Interview Entretien avec Jonathan Hendrickx, le globe-trotteur du football belge

Entretien avec Jonathan Hendrickx, le globe-trotteur du football belge
Photo: © SC
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Entretien à cœur ouvert avec l'ancien champion d'Islande, désormais latéral droit au Lierse.

"Avec l'âge, j'ai appris à avoir la tête bien vissée sur les épaules" telle est la phrase qui résume peut-être le mieux Jonathan Hendrickx. A 28 ans, le natif de Court-Saint-Etienne, petite commune du Brabant wallon, regorge déjà d'expérience grâce notamment à son aventure en Islande, où il a été champion à deux reprises avec le FH Hafnarfjörður. Deux titres qui lui ont d'ailleurs permis de disputer des rencontres de tours préliminaires de Ligue des Champions. 

C'est au Standard que Jonathan Hendrickx a réalisé toute sa formation. A l'âge de 17 ans seulement, Hendrickx reçoit d'ailleurs une sélection pour le seizième de finale d'Europa League des Rouches face au Wisla Cracovie. Mais le jeune joueur recherche plus de temps de jeu, et il n'entre pas dans les plans de José Riga: "On m'a clairement fait comprendre que j'étais le troisième choix, derrière Daniel Opare et Réginal Goreux. On m'a bien dit que je pouvais rester et continuer à m'entrainer avec le noyau A, mais je venais d'évoluer durant deux saisons avec les U21 et je voulais me tester avec les adultes. A cette époque, le club avait une philosophie bien différente d'actuellement, et était souvent réticent à l'idée de lancer des jeunes joueurs dans le grand bain. C'est pourquoi j'ai fait le choix de partir." 

Le plus difficile quand tu passes professionnel, c'est d'attraper la régularité.

C'est à l'âge de 18 ans et demi que Jonathan Hendrickx s'expatrie une première fois afin de goûter au football professionnel, au Fortuna Sittard. Une expérience enrichissante, où il a pu s'adapter au football adulte: "J'ai très rapidement été titulaire. C'était ce pourquoi j'étais venu, donc j'en étais très heureux. L'adaptation au football adulte n'a pas été compliquée en soi, mais c'est la régularité qui est difficile à gérer. Si tu enchaines quelques mauvais matchs, tu sors du onze de base. C'est un petit peu le problème que rencontrent tous les jeunes joueurs. Ils sont excellents pendant quelques rencontres, puis se crament. L'hygiène de vie à adopter est également très différente. En étant jeune, tu peux encore te permettre quelques excès. Dans le monde professionnel, tu dois faire attention à ce que tu manges, à bien te reposer. C'est très différent."

La Belgique? La Roumanie? L'Espagne? Non, l'Islande! 

Après une petite quarantaine de rencontres avec le club néerlandais, Jonathan Hendrickx est séduit par le projet du FH Hafnarfjörður, et dépose donc ses valises en Islande: "La fin de mon expérience à Sittard n'a pas été super positive. Le club avait de gros problèmes financiers et était au bord de la faillite. L'ambiance n'était pas très saine, et j'avais envie de trouver quelque chose de différent. J'ai reçu quatre propositions à ce moment-là: Eupen m'a proposé de faire la préparation d'avant-saison avec eux, mais je n'avais aucune garantie pour la suite. J'ai joué deux rencontres amicales avec les espoirs et ils étaient contents de moi. Mais je n'étais pas certain d'avoir une place avec l'équipe première. Je pouvais également me rendre en Roumanie, mais j'avais entendu un mélange de bonnes et de mauvaises choses, ce qui m'a refroidi. J'ai également reçu une offre venant de l'Atlético Madrid afin de rejoindre leur équipe B en troisième division espagnole, mais je n'avais pas beaucoup de perspective là-bas, si ce n'est de monter en deuxième division. Hafnarfjörður m'a ensuite contacté. Quand tu as 20 ans, que l'on te dit que le club a été champion sept fois durant les dix dernières années, et qu'ils jouent donc des tours préliminaires de rencontres européennes chaque année, c'est un projet qui te tente."

Le jeune latéral droit dépose donc, contre les attentes du public, ses valises en Islande pour la première fois. Le succès est instantané, puisque Jonathan Hendrickx et Hafnarfjörður remportent deux titres de champion et une coupe hivernale. A trois reprises, Hendrickx est d'ailleurs nommé dans l'équipe de l'année du championnat Islandais: "J'ai des souvenirs magnifiques là-bas. J'ai découvert ce que c'était de jouer l'Europe, même si c'était les tours préliminaires. Avec le Standard, on était très régulièrement champions en équipes de jeunes. Mais là, c'était très différent. C'est une véritable délivrance, tu sens que tous tes efforts sont récompensés. Je sais que c'était un choix particulier, mais j'ai toujours eu la tête bien vissée sur les épaules. Je savais que si je voulais connaître une expérience européenne, je devais m'expatrier."

L'échec après le succès

Après trois années pleines de succès en Islande, Jonathan Hendrickx décide de voyager à nouveau, cette fois vers le sud, et s'engage avec le club de Leixoes, en deuxième division portugaise: "J'avais le sentiment d'avoir fait le tour en Islande, je voulais changer d'air. Je voulais à la base revenir en Belgique. J'ai été en contact avec Lokeren et surtout Charleroi, où j'étais sur leur shortlist en cas de départ de Clinton Mata vers Anderlecht, mais cela ne s'est jamais fait. J'ai reçu cette proposition au Portugal, qui était excellente en termes de qualité de vie. Mais cela ne s'est pas passé comme prévu."

Au Portugal, je me suis retrouvé à faire du tourisme.

"Je n'ai disputé que trois rencontres là-bas sous les ordres de Daniel Kenedy. Il a ensuite été limogé et remplacé par un entraineur portugais avec lequel il était impossible de discuter. Je ne jouais plus, et j'essayais de me renseigner auprès du staff pour savoir ce que je pouvais faire pour m'améliorer et convaincre l'entraineur, mais personne ne m'a aidé. J'ai également eu quelques problèmes avec mon logement, où l'on est venu un jour me couper l'eau car le club n'avait pas payé la facture. J'avais réellement le sentiment de faire du tourisme. Je m'entrainais avec l'équipe pendant la semaine, et quand ils partaient en mise au vert avant la rencontre, j'allais faire un city-trip puisque je n'étais jamais sélectionné. Je voulais faire un an en D2 portugaise comme tremplin vers la D1, mais cela n'est jamais arrivé. Heureusement que la qualité de vie était au rendez-vous, car cette période qui a été la plus difficile de ma carrière sportivement aurait également pu être la plus difficile psychologiquement."

Après six mois passés en péninsule ibérique, Jonathan Hendrickx casse son contrat et retourne en Islande, cette fois à Breidablik: "Quand j'ai cassé mon contrat, je savais déjà que je signerais à Breidablik. Sinon, je ne l'aurais pas fait. Cela a été mal vu à Hafnarfjörður que je parte et que je revienne dans un autre club islandais six mois plus tard. Mais le club a fait beaucoup d'efforts pour m'attirer, et les conditions étaient idéales. Lors de mes deux saisons là-bas, on rate une fois le titre pour un point et on perd une finale de Coupe aux tirs au but, alors que nous n'étions pas attendus à ce niveau. Cela a donc été une belle expérience." 

Retrouvez dès demain 8h00 la seconde partie de cette interview sur Walfoot.be. 

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