettre de pression. En seconde période, on n'a plus mis assez de pressing sur l'adversaire" s'accordaient Ibe Hautekiet et Léandre Kuavita dans la zone mixte du Mambourg. "Parce que Charleroi a beaucoup poussé. C'est normal, ils étaient à la maison et voulaient ce point" répondait, de son côté, Ivan Leko.
Personne n'a compris les changements de Leko à Charleroi
En fin de rencontre, la défense du Standard a clairement manqué de sérénité, entre un Bosko Sutalo averti à la 70e minute, un Lawrence pas vraiment à son avantage, un Bolingoli en total manque de rythme et un Ibe Hautekiet, lui aussi sous la menace d'une suspension, qui est à créditer d'une belle prestation tant il a sauvé les meubles à plusieurs reprises.
Mais cette situation a peut-être (probablement ?) aussi été causée par les changements de Leko. Celui de Bolingoli, premièrement, qui a été justifié par l'état physique d'un Ilay Camara qui paraissait pourtant encore en bonne forme. "Il a énormément donné sur son flanc et n'avait plus le même impact", a assuré le T1. Bolingoli revient de longs mois de blessure, n'a plus aucun rythme, monte dans un contexte tendu, où il faut garder le score en déplacement dans un choc wallon, sous pression. Le défenseur latéral manque de causer un penalty 120 secondes après sa montée. Délicat.
L'autre surprise fut de voir le duo Ayensa-Zeqiri remplacé par Badamosi et Bulat à la 75e minute. Le duo titulaire, bien qu'émoussé, imprimait un premier pressing important pour les Rouches. Et si la montée de l'attaquant gambien pour apporter de l'impact physique, garder le ballon et jouer les contre-attaques était compréhensible, celle d'un Marko Bulat incapable de défendre et de mettre le pied de manière autoritaire sur le ballon l'était beaucoup moins. Bulat, pendant ses vingt minutes sur la pelouse, a couru après le ballon, sans presque jamais le toucher. Un changement contre-productif.
Marko Bulat et Sotiris Alexandropoulos ont couru dans le vide... et on pouvait s'y attendre
La cerise sur le gâteau fut la montée de Sotiris Alexandropoulos et la sortie d'Isaac Price pour les trois dernières minutes du temps additionnel. En conférence de presse, Ivan Leko a expliqué que le temps de jeu réduit du Grec était dû à son style de jeu. Le Standard veut défendre, le médian se sent meilleur balle aux pieds, pour diriger le jeu, selon Leko (lire ici). Pourquoi alors le faire monter lorsque le Standard essaye de garder un résultat ? Pour conserver le ballon ? Faudrait-il déjà le récupérer...
De manière très claire, la mise en place tactique et l'exigence de Leko aide le Standard depuis le début de saison. Le groupe est jeune et doit être tenu d'une main ferme : l'entraîneur croate l'a bien compris. Cependant, tactiquement, Leko a perdu sa bataille face à Rik de Mil, samedi soir. Et ça s'est payé cash, sur la dernière action de la partie.
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