Un seul de nos cinq représentants européens a gagné ce weekend : faut-il s'inquiéter pour notre coefficient UEFA ?
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Les favoris sont encore en rodage en ce début de championnat. Pour certain, le football européen a pourtant déjà repointé le bout de son nez.
Le constat valait en priorité pour le Club de Bruges et l'Union Saint-Gilloise, les deux locomotives de notre football ces trois dernières années (deux titres de champion pour le Club, trois présences sur le podium pour l'Union, dont deux deuxièmes places). Les deux équipes ont surtout porté à bout de bras le coefficient UEFA du football belge avec des parcours européens de haut vol.
Mais leur niveau de jeu inquiète en ce début de saison : ensemble, ces deux équipes n'ont gagné qu'un seul de leurs six matchs de championnat. Pour l'Union, le début de saison hésitant a déjà été sanctionné au niveau européen avec une défaite 3-1 au Slavia Prague.
Il serait évidemment de mettre en balance le fruit du travail des trois dernières saisons par les résultats des trois premiers matchs. Mais force est de constater que l'été a laissé des traces et que les manquements sont visibles.
Pour l'Union Saint-Gilloise, ces tâtonnements apparaissent presque comme logique : après la greffe quasi immédiate consécutives aux prises de fonction de Karel Geraerts puis d'Alexander Blessin, il n'est pas étonnant de voir Sébastien Pocognoli avoir besoin d'un peu plus de temps. A l'image de ses deux prédécesseurs, Poco doit composer avec le départs de plusieurs cadres, mais tente également de faire jouer son équipe autrement.
Le nouveau T1 de l'Union veut conserver le pressing qui a fait la force du groupe jusqu'ici, tout en mettant l'accent sur les phases de possession pour donner une autre arme à l'équipe. Les séquences entrevues en début de match au Slavia et à Westerlo ont laissé entrevoir la direction prise, mais l'équipe s'est rapidement désagrégée face aux premiers coups de boutoir adverses.
Défensivement, l'équipe (privée de Christian Burgess et de Ross Sykes) apparaît très fragile (7 buts encaissés sur les deux matchs de la semaine dernière). Si l'Union mérite assurément qu'on lui donne le temps de la reconstruction, les hésitations pourraient se payer cher en Europe, à commencer par le match retour de ce soir face aux Tchèques.
Seul le Club de Bruges est directement qualifié
Les errements de début de saison sont plus étonnants du côté du Club de Bruges. Nicky Hayen a bien l'intention de construire sur ces Playoffs renversants de la saison dernière. Mais après la défaite inaugurale contre l'Union en Supercoupe, l'équipe n'a pas encore gagné en championnat. C'est bien simple, il s'agit de la pire entame de championnat de la part d'un champion depuis 70 ans.
Dans l'absolu, perdre au Standard et à Genk par un but d'écart en début de saison n'a rien de déshonorant, pas plus que le partage inaugural contre Malines. Mais plus encore que le doute suscité par cette mauvaise série, c'est l'attitude qui pose question.
Derrière l'habituel "Il ne faut pas s'inquiéter, ce n'est que le début de saison", le groupe de joueur apparaît touché par ces deux revers. Après la défaite chez les Rouches, Hugo Vetlesen concédait : "Le Standard avait plus envie que nous, et ça, ça fait mal". A l'issue du revers à Genk, il comparait l'attitude brugeoise en fin de match à celle "de petits garçons".
Nicky Hayen est donc déjà sous pression. Car il ne dispose pas de la circonstance atténuante du mercato, au contraire : l'équipe n'a perdu qu'Igor Thiago dans ses titulaires réguliers de la saison dernière et a dépensé 28 millions, dont une bonne partie pour des joueurs arrivés au début de l'été.
Il y a quelques mois, l'entraîneur brugeois n'avait rien à perdre lorsqu'il a succédé à Ronny Deila à l'entame des Playoffs. Il avait eu le mérite de simplifier au maximum les circuits préférentiels de l'équipe et avait mis chacun devant ses responsabilités. Désormais, c'est lui qui doit sortir de l'ornière.
A bien y regarder, nos autres représentants européens ne s'en tirent pas beaucoup mieux. A Anderlecht, Brian Riemer répète à qui veut l'entendre que l'équipe n'est pas encore prête et que l'effectif sera encore renforcé d'ici septembre. Les Mauves ont eu de la chance avec le tirage clément (du moins sur papier) pour le barrage d'Europa League dans une grosse semaine : le Sporting devrait affronter le Dinamo Minsk, vainqueur 2-0 des Gibraltariens du FC Lincoln à l'aller.
Pour le Cercle de Bruges en revanche, l'Europa League pourrait bien s'arrêter dès cette semaine. Les Groen en Zwart ont décroché ce weekend leur première victoire en championnat contre le Beerschot mais restent sur une défaite 3-0 à Molde. Les hommes de Miron Muslic doivent encore retrouver leur pleine carburation.
En Conférence League, La Gantoise a limité la casse en partageant à Silkeborg jeudi passé. Mais les deux défaites face à Dender et Charleroi en championnat placent déjà Wouter Vrancken sous pression.
Avec les Playoffs, le football belge a pris le pli de laisser le droit à l'erreur à ses représentants européens en début de saison. Cela a porté ses fruits les dernières saisons mais attention : certaines de locomotives vont devoir impérativement revoir leur copie pour continuer à hisser haut notre coefficient UEFA. A la huitième du classement UEFA, le football belge dispose d'une certaine avance sur ses poursuivants. Mais ces derniers ont bien entamé la saison.
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