Billet d'humeur Pourquoi le cas Julien Duranville est symptomatique de la situation à Anderlecht

Pourquoi le cas Julien Duranville est symptomatique de la situation à Anderlecht
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A 16 ans et une dizaine de matchs professionnels dans les jambes, le grand talent Julien Duranville est sur le point de faire ses valises et de quitter le RSCA. Un nouvel épisode qui en dit long sur la crise profonde que traverse le club.

Au fur et à mesure des semaines, on s'en rend bien compte : la situation à Anderlecht se désagrège tant et plus. Si les Mauves sont à la ramasse au point de vue sportif - ils réalisent leur plus mauvaise saison depuis près d'un siècle -, de nombreux remaniements se déroulent actuellement aux abords du Parc Astrid, laissant les observateurs pantois et les fans sans repères. 

Sur le banc et dans le noyau, la décision a été claire : l'heure est, après le départ de Felice Mazzù, à la reconstruction. Des cadres tels que le capitaine Hendrik Van Crombrugge et Wesley Hoedt sont écartés. Fabio Silva et Sebastiano Esposito - pas vraiment le même rendement que Joshua Zirkzee et Christian Kouamé - sont déjà partis à 6 mois de la fin de leur contrat. 

Le sauvetage sportif - car oui, on en est là - passera par les oeuvres de Brian Riemer. A peine arrivé, le Danois doit déjà jouer les pompiers de service et insuffler de nouvelles manières de jouer à cette équipe où tout manque pour l'instant. Dans un tel climat, c'est aussi à lui de rassurer au point de vue communicationnel. On s'accroche à ce qu'on peut. Au vu du mercato hivernal et des nombreux départs, il devra faire avec les moyens du bord...et du board

Car en interne, c'est aussi le grand ménage. Peter Verbeke, qui avait gravit les échelons depuis le rachat - visiblement pas très clean - de Marc Coucke et était devenu directeur sportif, a dû laisser sa place à Jesper Fredberg. Le nouvel homme fort du RSCA, c'est lui. Un homme à l'ADN du club, comme s'est permis de le rappeler Wouter Vandenhaute - notamment sur le plateau de La Tribune - lors de l'annonce de son retrait de la fonction de directeur exécutif. 

Ces dernières saisons, Anderlecht s'est caché derrière l'un de ses plus grands crédos afin de justifier son absence de résultats : sa jeunesse dorée. Mais quand Julien Duranville, le plus grand talent de Neerpede, demande à 16 ans et seulement une dizaine de matchs professionnels dans les jambes à quitter le club, alors les illusions laissent place à la froide évidence. 

Oui, Anderlecht a besoin d'argent. Oui, rien ne sert de retenir un jeune joueur s'il veut quitter le club. Oui, cette situation s'explique aussi par l'importance grandissante laissée aux jeunes et leur entourage au sein de l'académie ces dernières années. Tandis que des Romelu Lukaku, Youri Tielemans, Leander Dendoncker, Dennis Praet - pour ne citer qu'eux - ont choisi de grandir avec le club et de participer à son succés, les nouvelles stars de demain sentent bien que le contexte n'est pas favorable à leur explosion, même quand on leur laisse de grandes responsabilités dès leurs premiers pas dans le monde professionnel comme dans le cas de Duranville. 

Oui, Anderlecht est en crise. En crise de repères, d'identité, d'ADN tout simplement. Et le départ de Duranville, anomalie presqu'inédite dans l'histoire et la tradition du club tant il était déjà vu comme un futur taulier pour les années à venir, n'est que l'un des nombreux symptômes des nuages sombres surplombant un Lotto Park devenu méconnaissable. 

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