Le beurre, l'argent du beurre, et le sourire perdu de Mehdi Bayat
Photo: © photonews
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On peut dire ce qu'on veut, c'est la crise à Charleroi. Et tout le monde est mécontent.
Le Sporting de Charleroi va mal, et c'est peu de le dire. Ce mardi, la rencontre face à Courtrai a été interrompue par les supporters après une rencontre qui n'a pas été à la hauteur de leurs espérances. Les Zèbres menaient pourtant 2-0, mais la seconde période a mal tourné avec au final un score de 2-2.
Il faut dire que depuis le début de la saison, c'est le désamour entre la direction du club et ses supporters. Au milieu, il y a le staff et les joueurs. On va essayer, l'espace d'un article, de se mettre à la place de chaque protagoniste.
Avant même le premier coup de sifflet, les Storm Ultras avaient mis la pression, désirant une belle saison sportive. Cependant, vu le bilan comptable, ces derniers sont déçus. Le Sporting de Charleroi est bien loin au classement et depuis quelques semaines le niveau de l'équipe n'est pas à la hauteur des espérances, mais pas non plus au niveau de ce qu'elle a pu montrer à l'une ou l'autre occasion lors de cet exercice 2022-2023. Bref, en plus de voir leur équipe perdre, ils s'ennuient.
Les joueurs, justement, tout comme le staff, sont bien conscients que les résultats ne sont pas ce qu'ils espéraient. La pression est sur leurs épaules, c'est clair, et s'il faut bien dire que s'ils ne supportent pas la pression, ils doivent changer de métier, il faut quand même apprendre à la gérer. Il y a dans le noyau pas mal de joueurs qui sont jeunes, ou qui n'ont pas encore l'expérience nécessaire pour réagir de la bonne façon.
Enfin, la troisième partie de cette mésentente familiale, c'est la direction et pour résumer, Mehdi Bayat. Depuis plusieurs années, il est le maître à bord au club : recherche de sponsors, transferts, projet du nouveau centre d'entraînement, projet du nouveau stade. Avec des moyens plus limités qu'ailleurs, il mène plusieurs projets pour son club. Force est de constater que cette manière de faire n'est ni bonne, ni mauvaise, mais qu'elle ne convient pas à tout le monde, ce qui peut se comprendre.
Maintenant que tout est sur la table, quelle est la solution ? Il est clair que si Mehdi Bayat avait les moyens de faire 4 ou 5 transferts onéreux pour apporter de la qualité au noyau, il le ferait. Il est clair qu'Edward Still et ses joueurs voudraient remporter toutes les rencontres. Il est clair que les supporters voudraient venir au stade pour s'amuser et voir leur équipe gagner.
Tout le monde va devoir comprendre l'autre, surtout au niveau de la direction et des supporters. Mehdi Bayat doit se mettre à la place des supporters et se dire que malgré ses efforts pour avoir récupéré les dettes du club et avoir un actif financier confortable, ses supporters ont besoin d'une belle saison avec des résultats. Il est aussi clair que les supporters doivent se rappeler d'où ils viennent, des saisons en D2, des soirées compliquées et que la direction travaille pour un meilleur avenir.
Ce sont deux visions qui, si elles ne sont pas totalement opposées, sont totalement différentes. Est-ce qu'elles sont compatibles ? Oui, si les deux parties s'entendent et discutent, tout en prenant en compte la glorieuse incertitude du sport, mais on ne va pas se mentir : on en est loin.
Dans sa situation, non, Charleroi ne peut pas avoir le beurre, l'argent du beurre, et encore moins le sourire sur les visages. Le club ne peut pas investir dans l'équipe et dans la brique, surtout quand on sait que plusieurs équipes belges sont financièrement au-dessus des Zèbres. Une chose est certaine : le club est dans l'impasse, et il n'y a qu'une saison sportive réussie qui pourra les sortir de ce bourbier.
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