Interview "Avec Kompany, Anderlecht serait dans le top 4...mais on ne lui a pas laissé le temps"

"Avec Kompany, Anderlecht serait dans le top 4...mais on ne lui a pas laissé le temps"
Photo: © photonews

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Jonathan Legear a bien connu Vincent Kompany à ses débuts, sous le maillot du RSC Anderlecht. Un RSCA que l'ancien ailier virevoltant des Mauves a du mal à reconnaître.

Jonathan Legear sous le maillot du RSC Anderlecht, c'est un total de 169 matchs joués pour 30 buts et 37 assists, des déboulés restés dans toutes les mémoires, une saison 2009-2010 de haut vol avec 6 buts et 3 assists en 8 matchs d'Europa League. Ce sont aussi 3 titres de champion de Belgique, à une époque où le Sporting dominait notre football.

Jonathan, j'imagine que de voir le Sporting dans cet état t'attriste. Tu as suivi leur saison, qui est déjà terminée ? 

Oui, bien sûr, et je dirais que c'est...à l'image de ce qu'est le Sporting aujourd'hui : irrégulier, instable. Ils sont punis en fin de saison de l'instabilité qu'il y a eu l'été passé, au final. Car si tu regardes les résultats de 2023, quand ils ont corrigé le tir, oui, peut-être qu'ils méritaient le top 8, mais quand tu changes trop souvent de politique en cours de route, tu dois rattraper tes erreurs...

L'erreur initiale a été de se séparer de Vincent Kompany l'été dernier ?

Avec Vincent à la barre, Anderlecht aurait été dans le top 4.

Tu en es sûr ? 

Sûr et certain ! Tout ce dont Kompany avait besoin, c'était du temps. Je compare un peu Vincent à Mikel Arteta, qui est lui aussi issu de l'école Guardiola. Depuis quand Arteta est-il à Arsenal ? Mais on lui a laissé le temps. Niveau travail et philosophie, Arteta et Vincent sont les mêmes, mais il y en a un à qui on a laissé du temps, et l'autre pas. 

Sans stabilité, Anderlecht n'arrivera à rien

Kompany n'a pas pu faire les transferts qu'il voulait, n'a pas eu les coudées franches, et a fait du bon travail avec ce qu'il avait. Cette année, avec un peu plus de temps, ça aurait payé, j'en suis sûr. Dans le football, si tu n'as pas de stabilité, tu n'arriveras à rien. Combien de coachs, de membres de la direction, de joueurs sont allés et venus depuis quelques années...

Ce sera difficile, selon toi, de revenir au top ?

Oui, parce qu'au-dessus, ça travaille bien ! L'Antwerp, Bruges, Genk et même l'Union ont cette stabilité. L'Union, entre la D2 et la D1, ça n'a pas changé 8 joueurs, hein. Anderlecht peut revenir au top en trouvant cette base de travail puis en construisant dessus...mais ça prendra au minimum 2, 3 ans avant de regagner le titre. Minimum. 

Je crois aussi que Marc Coucke ne mérite pas cette situation. Je l'ai déjà rencontré et c'est quelqu'un qui a un bon coeur, qui tient à la réussite d'Anderlecht. Comme Bruno Venanzi à l'époque, c'est juste un dirigeant qui a pris de mauvaises décisions à certains moments, et ça crée de l'instabilité.

On sent qu'Anderlecht est encore un club qui compte pour toi. Pourtant, plus tôt dans notre entretien, tu appelais le Standard ton "club de coeur". C'est paradoxal. 

Anderlecht m'a tout donné au début de ma carrière. Je ne l'oublierai jamais. Oui, le Standard, c'est le club de ma ville, mon club formateur, mais ils n'ont pas cru en moi, comme en beaucoup de jeunes. Le RSCA m'a offert cette chance, tendu la main, et j'ai pu faire carrière grâce à eux. Je ne vais jamais renier ça.

Le Standard est le club de mon coeur, et c'était une fierté d'y jouer par après, mais Anderlecht est le club qui a fait de moi un footballeur. 

Les supporters n'ont pas trop l'air de t'en vouloir de tenir ce discours.

J'ai gagné 3 titres de champion, 3 Coupes avec Anderlecht...j'ai vérifié l'autre jour : en 9 saisons là, on finit 3 fois champions, 3 fois deuxièmes, 3 fois troisièmes. Et quand on est troisièmes, c'est vu comme un échec (rires). Neuf podiums. Je crois que les gens se rappellent de tout ça, de cette époque. 

Maintenant, j'ai quand même eu droit à mes sifflets quand je suis retourné à Bruxelles sous le maillot du Standard (rires). Je crois qu'une portion du public m'en a voulu, quand même. Mais quand je vais au stade, que je crois des supporters Mauves, c'est généralement positif. 

 

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