Un ancien du Standard bien malgré lui au coeur d'un scandale de pédophilie : "Quand la commissaire m'a tout déballé..."

Au Standard, William Vainqueur s'était refait une santé. Arrivé de Nantes en 2011, il quittera Sclessin trois ans plus tard pour signer au Dynamo Moscou contre six millions. La suite de sa carrière renseigne des passages dans des clubs tels que l'AS Roma, l'Olympique de Marseille ou encore Monaco. 

Mais revenons à ses débuts. A Nantes, Vainqueur avait été repéré par le recruteur Ahmed Gueninèche. Ce dernier a été condamné à 18 ans de réclusion criminelle pour viols et agressions sexuelles sur mineur en 2022. L'Equipe est revenu sur cette sombre affaire sous la forme d'une longue enquête.

William Vainqueur a ainsi découvert que son nom avait été utilisé comme appât pour attirer les nouvelles jeunes victimes, désireuses de percer dans le milieu du football professionnel. Il était à mille lieues d'imaginer une telle chose : en début de carrière, le milieu de terrain avait même été jusqu'à donner à Gueninèche procuration sur ses comptes.

Une confrontation difficile

L'ancien Standardman a accepté de témoigner lors du procès malgré l'état de choc : "Quand la commissaire m’a tout déballé, je suis tombé des nues, ce fut un vrai choc. C’est elle qui m’a expliqué qu’il avait l’habitude d’utiliser mon nom pour parvenir à ses fins avec des enfants. J’étais si loin de soupçonner tout ça. Ma première fille, quand elle est née, je l’ai mise dans les bras d’Ahmed". 

Vainqueur a malheureusement découvert que les agissements de Ahmed Gueninèche avaient une grande ampleur : "Je me sentais redevable envers toutes les victimes. Au procès, ça m’a éclaté à la face : parmi elles, j’ai reconnu un mec que j’avais croisé lors d’un tournoi. Un joueur dont je me souvenais très bien, qui avait un fort caractère. Imaginer que même une personne comme lui ait pu se faire abuser par Ahmed… À la fin du procès, je suis allé le voir et je lui ai dit : franchement, frérot, je suis tellement désolé".