Pour aller jusqu'au bout, les transferts hivernaux de Genk devront aider le Racing à se réinventer offensivement
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Les Limbourgeois laissent entrevoir quelques signes d'essoufflements. Yira Sor et Tolu Arokodare, les deux transferts du dernier mercato, pourraient avoir un rôle crucial dans le sprit final.
On remarque d'autant moins les absents lorsqu'une équipe tourne bien. En début de saison, en plus des départs de Junya Ito et Théo Bongonda, Genk a pu permettre à Paul Onuachu de prendre son temps pour retrouver son meilleur niveau après un été passé à rêver d'un transfert. Le longiligne attaquant n'a ainsi repris sa place de titulaire que lors de la huitième journée et n'a ouvert son compteur but qu'au début du mois d'octobre. Si son absence n'a pas été préjudiciable au Racing (qui a gagné 6 de ses 8 matchs sans lui), c'est que d'autres ont assumé son rôle dans l'animation offensive.
Cyriel Dessers a donné le ton en scorant à trois reprises sur les trois premiers matchs avant de partir à Cremonese. Ensuite, le statut de pépite de l'académie a valu à Andreas Nemeth toute la patience que réquerait son jeune âge (19 ans), bien aidé par les infiltrations d'un Bryan Heynen auteur de 4 buts et 2 assists avant le retour d'Onuachu.
Mais depuis le come-back de l'ancien soulier d'or, Genk est bien forcé de constater que son attaquant nigérian a pris une énorme place dans le jeu de l'équipe. Présent pour faire le ménage dans le rectangle mais aussi dos au but pour aiguiller les actions du Racing, le joueur aux 16 buts en 14 titularisations est revenu dans le groupe comme s'il ne l'avait jamais quittée.
Même si Genk s'est déjà rendu coupable de quelques prestations moins abouties depuis la trêve avec son attaquant fétiche sur le terrain comme à Courtrai (défaite 1-0) ou contre Zulte Waregem (victoire poussive 1-0), son départ pour Southampton laisse un vide en pointe inversement proportionnel à l'apport financier qui en a résulté.
Tant à Eupen (partage 1-1), qu'à Gand (victoire 2-3) ou contre l'Antwerp (défaite 0-1), Ally Samatta ne s'est pas montré très à l'aise pour le remplacer. Malgré son passé riche en buts dans le Limbourg et l'intérêt pour Wouter Vrancken de le laisser dans l'équipe dans un premier temps pour le garder concerné, le Tanzanien ne semble plus être l'homme qui conduira Genk au titre.
Dans la foulée du départ d'Onuachu, les dirigeants ont réagi en déboursant 5 millions pour Tolu Arokodare. Buteur dès sa première apparition à la Ghelamco Arena, le joueur venu de Valmiera (d'où l'a loué puis acheté Amiens avant de l'aiguiller vers Genk) dispose d'un profil différent de celui de son concurrent.
Au-delà de son premier but, la nouvelle recrue s'est d'emblée distingué en démontrant une capacité à jouer en pivot et à s'imposer dans les duels grâce à son mètre 97 qui manquait depuis le départ de son prédécesseur. Attaquant plus enclin à dévorer les espaces qu'à demander le ballon dans les pieds et à le remiser, Ally Samatta est souvent utilisé en double-emploi avec un Joseph Paintsil qui a fait des appels en profondeur et des courses diagonales pour prendre les défenses à défaut sa chasse gardée cette saison (10 buts et 12 assists depuis son flanc droit). Si Tolu Arokodare s'impose dans le onze de Wouter Vrancken, son profil devrait permettre à Paintsil de retrouver une cible sur ses centres en bout de course ainsi qu'un point d'appui pour lui permettre de prendre la profondeur.
Auteur de 4 buts sur ses 5 derniers matchs, Paintsil a parfaitement répondu à l'arrivée d'un nouveau concurrent en la personne de Yira Sor lors du dernier mercato. Comme Arokodare, Sor a connu la joie d'inscrire son tout premier but dès ses premières minutes disputées, avec un magnifique slalom à la clé contre Zulte Waregem. Une injection de qualité supplémentaire qui pourrait avoir son rôle à jouer dans le sprint final du Racing.
Malgré ses statistiques incontestables, bénéficier d'une alternative de choix à Paintsil n'est pas une mauvaise chose pour une équipe amenée à défendre ses six points d'avance en tête du classement jusqu'au mois de mai. Incertain pour le déplacement à Malines suite à une blessure à l'épaule qui l'a déjà fait souffrir face à l'Antwerp, le Ghanéen n'est pas à l'abri d'un coup de mou après sa première partie de saison tonitruante. Rarement titulaire sur la durée depuis son arrivée à Genk en 2018, il faudra surveiller comment son corps réagit à cet enchaînement de matchs et d'accélérations brutales qui caractérisent son jeu.
Malgré son statut de leader du championnat, le Racing Genk s'apprête donc à aborder le déplacement de ce soir à Malines ainsi que les rencontres suivantes dans la peau d'une équipe qui a des choses à (se) prouver. Après avoir sorti des lapins de son chapeau pendant quatre ans à Malines, il sera intéressant de scruter les réponses apportées par Wouter Vrancken. Avec les moyens qui sont mis à sa disposition, le spectacle risque d'être au rendez-vous.
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