Analyse Et si la Slovaquie embêtait les Diables ? Le premier adversaire des Belges à l'Euro n'a " rien à perdre » !
Photo: © photonews
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Des trois adversaires des Diables Rouges à l'Euro 2024, la Slovaquie est certainement le plus méconnu. Le seul Patrik Hrosovsky en " Belgicain », plus de star à la Hamsik et une campagne qualificative discrète : difficile de prédire à quelle sauce les Diables seront mangés ce lundi à Francfort.
Pour en discuter et en apprendre plus sur les Sokoli, nous avons contacté Pierre Vuillemot, journaliste français cofondateur du site de référence Footballski, et spécialiste de la Slovaquie qu'il suit depuis plus de 15 ans. Il a vu la sélection revivre depuis 2022, un peu comme la Belgique, en un sens.
« Sous le sélectionneur précédent, Stefan Tarkovic, on peut dire que la Slovaquie était entrée dans une forme de léthargie. Les résultats n'étaient pas bons (relégation en Ligue C de la Nations League, non-qualification pour le Mondial 2022, nda) et dans le jeu, on s'ennuyait ferme », nous relate-t-il.
Calzona redynamise la Slovaquie
L'arrivée de Francesco Calzona a changé la donne. Ancien adjoint de Maurizio Sarri à Naples, il a été amené à la tête de la Slovaquie par Marek Hamsik. « Je ne dirais pas qu'il a amené un style « à l'italienne », car ce n'est pas non plus tout à la défense. Mais il a installé un vrai pressing dans le jeu, du rythme. Cela a revigoré la sélection, remis du corps. Et tout simplement, ça a rendu l'envie aux gens de regarder jouer l'équipe nationale slovaque », estime Vuillemot.
La Slovaquie a en effet dû composer avec un changement de génération. Marek Hamsik et Martin Skrtel, notamment, ne sont plus là. « Les cadres sont Stanislav Lobotka, qui a joué un grand rôle dans le Scudetto de Naples, et Milan Skriniar qui même s'il est très lent, reste un très bon défenseur ». Le gros bémol : l'absence d'un vrai buteur, malgré les deux victoires 4-0 en amical face à Saint-Marin et au Pays de Galles – idéal pour la confiance, mais trompeur vu le calibre des adversaires.
De Cuyper et Castagne pris dans le dos ?
Il n'y a en effet pas de Lukaku slovaque, c'est une certitude. Robert Bozenik sera titulaire, et a marqué 9 buts avec Boavista. Les plus grands dangers slovaques seront sur les ailes. « En plus d'un bon pressing au milieu, le jeu par les ailes est l'une des signatures de Calzona, un peu comme sous Sarri à Naples », pointe notre interlocuteur.
Du pressing au milieu et sur notre défense, des ailiers vifs : tout cela sonne comme la recette idéale pour poser problème aux Diables Rouges. Lukas Haraslin (16 buts en 44 matchs avec le Sparta Prague) et Tomas Suslov (4 buts et 5 assists avec le Hellas Vérone, photo ci-dessus) seront les hommes à tenir de près pour Maxim De Cuyper et Timothy Castagne. « Suslov était vraiment présenté comme LA nouvelle pépite slovaque, il traîne un peu à exploser mais reste capable de coups d'éclat ».
Bref : il faudra se méfier de cette Slovaquie qui n'a rien à perdre, au vu des attentes. « Je ne dirais pas qu'il y a un engouement hors-norme pour cet Euro, mais avec la Roumanie et l'Ukraine dans le groupe, le sentiment que quelque chose est possible existe bel et bien », estime Pierre Vuillemot. La Belgique est prévenue.
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