Interview Julien Gorius revient sur les circonstances de son éviction : "On est en train de perdre notre ADN"

Alexandre Fiammetti
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Julien Gorius revient sur les circonstances de son éviction : "On est en train de perdre notre ADN"
Photo: © SC
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Le 18 janvier, le Français était remercié à la surprise générale de son poste de directeur sportif du RWDM. Une décision imposée par les propriétaires américains du club bruxellois.

Julien Gorius est revenu sur les circonstances de son éviction au RWDM. "Une décision brutale. Je me suis présenté au club et là-bas, on m'a signifié que j'étais remercié avec effet immédiat. Une décision imposée par le propriétaire américain John Textor. On avait depuis un certain temps une vision globale du projet qui était différente. Je pensais de mon côté uniquement au RWDM alors que le propriétaire voyait d'abord son holding et sa galaxie de clubs. Il y a eu des interférences par rapport à ça et j'ai toujours dit ce je pensais. Monsieur Textor veut désormais diriger le club à sa manière", nous confie l'ancien directeur sportif du club bruxellois.

"Je suis obligé de respecter la décision prise par le propriétaire"

Le Français peut partir la tête haute, son bilan plus que positif parle pour lui. "Quand on regarde la partie visible de l'iceberg, c'est-à-dire les résultats, la philosophie de jeu et le contenu, l'équipe est sur la bonne voie et ne cesse de progresser. Quand on observe l'intérieur du club et ses coulisses, le développement a été bon également. Lors de mon arrivée il y a deux ans et demi, le club venait de monter en D1B et on était encore dans l'amateurisme. Le RWDM a bien grandi depuis et s'est structuré pour devenir un club fiable de Pro League. On n'a pas attendu l'arrivée de l'actionnaire majoritaire pour mettre cela en place. L'argent peut certes aider, mais c'est notre méthode qui nous a permis d'en arriver là où nous sommes. J'ai trouvé que mon éviction était très sévère sans parler du timing... En plein mercato et en milieu de saison, c'est loin d'être idéal. Si j'avais échoué et que l'objectif, à savoir la montée, n'était pas atteint, alors j'acceptais évidemment le limogeage. Cela fait mal car on est premiers et qu'à trois mois près, on t'enlève un rêve. Mais c'est ainsi, je suis obligé de respecter la décision prise par le propriétaire", souligne l'ancien milieu offensif.

Les supporters molenbeekois commencent à s'inquiéter depuis le départ de Julien Gorius. "C'est normal que les fans se tracassent. Tant que le président Thierry Dailly et que Vincent Euvrard et son staff restent en place, je ne suis pas trop inquiet car ils font le maximum pour le club. À très court terme, je pense qu'ils sont capables de monter. Mais à moyen et long terme, j'ai des doutes sur la viabilité du projet. Aujourd'hui, à part être devenu une succursale des clubs partenaires, j'ai du mal à comprendre les objectifs et la ligne de conduite. C'est mon avis, mais les gens doivent savoir comment ça se déroule en coulisses. On doit changer les choses car on est en train de perdre notre ADN et notre identité", précise l'ex-joueur de Genk et Malines.

Il y a eu des interférences au sein de la cellule sportive bruxelloise lors des deux derniers mercatos. "À part De Sart, Heris, Challouk et Biron qu'on a validé, on a eu droit à des joueurs qui viennent du groupe. Surtout des Brésiliens. Je n'ai rien contre car il faut profiter des avantages que peuvent vous offrir les autres clubs partenaires. Mais accueillir des éléments qui n'ont pas été validés par la cellule sportive et qui n'étaient pas recherchés, c'est non. On avait besoin d'un attaquant et on nous envoie de tout sauf un attaquant. On ne nous écoute pas en fait, mais le travail effectué est d'autant plus remarquable quand on voit le niveau actuel du RWDM car on a dû composer avec de vraies divergences et mettre en place un effectif avec beaucoup de nationalités différentes. Le travail de la direction et du staff a été monstrueux. Si on trône actuellement à la première place du classement, c'est parce qu'il y a des personnes compétentes et parce qu'il y a eu de véritables réussites au sein du recrutement ces dernières années", ajoute-t-il.

"J'espère de tout coeur que le RWDM va monter"

La saison dernière, le Racing White Daring de Molenbeek a terminé à la deuxième place et a perdu lors des barrages pour la montée contre Seraing. "On a raté la montée à un but près alors qu'on avait le plus petit budget de la série au départ. Mon meilleur souvenir ? Aucun en particulier. Je suis content d'avoir pu travailler en osmose avec des gens qui sont là depuis toujours et en symbiose avec Vincent Euvrard que j'ai fait venir au club après mon arrivée. Ma plus grande fierté est d'avoir pris le train en marche, mais surtout de le laisser sur les rails vers la bonne destination. Une très belle aventure humaine ! Ça reste mon club et j'espère de tout coeur que le RWDM va monter. Les mecs le méritent", lance le natif de Metz.

Julien Gorius est revenu aussi sur cette première expérience en tant que directeur sportif. "Je suis arrivé avec aucun background dans ce domaine, mais j'ai pu apprendre auprès de Thierry Dailly. On a formé une belle équipe très complémentaire. Les résultats ont suivi tout comme le développement du club. Et ce, en si peu de temps et avec peu de moyens. C'est positif et je suis plutôt fier de mon bilan", conclut Gorius.

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