La Suisse, vue par René Weiler : "Oui, la Nati peut être spectaculaire"
Photo: © photonews
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À l'occasion de l'Euro 2020, Walfoot a contacté 23 interlocuteurs, pour évoquer avec eux chaque équipe en lice. Place à la Suisse, que René Weiler commente avec nous.
La Nati fait preuve d'une belle constance ces dernières années : la Suisse participe à chaque grande compétition depuis 2008, à l'exception étonnante de l'Euro 2012, et reste sur trois huitièmes de finale consécutifs aux Coupes du Monde 2014 et 2018, ainsi qu'à l'Euro 2016. "Assez logiquement, la Suisse espère désormais passer une étape importante et aller chercher au moins un quart de finale", nous confirme René Weiler, ancien entraîneur du RSC Anderlecht mais aussi du FC Lucerne et des Grasshopers de Zurich, lui-même capé à une reprise avec la sélection.
Rien d'étonnant à cela : membre du groupe A en Ligue des Nations, bien ancrée dans le top 15 du ranking FIFA depuis 2012 (la Nati n'en sort que brièvement en 2020, pour tomber à la 16e place) et même parfois hissée dans le top 10, la Suisse est une sélection discrète mais sur laquelle il faut compter. "Les Suisses espèrent que l'équipe nationale aura des objectifs ambitieux", reconnaît Weiler. "Mais de là à en faire un outsider ? Non, nous savons bien qu'il y a des nations bien mieux placées que nous pour espérer quelque chose".
Et si la Suisse n'est pas souvent placée parmi les outsiders par le public, c'est parce que les équipiers de Xerdan Shaqiri ont souvent tendance à être vus comme une équipe peu spectaculaire, au jeu plus "germanique" que chatoyant. "Je ne suis pas vraiment d'accord", nuance Weiler. "La Suisse est capable de résultats et de matchs spectaculaires. Comme cette victoire à Lucerne face aux Diables Rouges". Un rappel évident : oui, la Belgique avait été giflée (5-2) en Ligue des Nations par la Nati et, de manière générale, elle semble de plus en plus capable d'ouvrir les vannes pour délivrer des résultats fleuves (6-0 face à l'Islande en 2018, 3-3 face au Danemark et en Allemagne en 2019 et 2020, 3-0 face à l'Ukraine ...).
Le cliché d'une Suisse ennuyeuse paraît dépassé, et l'intégration de nombreux joueurs issus de l'immigration notamment balkanique y a naturellement joué un rôle ces dernières années, avec Xerdan Shaqiri en tête de file. "Il y a une excellente formation en Suisse également, qui leur permet de souvent aller briller dans les plus grands championnats", estime René Weiler, qui ne s'emballera cependant pas si la Suisse venait à sortir de sa poule, très compliquée. "Nous sommes très pragmatiques. Si la Suisse est éliminée, ce n'est pas un drame ; si elle est qualifiée, personne ne s'emballera non plus", conclut René Weiler. Une position plutôt neutre, donc : quoi de plus adéquat ?
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