Le Japon renverse l'Allemagne en ouverture du groupe E (1-2)
Catastrophe pour l'Allemagne qui, comme en 2018, entame sa Coupe du Monde par une défaite. Le Japon, de son côté, est lancé !
Dans ce groupe E vu comme celui de la mort, mieux vaut ne pas se louper dans le premier match, et l'Allemagne le sait. Malgré un onze un peu alternatif avec des surprises comme Schlotterbeck et Raum, Hansi Flick le sait certainement ; côté Japon, le mot d'ordre est tout à l'attaque avec une nouvelle génération taillée pour tout sauf défendre. Pas trace cependant d'autres "Belgicains" que Junya Ito et Daichi Kamada dans le onze nippon.
C'est cependant via Junya Ito que le Japon lance son match et plante le décor : grossière perte de balle d'Ilkay Gündogan, contre fulgurant et centre de l'ex-Genkois pour Daizen Maeda (8e), signalé assez clairement hors-jeu. Wake up call pour l'Allemagne : ce sera la dernière frappe au but du Japon dans une première période qui sera ensuite à sens unique.
La route du Raum
Jamal Musiala se promène, Joshua Kimmich rode aux abords du rectangle pour envoyer de lourdes frappes de seconde ligne (14e, 21e), Antonio Rüdiger place une tête de très peu à côté (17e) ; si Schlotterbeck offre un ballon dangereux à Ito, ce sera la seule alerte, jusqu'à ce le Japon, enfoncé, finisse par commettre l'erreur inévitable. Sur ce flanc trop délaissé par les velleités offensives de Sakai et Ito, Raum trace sa route, et se fait faucher par le portier Shuichi Gonda ; Ilkay Güngodan ne se fait pas prier du point de penalty (33e, 1-0).
L'Allemagne poussera alors pour faire le break face à un Japon complètement aux abois : Musiala met le feu, crochète et frappe au-dessus (45e+1). Le petit génie du Bayern est ensuite à la construction et décale Thomas Müller, qui finit par frapper sur Gonda ; Havertz suit bien, mais un hors-jeu empêche le 2-0 (45e+4).
(N)ippon
La seconde période démarre sur les chapeaux de roue : Thomas Müller s'infiltre comme à la grande époque et décale son équipier Gnabry, dont le centre-tir trouve l'équerre (48e). Mais le Japon a de la ressource, et l'ex-Canari Daichi Kamada envoie une frappe dangereuse (52e). Musiala, brillant, s'ouvre le chemin du but, décale Ilkay Gündogan qui touche le poteau (60e). Le match s'ouvre, au meilleur moment pour que rentre un homme dont on sait qu'il adore ça : Kaoru Mitoma. Avec l'ancien Unioniste à la baguette, le Japon multiplie les raids : Junya Ito force Manuel Neuer à ce qui est le plus bel arrêt du tournoi jusqu'ici (73e), avant que Ritsu Doan soit finalement à la réception d'un centre de Minamino que ne peut que dévier le portier allemand (75e, 1-1).
On sent alors le vent tourner : l'Allemagne devient brouillonne, hésitante, et laisse des boulevards à un Japon taillé pour les prendre. Takuma Asano ne se fait pas prier : il prend complètement le dos d'un Schlotterbeck qui aura vécu un match très difficile, et trompe Neuer dans un angle fermé (83e, 1-2). La résignation semble s'abattre sur cette Mannschaft qui avait également perdu son match d'ouverture en 2018, pour les conséquences que l'on sait. Même une frappe de Leon Goretzka qui aurait mille fois dû finir au fond frôlera le poteau au bout du suspens (90e+6) : le Japon entame son Mondial par une victoire précieuse...et se rapproche d'éventuelles retrouvailles en 8es avec la Belgique, qui sait.