Edito Tout Anderlecht a touché le fond à Sclessin
Photo: © photonews
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Sans surprise, et c'est peut-être le plus triste, le Clasico n'a pas été à son terme. Les joueurs d'Anderlecht n'ont montré aucun état d'esprit, les supporters d'Anderlecht aucune retenue. Ils avaient prévu leur coup. Tout le monde a touché le fond.
Et dire qu'on y a cru pendant quelques minutes. Profitant d'un Standard encore froid, le Sporting d'Anderlecht a pris l'avantage sur l'un des trop rares éclairs de génie de Yari Verschaeren cette saison...avant de retomber dans ses travers. Défense brouillonne, milieu de terrain à la ramasse, gardien de but peu inspiré: le Standard, sans jouer son meilleur match, a logiquement repris le dessus. Les Rouches étaient la meilleure équipe sur le terrain.
Il faut laisser ça au crédit des supporters d'Anderlecht : probablement apaisés par le fait que leurs joueurs avaient ouvert le score, ils sont restés étonnamment calmes quand le Standard a égalisé, puis a fait 2-1. Pour ceux (dont nous faisions partie) qui prédisions un match arrêté précocement, c'était une petite - et agréable - surprise. Puis, les choses sont revenues à la normale : le Standard a continué à pousser et à gérer le match face au fantôme du RSCA, et a fait le break à la reprise.
Comme se réveillant en sursaut d'un songe pour revenir à la triste réalité, les ultras anderlechtois ont alors réagi. Pyro, fumis, sièges arrachés : quand Mr Van Driessche a interrompu une première fois le match, personne ne croyait encore qu'il irait à son terme. Et de fait, quelques minutes après le retour des acteurs sur le terrain, rebelote, et match arrêté pour de bon.
Maintenant, qui blâmer ? Les supporters, tout d'abord. Nous pouvons comprendre leur frustration, et contrairement à beaucoup nous ne mettront pas de guillemets autour de supporters, ne parlerons pas de "soi-disant" supporters. Ces personnes expriment leur frustration et leur colère de la mauvaise façon et d'une façon inacceptable, mais ils sont des supporters d'Anderlecht, et c'est bien ce coeur Mauve qui les pousse à ces extrémités honteuses.
Honte aux joueurs aussi
Les joueurs, ensuite. Aucun, pas même le capitaine Hendrik Van Crombrugge, n'a tenté d'aller parler au public, de lui adresser des gestes d'apaisement. Par peur, sans doute, car celui qui aurait tenté n'aurait pas été bien reçu. Par dépit et lassitude, sans doute aussi. Car cela n'aurait servi à rien. Et pour certains, probablement par résignation : la situation paraît sans issue sur le terrain, et les joueurs avaient en quelque sorte accepté leur sort et la défaite.
On a bien vu un peu de révolte après le coup de sifflet final, quand un Sebastiano Esposito subitement énervé allait chercher des noises aux joueurs du Standard, lui qui est décidément meilleur pour se faire remarquer hors des terrains, tandis qu'une échauffourée menaçait d'éclater. C'est d'ailleurs du banc aussi que Bart Verbruggen a pris à partie tous ses équipiers, furieux de leur attitude sur la pelouse. Mention également, mais positive, à Arnaud Bodart qui a enguirlandé un Denis Dragus faisant mine d'aller provoquer le public bruxellois. Voilà un vrai leader.
Enfin, mention à la direction anderlechtoise, qui n'a pas communiqué clairement entre les deux matchs ; on le sait, Peter Verbeke est indisposé et on lui souhaite un prompt rétablissement. Mais messieurs Vandenhaute et Coucke auraient peut-être dû s'exprimer, prendre leurs responsabilités. Cela dit, tout cela nous dépasse un peu. Nous n'avons pas de compétences en communication de crise...
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