Janne Andersson : de joueur-entraîneur amateur à un contrat de sélectionneur suédois signé sur un parking
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L'entraîneur suédois a connu un parcours atypique. Il est désormais un sélectionneur en poste depuis sept ans.
Une frappe surpuissante finissant sa course dans le petit filet, hors de portée d'Andreas Isaksson. C'est à sa manière que Radja Nainggolan a mis fin au règne d'Erik Hamren comme sélectionneur de la Suède. Un but aussi beau que précieux inscrit à la 83e minute qui assurait aux Diables Rouges la deuxième place du groupe en même temps qu'il indiquait aux Suédois la porte de sortie lors de cet Euro 2016. Cette rencontre est aussi la dernière entre la Suède et la Belgique.
Près de sept ans plus tard, le tableau a forcément beaucoup changé. Dès le lendemain de l'élimination en phase de groupe, Janne Andersson était nommé comme successeur d'Hamren. Toujours bien en poste, c'est lui qui fera face à Domenico Tedesco. Si ce dernier n'avait pas encore la moindre expérience à la tête d'une équipe professionnelle en 2016, Andersson avait, lui, déjà bien bourlingué.
Aujourd'hui âgé de 60 ans, il effectue ses tout premiers pas dans le coaching à seulement 25 ans. A l'époque, il évolue en tant qu'attaquant dans le club d'Alets IK, qui évolue en cinquième division. Avec la bénédiction de son père, officiant comme président, Andersson se mue en joueur-entraîneur, ce qui lui permet de devenir le meilleur buteur de l'histoire du club tout en lançant sa carrière de coach.
Les résultats suivent et lui valent de grimper les échelons petit à petit. Après un rôle d'entraîneur adjoint à Halmstad, il reçoit sa chance comme entraîneur principal à Laholms, qu'il fait monter en troisième division. C'est en 2004, après un retour à Halmstad, que les portes de l'élite suédoise s'ouvrent à lui. Avec fracas. Ses premiers mois en division un le voient remporter le titre de coach de l'année grâce à la deuxième place atteinte.
Il reste au club jusqu'en 2009 : les moins bons résultats le contraignent à démissionner. C'est le début d'une période moins faste avec un autre échec à Örgryte, en division deux. Lorsqu'il signe à Norrköping, tout juste promu parmi l'élite, en 2011, les supporters locaux le regardent avec une certaine suspicion. Les premiers résultats semblent confirmer leur mauvais pressentiment mais à force de patience, Norrköping devient une équipe stable de première division sous l'impulsion de jeunes talents locaux comme Isaak Kiese Thelin. Jusqu'à cette saison 2014/2015 qui fait basculer tout le club dans une autre dimension.
Cette année-là, Andersson marque l'histoire de Norrköping en menant l'équipe au titre. Les supporters attendaient cela depuis 26 ans. La cote de l'entraîneur est alors au plus haut. Si bien que la saison suivante, alors que Norrköping occupait la deuxième place, la fin de parcours d'Erik Hamren à la tête de la sélection nationale lui offre une occasion unique d'atteindre le graal, de regarder ses années dans les divisions inférieures avec le sentiment du devoir accompli.
Le contrat de la consécration est signé dans un endroit un peu particulier. Pour éviter la cohue et l'effervescence autour de sa nomination, Janne Andersson rencontre les représentants de la fédération dans sa voiture, sur le parking d'un magasin Biletma, une enseigne de bricolage et d'articles de loisir.
Très vite, il impose ses méthodes au groupe d'internationaux, orphelin de Zlatan Ibrahimovic, parti une énième fois en retraite internationale en compagnie d'autres cadres de l'équipe. Quelques jours avant le premier match face aux Pays-Bas, le nouveau sélectionneur veut renforcer la solidarité de son vestiaire et organise un team building en forêt. Pendant deux heures et demie, les joueurs se démènent pour allumer un barbecue avec les moyens du bord. La méthode semble fonctionner : ils arracheront un point contre les Oranje de Wesley Sneijder.
Ce sont là les bases d'une épopée historique qui emmène la Suède en quart de finale de la Coupe du Monde 2018 en ayant éliminé l'Italie en barrage puis en terminant en tête de son groupe. Une performance qui ne sera pas reproduite au Qatar : malgré une victoire contre l'Espagne lors de la première rencontre, la Suède chute contre la Pologne en barrage.
Une déception qui n'entame pas le crédit de Janne Andersson pour autant : l'entraîneur peut se targuer d'avoir construit une équipe équilibrée, qui peut attaquer tout comme se montrer patiente et subir lorsque l'adversaire pousse. La Belgique doit donc se méfier : elle s'apprête à défier un adversaire redoutable et qui a pris la bonne habitude de bien commencer ses campagnes de qualification face aux poids lourds du football européen.
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