L'été décevant des Diables, symptomatique d'un mal plus profond ? "La Belgique vit dans un monde de déception"

L'été décevant des Diables, symptomatique d'un mal plus profond ? "La Belgique vit dans un monde de déception"
Photo: © photonews
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L'enthousiasme autour des Diables Rouges diminue de mois en mois. Pour le sociologue du sport Jean-Michel De Waele, il ne s'agit pas que d'une question sportive.

Pour la quatrième fois en quatre rencontres depuis 2018, la Belgique a rendu les armes face à la France, devenue son meilleur ennemi. Pour Jean-Michel De Waele, professeur en science politique à l’Université libre de Bruxelles et sociologue du sport, il y a, au-delà du syndrome du petit frère qui cherche désespérément à prendre le dessus sur son aîné, des explications plus complexes.

Interrogé par So Foot, il prend comme référents d'autres voisins, comme les Pays-Bas : "Quand tu regardes leur tableau des médailles des Jeux olympiques et paralympiques et le nôtre, tu comprends vite. C’est un pays très compétitif, très sportif, c’est dans leur culture. C’est un monde plus germanique. L’enseignement joue un rôle, comme en Allemagne, et il y a un souci d’exigence avec cette volonté d’être le meilleur qui est symptomatique des pays du Nord". 

Son analyse est implacable : "En Belgique, il n’y a jamais personne qui va mourir pour ce pays. Moi, je n’ai jamais cru que la Belgique allait gagner une Coupe du monde parce que ça demande de la part des joueurs de mourir sur le terrain pour son pays ou pour son chéquier. Ce que les Bleus et les Argentins sont capables de faire, on devrait pouvoir le faire. Ici, on n’arrive même pas à chanter l’hymne national tous ensemble". 

Les petits belges doivent se remettre à rêver

Pour lui, la génération dorée était l'arbre qui cache la forêt. Mais ce n'est pas nécessairement un problème : "Notre vraie identité, c’est l’autodérision, l’humour, la gouaille. On aime bien vivre et bien manger, on est contents comme ça [...] Le point positif, c’est que grâce à ça, on ne se prend pas trop au sérieux, on ne rêve pas d’une Belgique passée et c’est une très bonne chose". 

Il conclut : "En ce moment, dans le Plat Pays, je pense qu’on vit dans un monde de déception. On est déçus. La situation politique ne bouge pas, le pays ne se réforme pas, on a cessé un peu d’espérer, je pense qu’on a moins d’espoir dans les Diables Rouges aussi. C’est toujours un pays où il a été difficile de rêver". 

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