Interview "Bruges n'avait pas d'identité quand Roman y a signé" : le plus gros flop du football belge voudra prendre sa revanche

Ce mercredi, Roman Yaremchuk (28 ans) ne devrait pas débuter face à la Belgique. Comme lors des deux premières rencontres, le joueur du Club de Bruges devrait monter au jeu et disputer environ 25 minutes ; face à la Slovaquie, c'est lui qui avait débloqué la situation.

Un 16e but en 52 caps, tout de même, pour un joueur qui garde donc largement la cote en Ukraine. En Belgique, il l'avait à La Gantoise... et l'a perdue après un transfert gargantuesque à Bruges (17 millions d'euros), franchement pas couronné de succès.

Nous avons évoqué cet échec de Yaremchuk avec Serhiy Serebrennikov, ancien international ukrainien et lui-même ex-joueur du FC Bruges, qui a préfacé pour nous Ukraine-Belgique (lire ici notre entretien). "Oui, c'est un échec dans le sens où tout le monde s'attendait à ce qu'il performe et il n'y est pas parvenu", reconnaît notre interlocuteur.

Yaremchuk, comme Mudryk ? 

"Mais Roman est arrivé à Bruges à un moment où les Blauw & Zwart n'avaient absolument aucune identité. Cela manquait d'un schéma clair, d'une identité de jeu. Et Yaremchuk a été tiré vers le bas à cause de cela", explique Serebrennikov. 

"Il a aussi manqué de chance aux moments clefs, par exemple avec des frappes qui ont pris l'extérieur du but plutôt que de rentrer. Mais ses qualités n'ont pas disparu. Roman n'est pas un moins bon joueur qu'à La Gantoise, pas du tout". 

En poussant un peu, on pourrait comparer l'échec de Yaremchuk, transféré pour un montant trop élevé (le plus élevé de l'histoire du football belge), à celui de Mykhaylo Mudryk, qui ne convainc pas à Chelsea après son transfert à 100 millions. 

Mudryk comme Yaremchuk ? Il y a un peu de ça, en effet 

"(rires) C'est osé, mais il y a un peu de ça, en effet. Mudryk a aussi été jugé différemment en raison de son prix... et est arrivé à un moment où Chelsea était en perdition et à la recherche d'une identité", répond Serhiy Serebrennikov. 

"Concernant Mudryk, son prix a vraiment posé problème. Chelsea n'a pas payé 100 millions pour le joueur qu'il est, mais pour le joueur qu'il sera. Or, à ce tarif, les gens s'attendaient à ce qu'il performe comme Cristiano Ronaldo, alors qu'il n'était pas prêt pour ça", conclut l'ancien international ukrainien (12 caps). "Les joueurs sont victimes de cette situation aussi. Mais c'est une bonne école pour Mudryk, qui en sortira grandi, j'en suis sûr".