Courtrai n'a plus rien à jouer cette saison et c'est bien dommage
Alors plutôt bien embarqués pour jouer les trouble-fêtes dans le top 8 à la mi-saison, les Kerels se sont effondrés ensuite et ne peuvent raisonnablement plus rien revendiquer. Un vrai gâchis, lorsque l'on se penche sur leur collectif et leurs individualités.
Après sa défaite au stade des Eperons d'Or face à l'Union samedi (2-3), le KV Courtrai pointe à la 11e place du classement général de Pro League et avec 8 points de retard sur le dernier classé du top 8, Genk, les Kerels verront leur saison se terminer le 10 avril à moins d'un retournement total de situation.
Pourtant, et on l'a encore vu contre l'Union, cette équipe possède de très belles ressources. Courtrai refuse très rarement le jeu, se porte vers l'avant dès que possible et aurait pu figurer dans ce fameux top 8 si la seconde partie de saison n'avait pas été aussi calamiteuse.
En effet, Courtrai avait bien entamé sa saison, avec des victoires notamment face à l'Antwerp (0-1) ou La Gantoise (1-0). Malgré une relative irrégularité, avec aucune victoire entre fin octobre et la mi-décembre (4 nuls et une défaite), les hommes de Karim Belhocine avaient ensuite terminé l'année 2021 en boulet de canon avec un 9 sur 9 et s'étaient positionnés à la 8e place avant la trêve.
Une seconde partie de saison calamiteuse
Mais les affaires allaient bien moins marcher pour le KVK par après...
Déjà privés de leur attaquant sénégalais Pape Gueye début décembre - déchirure du ménisque contre le Cercle - les Courtraisiens allaient ensuite devoir temporairement faire sans leur homme providentiel Faïz Selemani, parti à la CAN et qui de plus n'allait pouvoir jouer que deux matchs suite à l'épidémie de Covid sévissant dans le groupe des Coelacanthes. Muhammed Badamosi allait quant à lui faire partie du groupe de la Gambie de Tom Saintfiet, quittant la compétition fin janvier en quarts de finale face au Cameroun. De plus, Trent Sainsbury allait lui aussi devoir s'absenter pour jouer avec les Socceroos de l'Australie pour les éliminatoires de la Coupe du Monde.
Ces absences, pour des raisons physiques ou sportives, couplées à un mercato malgré tout ambitieux mais qui peine encore à se prouver concluant - avec les arrivées notamment de Nayel Mehssatou et de Bryan Reynolds - auront sans doute pesé lourd dans la balance et influé sur la série frustrante de 3 points sur 21 entre janvier et février ponctuée par une défaite peu envieuse face à un Beerschot mort de faim (2-1 au Kiel). Une rencontre pourtant aux airs de "la dernière chance" pour rallier le top 8 selon Belhocine.
Une hémorragie stoppée par une victoire éclatante face à Zulte (5-0) le week-end d'après. Malheureusement, ce réveil se sera révélé trop tardif. Et les défaites étriquées, marquées tant par l'inconsistance des prestations sur les 90 minutes et les occasions déterminantes loupées, face à Genk et l'Union ont montré que Courtrai était un peu trop court cette saison pour revendiquer une place dans les play-offs 2.
Pourtant, de belles individualités et un beau collectif
Certes, la saison n'est pas encore finie et rien ne sert de tirer des conclusions hâtives et diverses. Néanmoins, il faut reconnaître que cette équipe possède de solides joueurs et que s'ils restent l'an prochain au club, les mêmes ambitions pourraient à nouveau être fixées.
On l'a encore vu ce week-end : Selemani est capable à lui tout seul de changer la physionomie d'un match. Avec 13 buts cette saison, le Comorien est de loin de le meilleur buteur de son équipe. Il a d'ailleurs inscrit le tiers des buts du KVK cette saison en Pro League.
De l'autre côté du terrain, Marko Ilic a multipié les interventions de grande classe, et encore ces dernières semaines. Auteur d'un match très solide face à Genk, où son enchaînement arrêt à bout portant - relance supersonique du pied pour lancer Mbayo vers le but méritait un meilleur sort, il a sorti une intervention "à la Gordon Banks" devant Nieuwkoop et aurait offert le point à son équipe si Undav n'avait pas décidé tout seul du sort du match. Ce n'est pas pour rien que Courtrai est - tout de même - la 8e meilleure défense de l'élite, et que Radovanovic ou Sainsbury ont affiché de belles garanties cette saison.
Si Messaoudi manque de qualité de finition, c'est aussi le plus gros défaut de Mbayo qui péche encore dans sa prise de décision. Enfin, le petit Abdelkahar Kadri est une vraie satisfaction avec 5 assists cette saison en Pro League.
Au public courtraisien, merci
On ne pouvait pas s'empêcher de saluer une dernière fois la sportivité du public de Courtrai de ce week-end. Certes, Undav a été sifflé avant son but. Il faut croire que cela fait partie du football. Mais on aurait plutôt tendance à oublier, avec tous les débordements dans les stades - et les récents incidents lors du match contre Zulte - que le fair-play en fait aussi partie. Oui, voir des supporters applaudir le joueur et l'équipe adverse est rare. Tout comme scander que cette dernière doit être championne. Et, franchement, ça fait du bien de voir cela.
Inscrivez-vous maintenant à la newsletter de Walfoot