Interview Le principal actionnaire du Beerschot s'exprime pour la première fois devant la presse belge : "La relégation est un revers important mais pas une catastrophe"
Photo: © SC
En février 2018, la société d'investissement United World s'est installée au Kiel. Plus de quatre ans plus tard, Abdullah Alghamdi, PDG de United World, s'est exprimé pour la première fois devant la presse belge. Nous étions présents à Parme, où un partenariat avec Errea a été présenté.
Monsieur Alghamdi, plus de quatre ans après votre arrivée à Beerschot, vous vous adressez pour la première fois aux médias. Un choix conscient ?
"C'est notre stratégie de laisser les gens de la région gérer le club. La conséquence logique de cela est qu'ils sont également les visages et les points de contact du club. Ils savent exactement ce qui se passe et connaissent la culture du club comme personne d'autre. C'est à l'entraîneur, à Frédéric (Van den Steen, CEO ndlr) et au président de parler aux médias."
Il y a deux ans, vous avez pu accéder à la Jupiler Pro League. La saison dernière, cependant, les choses ont complètement dérapé, entraînant la relégation. A quel point cela a-t-il touché les gens de United World ?
"A propos de la saison dernière... Il ne sert à rien de pointer les gens du doigt. Je pense aussi que le coronavirus et les matchs à huis clos ont coûté des points au Beerschot. Le plus important est que nous nous battions après cette relégation. Pour cela, nous devons changer notre fusil d'épaule et reconstruire l'équipe."
Quelle est la gravité des conséquences financières pour le Beerschot ?
"Je peux garantir aux fans que ce club ne s'effondrera pas ! Ces dernières années, j'ai vu de nombreux clubs incapables de se relever après une relégation, en partie à cause d'une mauvaise gestion financière. Une telle chose ne peut pas et ne nous arrivera pas."
Vous possédez 75% des actions du Beerschot. Comment les actionnaires ont-ils réagi à la relégation du club ?
"Ecoutez, nous avons pris un engagement. Nous avons investi beaucoup, voire énormément, ces dernières années. Le montant ? Disons qu'il s'agit certainement de plus de vingt millions d'euros. Mais c'est normal. Nous voulons vraiment faire passer ce club au niveau supérieur. Vous ne pouvez pas le faire sans investir dans les infrastructures et autres. La relégation en soi est bien sûr un revers important, mais pas une catastrophe de notre point de vue."
Beaucoup de fans remettent en question la politique de transfert de la saison dernière. Quel est le point de vue de United World à ce sujet ?
"Le passé est le passé... Ce qui est plus important, c'est que nous avons récemment défini une nouvelle structure et une nouvelle politique. Dans le mode de fonctionnement actuel, il y a toujours un contact très étroit entre les gens du club et United World. Également en ce qui concerne le recrutement, d'ailleurs. Tous les transferts sont désormais des décisions de groupe, approuvées par les clubs et par United World. C'est plus efficace et nous sommes convaincus que c'est la bonne façon de travailler."
Jan Van Winckel, en particulier, a été blâmé par de nombreux fans. Dans la nouvelle structure, il ne figure plus dans l'organigramme du Beerschot. Quel est son nouveau rôle ?
"Jan est membre du conseil d'administration de United World et du Beerschot. Il est toujours étroitement associé à la prise de décisions et à la définition de la stratégie. La grande différence est qu'il n'a plus de rôle dans la partie opérationnelle du club. Je tiens à souligner que c'est en partie grâce à Jan que nous avons pu être promu l'année 2020. Je ne comprends pas vraiment toutes les critiques qui ont été formulées à son encontre."
L'un des reproches était qu'il n'était pas assez présent au club. Vous semblez en avoir tiré les leçons : avec Frédéric Van den Steen, vous avez quelqu'un qui vit presque dans le stade.
"Les personnes qui font la politique au Beerschot sont présentes au club. En tant que PDG, Frédéric Van den Steen y a une grande responsabilité. Ne vous inquiétez pas, il n'a pas besoin de venir frapper à la porte de United World pour chaque décision qu'il souhaite prendre. Bien sûr, nous sommes en contact étroit, mais c'est Frédéric qui dirige le club."
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