Mouscron 96 : quand un promu bousculait déjà le football belge
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L'Union Saint-Gilloise trône en tête du championnat, bousculant le G5 et le football belge dans son ensemble. Une épopée presque sans précédent. Presque : en 1996, l'Excelsior Mouscron, promu, se prenait lui aussi à rêver ...
L'histoire est bien différente : alors que l'Union Saint-Gilloise a un riche passé et déjà 11 titres de champion de Belgique, mais retrouvait l'élite cette saison après 48 ans d'absence, l'Excelsior Mouscron est de son côté un petit nouveau, qui accède à la D1 en 1996 pour la toute première fois de son histoire. En ce sens, l'épopée des Hurlus est encore moins attendue que celle de l'USG qui a déjà roulé, la saison passée, sur une D1B dont on dit régulièrement que son niveau est comparable à celui du milieu de classement de D1A.
Enfin la montée ... et plus encore
Après deux échecs consécutifs au tour final, Mouscron accède donc enfin à la D1 ... et reste invaincu pendant 7 journées, tenant même en échec Anderlecht au Canonnier. Il s'inclinera au Lierse (futur champion, lui aussi inattendu) le 28 septembre, avant de repartir du bon pied en écrasant Saint-Trond : 5 buts à 0 avec un doublé d'Émile et un but de Mbo Mpenza.
Les frères sont alors à 4 buts chacun et leur duo s'annonce comme l'un des phénomènes à suivre cette saison et dans les années à venir - un promu porté par un duo d'attaquants complémentaires, ça vous rappelle quelque chose ? La machine est relancée, elle bat le Standard (2-1), Bruges (1-0), Charleroi (3-1), et finira par ... prendre la tête du championnat, le 21 décembre, en battant Lommel lors de la 18e journée de championnat. Non, contrairement à l'Union, Mouscron n'a pas pris rapidement les commandes, mais le vent de fraîcheur qui souffle sur le football belge est comparable. L'Excelsior ne s'est incliné que deux fois avant les fêtes (une deuxième au RWDM), et se prend à rêver sous le sapin, à cette époque où la trêve hivernale existe encore vraiment (on ne joue pas avant le 18 janvier).
Long Couteau dans le dos
Flashback sur la saison 2020-2021 désormais. La saison passée, le Beerschot séduit la Belgique par son jeu chatoyant, sans complexe, et sa mentalité claire - marquer un but de plus que l'adversaire. Mais courant janvier, et alors que les Rats ont quitté la tête du championnat, Hernan Losada dit oui au défi américain. Le Beerschot ne s'en remettra pas. Il y a quelques semaines, après la victoire spectaculaire de l'Union face à Seraing, nous blaguions avec Felice Mazzù : "Le Beerschot a peiné en seconde moitié de saison, mais c'est aussi parce que leur coach est parti". Il répondait avec un sourire : "Ca peut arriver, on ne sait jamais". On en doute fort.
Mais il y en a qui n'auront pas ri de cette blague, et pas seulement à Anvers : du côté de Mouscron, on sait ce que ça fait de perdre son maître à penser. Gueule de bois de réveillon au Canonnier : courant janvier, Georges Leekens est débauché par l'Union Belge, à la recherche d'un sauveur qui saura emmener la Belgique au Mondial 1998. Le retour de karma attendra 2012, quand Long Couteau plantera les Diables pour Bruges.
L'Excelsior, pour autant, malgré un noyau franchement réduit (le onze de base ne bouge que très peu) et probablement moins talentueux intrinsèquement que celui de l'Union aujourd'hui, ne s'écroulera pas. Il faudra attendre mars pour que Mouscron perde la tête du championnat, et les promus termineront tout de même troisièmes, une performance record pour un promu après-Guerre. Auraient-ils pu faire mieux ? “Beaucoup de supporters croient que nous aurions pu être champions si Georges était resté à l'époque, mais je pense que c'est faux", avait déclaré le président mouscronnois, Jean-Pierre Detremmerie en 2003 quand il ramenait Georges Leekens au bercail. Et après tout, ce n'est pas comme si l'Excelsior avait été ridicule après la trêve. Simplement rattrapé par ses limites. Où sont celles de l'Union Saint-Gilloise ? L'avenir le dira.
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