Théo Leoni, l'homme en qui... une seule personne croyait à Anderlecht - et il doit savourer désormais
Photo: © photonews
Théo Leoni était déjà le chouchou du public d'Anderlecht avant sa prestation face à l'Antwerp. Tout le paradoxe d'un jeune made in Neerpede que tout le monde réclamait et qui a mis du temps à percer.
"Ca fait 11 ans que je suis ici, j'ai le sang Mauve". Voilà ce que disait Théo Leoni après la victoire face à l'Antwerp pour expliquer l'affection des supporters du RSCA à son égard. Il en a vu, des choses, depuis son arrivée à 12 ans en provenance des jeunes de Charleroi, mais est resté envers et contre tout.
Alors qu'en dix ans, énormément de jeunes quittaient le navire Mauve, Leoni restait. Il avait convaincu tout le monde de ses qualités techniques, oui, mais sur le plan physique, il lui manquait encore et toujours un petit quelque chose qui ne se décidait pas à venir.
Trop léger pour de nombreux entraîneurs
Théo Leoni a toujours été frêle, mais à son arrivée en Espoirs en 2018, les coachs de jeunes ont vite compris qu'il était né pour être un leader. Son rôle de capitaine lui allait à merveille... mais combien de temps le capi allait-il accepter que des talents parfois bien plus jeunes que lui passent en équipe A tandis que lui se voyait toujours renvoyé à son déficit physique ?
Hein Vanhaezebrouck, Fred Rutten, Frank Vercauteren, Felice Mazzu, et même Vincent Kompany... tous ont trouvé que Théo Leoni n'était pas encore prêt pour l'équipe A, et ils n'avaient pas tous tort. Certains continuaient à y croire, comme l'actuel entraîneur de Westerlo, Jonas De Roeck.
Celui-ci avait eu l'occasion, en tant qu'entraîneur des Espoirs bruxellois, de voir que Leoni avait les qualités techniques suffisantes pour compenser ses défauts. Mais un homme, après le départ de Jonas De Roeck, a gardé sa confiance en Leoni : Jean Kindermans.
Patience et longueur de temps...
C'est presque étrange, tant Kindermans - en plus de qualités techniques - insiste souvent sur le développement physique bien nécessaire de ses jeunes pousses. Mais Leoni était un cas à part à ses yeux. Solide sur ses fines jambes, jamais impressionné. Kindermans a beaucoup discuté avec Théo Leoni pour le convaincre de patienter.
Les opportunités de se lancer dans le grand bain ailleurs, il les a eues, notamment en D1B, mais le directeur de Neerpede lui a expliqué que rester était la meilleure solution, surtout avec l'arrivée des équipes U23 en D1B. La patience, c'est une qualité rare chez un jeune, notamment à Neerpede où les "ultimatums" pour obtenir du temps de jeu ont fleuri ces derniers temps.
Entre temps, Leoni était récompensé de cette fidélité avec un brassard chez les Futures et un meilleur contrat en Challenger Pro League. Il faut dire que le "gamin" de déjà 23 ans n'a pas sa langue en poche : dimanche, il a même... râlé sur Maxime Dupé qui balançait un long ballon alors qu'il était disponible. L'expérimenté gardien français... s'est excusé !
Une preuve aussi que Théo Leoni est très apprécié dans le noyau. Bavard, y compris devant la presse où il est très à l'aise, il n'a que des amis dans le vestiaire anderlechtois, tout en restant très à l'écoute. Il lui reste désormais à confirmer là où ça compte le plus : sur le terrain. Mais sa carrière semble enfin lancée... et c'est grâce à sa vertu principale : sa patience.
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