L'ancien agent de Ben Arfa a lui aussi des regrets : "C'est peut-être LE gâchis du football du XXIe siècle"
A nouveau en froid avec sa direction actuelle, le Français est passé à côté d'une fantastique carrière selon nombre d'observateurs.
Lyon, Marseille, Newcastle, Nice, le PSG, Rennes, Bordeaux, et maintenant Lille,... Ce CV passerait pour honorable, voire de très bonne facture chez la plupart des joueurs. Mais ce n'est pas le cas d'Hatem Ben Arfa. Doté d'un talent sautant aux yeux et de capacités techniques très largement au-dessus de la moyenne, le joueur est maintenant âgé de 35 ans et arrive à la fin d'une carrière où il aura au final toujours frustré ses admirateurs, soit par des choix incompréhensibles, soit par une irrégularité incompatible avec le plus haut niveau.
Frédéric Guerra, premier agent d’Hatem Ben Arfa lorsque celui-ci se explosait à l’Olympique lyonnais, s'est confié au sujet de son ancien client dans un entretien accordé à RMC Sport.
"Ça a bugué psychologiquement il y a bien longtemps, dans son enfance", commence-t-il. "Il était le roi, le roi, le roi. On lui a toujours dit ses droits mais jamais ses devoirs. Quand je l’ai repéré et que ses parents m’ont fait confiance, j’étais persuadé d’avoir en ma possession un joueur, si on travaillait son mental, qui serait un futur Ballon d’Or tellement il avait de talent. Ça restera un énorme gâchis, c’est peut-être LE gâchis du football du XXIe siècle."
"Il y a plein de joueurs à qui on a dit très tôt qu’ils seront des perles. Et qui l’ont été. Cristiano Ronaldo est devenu très tôt un énorme travailleur, quelqu’un qui s’est toujours remis en cause."
Il a également comparé le cas de Ben Arfa avec celui de Karim Benzema, lui aussi formé à Lyon et considéré au départ comme moins talentueux. "Karim Benzema a fait exactement le même parcours. Ce sont des gens qui se sont dits que pour atteindre le sommet, il fallait du travail, du travail, du travail."
"Lorsque je m’occupais des deux, en U17, j’allais les voir aux entraînements. Je voyais Karim observer Hatem de façon espiègle, pour voir ce qu’il faisait. Karim chercher ensuite à le refaire, et encore le refaire… Grâce à Hatem, Karim, qui avait compris qu’il était deuxième derrière lui, s’est rendu compte que le talent n’allait pas suffire. Ça lui a donné cette envie d’être le premier, et il y est très bien arrivé. Hatem lui ne s’en est pas rendu compte, il a pensé que le talent allait suffire. Et quand on le regarde aujourd’hui, il en est encore persuadé. Je suis sûr que certains psychiatres se casseraient la tête sur un caractère aussi difficile que celui d’Hatem."
Son jugement sur la personne qu'est Ben Arfa se révèle quant à lui plutôt dur, bien qu'honnête. "C’est quelqu’un qui ne tourne qu’autour de lui, et qui donne l’impression de sympathie, d’empathie. Mais c’est totalement faux. C’est un garçon qui est complètement faux, entre l’image qu’il essaie de donner en public et ce qu’il est réellement. Il reste un garçon très attachant. Mais qui a un fonctionnement très individualiste, qu’on retrouve d’ailleurs sur le terrain. J’ai des mots un peu durs avec lui, parce que malgré qu’il m’ait fait ch*** durant quatre ans, c’est un garçon auquel je m’étais très attaché. Vraiment."
Avant de conclure, non sans une certaine amertume : "Hatem aurait dû être un joueur lambda, et ce talent, il aurait dû le donner à quelqu’un d’autre qui avait plus de respect pour lui-même. Afin de pouvoir montrer à tous ces enfants qui idolâtres ce genre de joueurs, qu’avec du travail on peut arriver encore plus haut. Là-dessus, j’ai une vraie amertume, oui."
Inscrivez-vous maintenant à la newsletter de Walfoot