Interview Sans filtre, Cédric Fauré s'exprime sur son licenciement de l'Union Namur : "J'ai senti que je n'avais plus toutes les cartes en main..."

Sans filtre, Cédric Fauré s'exprime sur son licenciement de l'Union Namur : "J'ai senti que je n'avais plus toutes les cartes en main..."
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Cédric Fauré n'est plus le coach de l'Union Namur. Le Français, homme de la montée en Nationale 1 il y a deux ans, a été limogé. Il nous a accordé une interview, livrant son ressenti...qui reste très amer.

Ce mardi, l'Union Namur a annoncé une décision assez surprenante : celle de se séparer de son coach, Cédric Fauré. Le Français est limogé après seulement 6 rencontres cette saison. Déçu, il nous a accordé une interview. Il regrette la tournure qu'ont pris les évènements. 

Cédric, comment as-tu appris ton licenciement ? 

"Je l'ai appris par téléphone. Je ne m'y attendais pas vraiment. Parce que le week-end d'avant, après la victoire face aux jeunes du Standard, le président (Bernard Annet, nda) m'a dit que j'étais le bon pilote. Le week-end d'après, je ne le suis plus. C'est un peu dommage. Mais on sait très bien que quand les résultats ne suivent pas, c'est le coach qui saute..." 

Penses-tu que cette décision, prise après seulement 6 matchs cette saison, était précipitée ? 

"En tout cas, je pense que j'aurais pu redresser la barre à long terme. Sûr et certain. Je trouve ça un peu facile que le président dise que ça manque de fond de jeu, alors qu'il est venu voir 3 matchs sur 6. Ca m'a surpris. Mais ça faisait un moment que j'étais sur la sellette, indépendamment des résultats."

Donc, cela vient aussi d'un désaccord plus profond avec la direction ? 

"Oui. Lors d'une rencontre, je m'étais énervé contre l'arbitre. Le président m'a dit de la fermer. Je lui ai répondu, et il n'a pas apprécié. J'ai été mis à pied pendant 7 jours. En pleine préparation, écarter un coach, ce n'est pas évident. Ca crée des tensions dans le club. Les joueurs l'ont ressenti aussi."

"Je comprends cette décision, mais on avait tout de même des conditions de travail qui étaient très difficiles. En tant que coach de Nationale 1, je ne dis pas que je dois être un roi, mais des fois c'est moi qui devait prendre les ballons aux matchs, laver les chasubles, on avait un vestiaire qui fait 8 mètres carré...Le club manque de moyens. Quand j'en avais parlé au président, il m'avait dit de ne pas me mêler de ça. On sait pourquoi le club en est là, il ne faut pas se voiler la face. Le président a une estime des gens qui est négligeable, et c'est vraiment dommage." 

Quand tu expliques cela, on dirait que le président était le seul à diriger le club...

"Bien sûr. Il n'y a que lui dans le club. Il a envoyé des messages aux gens, disant que si Namur était là, c'était grâce à lui et personne d'autre. Donc sans considération pour les entraîneurs et le staff. Je ne dirai pas que c'est un dictateur, mais l'idée devait venir uniquement de lui et de personne d'autre. C'est quand même paradoxal, parce qu'il me demandait des conseils pour le recrutement, mais quand je lui ai demandé d'augmenter un joueur, on s'est pris la tête." 

Tu as pourtant fait monter le club en Nationale 1. Est-ce que tu ressens un manque de reconnaissance après cette décision ?

"Je ne dirais pas ça, parce que c'est le foot, c'est comme ça. Mais j'aurais aimé qu'ils m'écoutent, au moins. Qu'ils me préviennent qu'ils envisageait de prendre un autre entraîneur. Pas de me virer de manière brutale, en se faisant conseiller par des personnes qui ne connaissent rien au football. On aurait au moins pu avoir une réunion. Là, rien." 

"J'ai toujours donné le maximum pour le club. Mais à un moment donné..Toutes les semaines, il y avait un nouveau truc. J'ai senti plusieurs fois qu'on me mettait des bâtons dans les roues parce que j'ai dit ce que je pensais. J'ai senti que je n'avais plus toutes les cartes en main." 

"Il y avait certaines lacunes. Tant au niveau structure qu'au niveau des personnes qui entourent le président - qui ont des intérêts personnels à ce que le coach ne soit plus là."

Vu ce que tu expliques, t'es-tu senti trahi par le club ? 

"Non, parce que les résultats ne suivaient pas. On va dire que je m'y attendais, mais pas aussi tôt. Le président à voulu créer un électrochoc. Ce qui me dérange, c'est la manière dont cela a été fait. En quelques jours, je n'étais plus l'homme de la situation. M'appeler simplement sans m'en parler en personne. Ca en dit long sur le personnage..." 

Tu as tout de même réalisé un gros travail à l'Union Namur, malgré cette fin regrettable...

"Je pense sincèrement que j'ai fait évoluer le club. Sportivement et au niveau relationnel. J'ai été très proche des supporters. Même si je n'avais qu'un mi-temps, je consacrais mes journées pour le club. J'ai vraiment donné le maximum. Je ne regrette rien, je souhaite le meilleur au club. Mais si le club continue dans cette politique, sans directeur sportif etc... Le dernier match, contre Mons, la déléguée n'était pas là, il n'y avait rien de prêt. On a attendu plus d'1h30 pour simplement avoir les maillots." 

Quels sont tes plans, désormais ? Tu espères vite retrouver un club ? 

"J'aimerais bien, oui. Il faut que mon profil soit apprécié. Mais au vu de ce que j'ai fait à Namur, dans de telles conditions, j'aimerais bien retrouver un club un peu mieux structuré, avoir plus de reconnaissance et de marge de manoeuvre de la part de la direction."

"Ce que j'attends, c'est surtout un peu plus de considération. Parce que ces derniers temps, ça a été difficile. Même ma compagne s'en est rendue compte. Je pense qu'il fallait que ça s'arrête. Je pense que j'aurais pu prendre aussi cette décision. Les joueurs l'ont aussi ressenti je pense." 

Est-ce que tu as déjà parlé avec certains clubs ? 

"Non, j'ai été l'un des premiers entraîneurs virés cette saison. Je veux y aller step by step. Beaucoup de clubs m'intéressent, que ce soit même en D1 ACFF ou en D1B. Je dois encore passer mon diplôme FIFA Pro. On verra."

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