Interview Le jeune coach belge Enzo Donis veut oublier la galère à Sète : "Un gros échec, mais je suis prêt à rebondir"
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Enzo Donis voulait lancer sa carrière du mieux possible à même pas 30 ans. Mais alors que Will Still brille, lui connaît la galère cette saison à Sète.
Il y a quelques années, nous interviewions un tout jeune aspirant entraîneur de 24 ans, au CV déjà bien rempli. Coach des jeunes à Montpellier, assistant à Virton, analyste vidéo à Béziers (National) : Enzo Donis taillait sa route avec pour objectif, à terme, les sommets.
La saison passée, il touchait au rêve : adjoint d'un certain...Albert Cartier à Bastia-Borgo, il assure l'intérim quelques matchs après son licenciement. À seulement 26 ans, il bat alors un record de précocité au sein du football professionnel français pour un entraîneur d'équipe A. Pas évident dans un pays qui n'est pas réputé sur ce plan.
"Heureusement, Will fait bouger les choses récemment", rigole Enzo Donis quand nous le contactons. "Ce qu'il réalise à Reims est absolument fantastique. Je le connais personnellement, nous discutions encore récemment. Il a une vision du football et c'est un énorme bosseur, je ne suis donc pas surpris de sa réussite. Et elle peut faire avancer la cause des jeunes coachs en France".
Une saison de galère au FC Sètes
Donis quitte Bastia-Borgo après la relégation, et signe au FC Sète. Avec une idée claire en tête : "Sète, c'est la maison. Je voulais entamer un nouveau chapitre en National, auprès d'un coach avec lequel j'ai une entente parfaite", raconte-t-il.
Mais il sera pris dans la tourmente d'un club finalement relégué également...administrativement. La saison se passera en National 2...et il y a trois semaines, Sète est placé en redressement judiciaire. "On ne finira probablement pas la saison. Et la situation actuelle, c'est que les salaires ne sont pas payés depuis décembre".
Dans certains médias français, des joueurs du FC Sète révèlent même ne plus avoir les moyens de nourrir leur famille. "C'est dramatique, ce qui se passe ici. Et c'est un énorme échec personnel pour moi, à un moment où je voulais lancer ma carrière. Il n'y a pas d'autre mot", lâche Enzo Donis, amer.
Une page blanche, à nouveau
Enzo Donis craint que cette histoire le suive dans sa recherche d'un poste à l'avenir. "Sur ton CV, ça n'est quand même pas joli", regrette-t-il. "Bien sûr que j'ai peur de ça. Mais voilà, il y a déjà eu des discussions avec des clubs, à divers échelons. Avec une sélection nationale, aussi".
Car si le "retour au bercail", près de Montpellier où il a grandi, n'était pas la bonne idée, peut-être est-ce un signe. "Je n'ai jamais été aussi épanoui qu'en Espagne, à l'Atlético Bembibre (D3), où j'ai passé ma meilleure période en tant qu'assistant. J'aime les défis, le voyage, découvrir de nouvelles cultures".
Ce qui comptera, c'est un projet où il est impliqué au sein du staff, "main dans la main avec un T1", précise-t-il. "Car malgré la galère ici à Sète, c'est le cas, ma relation avec le coach est excellente alors que je ne le connaissais pas auparavant. L'expérience de coaching en tant que telle se passe bien. Malheureusement, en termes de résultats, nous sommes la pire équipe de France", se désole Enzo. Mais armé d'un CV déjà en béton pour son jeune âge, Donis a toutes les armes pour rebondir.
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