Burnley : un défi de taille pour Vincent Kompany
L'ancien coach du Sporting d'Anderlecht va donc retourner en Angleterre, près de 15 ans après son arrivée à Manchester City. Sur le banc des Clarets, qui évolueront en Championship pour la première fois depuis 6 ans, il y aura du boulot.
Ce lundi, la presse est unanime : Vincent Kompany va rallier Burnley. Après une première expérience en tant qu'entraîneur à "son" Anderlecht, l'homme de 36 ans se lance - pas vraiment - dans l'inconnu, et prend les rênes d'une équipe en pleine reconstruction.
Une révolution dans le jeu
Promu pour la dernière fois en 2016, Burnley a fait office de petit poucet. Sans moyens comparables aux mastodontes de la Premier League, le club arrive, au fil des années, à se maintenir et impressionner par son organisation défensive. Et cela, grâce au travail d'un homme : Sean Dyche. A la tête des Clarets depuis 2012, le tacticien imprime une philosophie de jeu où son bloc bas est très difficile à passer. De nombreux clubs se sont cassés les dents, et Pep Guardiola dira même : "Ils jouent d'une manière complètement différente de la nôtre, mais ils le font parfaitement." Après une saison 2016-2017 ponctuée par un maintien qui en a surpris plus d'un, l'ancienne légende de Southampton Matt Le Tissier avait loué le travail de Sean Dyche dans les colonnes de Sky Sports : "Quand vous jetez un oeil à l'équipe dont il dispose, vous devez juste avoir de l'admiration pour son travail." C'est cela, qui faisait le charme de Burnley : un "petit club", qui dans le championnat le plus compétitif du monde arrivait toujours à se maintenir en allant à l'encontre des prévisions.
16e la première année, le club arrive même à se faire une place dans le top 10 la saison suivante en terminant 7e de Premier League. Les Clarets deviennent alors un "cheval noir", et nombre de formations les envie.
Toutes les bonnes choses ont une fin, et en avril dernier la décision est prise de se séparer de Sean Dyche. Malgré un sursaut d'orgueil, Burnley redescend en Championship. L'héritage de Dyche est colossal, et ses préceptes de jeu à des années-lumières de ceux de Kompany. Alors qu'il avait réussi à imprimer ceux-ci au Sporting, il devra repartir de zéro, et faire en sorte de jouer le plus vite possible sur les premiers plans en Championship.
Ce sera sans un nombre considérable de joueurs ayant participé à ces 6 années en Premier League. Tandis que Tarkowski est cité dans des clubs de Premier League, notamment à Everton, et qu'il va quitter le club, Ben Mee, Aaron Lennon, Phil Bardsley, Dale Stephens and Erik Pieters ne feront eux non plus partie de l'effectif l'an prochain. De nombreux U23 vont également aller voir ailleurs, tandis que pas moins de 7 U18 quitteront également le navire. Le travail de management de Vince, tant axé sur le don des clés du jeu à des joueurs expérimentés que sur l'intégration prolongée et progressive des jeunes pousses, ne s'annonce pas tâche facile. A espérer que les deux briscards Matej Vydra et Jack Cork prolongent leur bail, ce qui est actuellement en cours de négociation, et heureusement que l'option de prolongation d'Ashley Barnes a été levée.
Enfin, certains joueurs ambitionnent tout simplement de jouer en D1 la saison prochaine, c'est le cas par exemple de Wout Weghorst, acheté à Wolfsburg l'hiver dernier et qui se verrait bien retrouver un club du top - tel que Bruges, qui est intéressé - afin de disputer la Coupe du monde en novembre. Selon le LancsLive, Maxwel Cornet a une clause à 20 millions d'euros dans son contrat et cela serait "surprenant" de le voir rester à Turf Moor.
𝑻𝒉𝒂𝒏𝒌𝒔 𝒇𝒐𝒓 𝒕𝒉𝒆 𝒎𝒆𝒎𝒐𝒓𝒊𝒆𝒔 ❤️
— Burnley FC (@BurnleyOfficial) June 10, 2022
Best of luck to all of you in the future 👏#UTC pic.twitter.com/vMnucwawyN
Jouer les premiers rôles en Championship
Burnley n'a jamais fait de folies en matière de transferts. La signature la plus chère de l'histoire du club reste Ben Gibson (16,9 millions d'euros). Viennent ensuite Chris Wood (16,4 millions), Robbie Brady (15,1 miilions), Maxwel Cornet (15 millions), Weghorst (14 millions), tandis qu'un peu plus bas on retrouve Jeff Hendrick (11,8 millions) ou même Steven Defour (8,6 millions, depuis Anderlecht en 2016).
Le club devrait se montrer encore moins dépensier, puisqu'il va devoir rembourser une part considérable d'un prêt de 75 millions d'euros à MSD Holdings, une firme d'investissement américaine. Cette part "significative" du prêt pourrait donc être très importante, selon le LancsLive.
Le journal anglais annonce également que Burnley a 102 millions de livres (soit près de 120 millions d'euros) de dettes, mais que le club près de 60 millions de réserves. Bien que le club va perdre 100 millions d'euros suite aux droits TV, cette somme sera remboursée sur trois ans. A noter que cela n'empêchera pas une perte significative des revenus, puisque les droits TV de la Premier League s'élevaient à 90% des revenus du stade la saison dernière...
Le club aura moins de frais de salaire à payer, suite à la relégation. La situation ne devrait pas être désespérée, mais elle pourrait se compliquer en cas de non-remontée sur les prochaines années. Tout l'enjeu sera alors d'être directement compétitif, tant avec les problèmes que soulèvent l'effectif qu'avec l'arrivée d'un nouveau T1, qui devrait avoir probablement moins de crédit que lors de sa précédente expérience sur un banc, et qui sera de plus le coach le mieux payé de la division (2,9 millions d'euros annuels)...
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