Le Club de Bruges est champion de Belgique après son partage (3-3) sur la pelouse d'Anderlecht
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Il n'y aura pas eu de miracle pour Genk : Bruges, globalement supérieur à Anderlecht, a pris le point qu'il lui fallait au Lotto Park et se succède à lui-même sur le trône du championnat de Belgique.
Le pire a été évité pour Anderlecht : le déplaisir de voir le Club de Bruges sacré champion dès son échauffement. Les Blauw & Zwart ne voulaient pas suivre le match de Genk, ils n'auront pas eu le choix : le 4-0 était diffusé sur les écrans géants, et personne n'ignorait qu'une victoire anderlechtoise retarderait le sacre brugeois.
Reste encore à ce que les 11 Anderlechtois - les mêmes qu'à Genk, sauf Sardella - fassent mieux que le week-end dernier, face au drôle de 4-2-2-2 concocté par Philippe Clément avec De Ketelaere et Lang aux avant-postes, sans Dost mais bien avec Hans Vanaken. Les Mauves font illusion quelques minutes, faisant circulant la balle et récupérant les seconds ballons. Mais un long arrêt de jeu suite à un coup direct sur Nmecha sortira le RSCA de son match.
C'est du côté gauche que l'erreur partira : Matt Miazga se fait totalement enrhumer par Noa Lang, qui combine et permet à Charles de Ketelaere de centrer fort sur la ... poitrine de Hans Vanaken (13e, 0-1). C'est peu conventionnel, mais Bart Verbruggen laisse filer ; Kompany le disait, le double Soulier d'Or serait piqué au vif pour ce match.
Une égalisation par hasard
Le scénario permet au Club de laisser la possession de balle au RSC Anderlecht ; souvent cette saison, c'était une mauvaise idée, mais pas aujourd'hui tant cette possession est stérile et peu inspirée. Le duo Ashimeru - Verschaeren, censé électriser le jeu, manque de volts et le pressing des Blauw & Zwart crée des situations dangereuses. Nmecha perd un énième ballon, Bruges files et Vormer est trouvé en retrait, il faut un contre de Cullen pour empêcher le break. Même scénario à la 32e sur une frappe de Rits, suivie par De Ketelaere dont la tête frôle le poteau. Anderlecht est dans les choux.
Par miracle, sur un premier débordement réussi permettant d'obtenir un corner, les locaux reviendront cependant dans le coup, sur une ... main de Clinton Mata : c'est penalty, et Lukas Nmecha transforme d'une superbe (mais peu à propos) panenka.
La réaction de Charles De Ketelaere
Verschaeren et Ashimeru sortent à la pause, Anderlecht reprend avec deux ailiers (Amuzu et Bruun Larsen), mais c'est Charles De Ketelaere qui va briller dès le retour des vestiaires. Non-repris chez les Diables Rouges, le jeune brugeois envoie un message fort à Martinez en étant absolument partout, du front de l'attaque aux flancs, et c'est du gauche qu'il envoie un incroyable centre sur la tête de l'inévitable Vanaken (1-2, 53e).
Ce second but est bien plus célébré au bord du terrain par le staff et les réservistes que le premier, comme si le parfum du titre se faisait plus évident, et au vu du jeu anderlechtois, c'est l'évidence - ni Bruun Larsen ni Amuzu ne changent la physionomie du match. Quand le Club fait 1-3 sur un simple une-deux qui profite à Noa Lang (57e), c'est cette fois l'euphorie côté Gazelles.
Celle-ci sera à peine teintée d'inquiétude quand Lukas Nmecha, trouvé en profondeur, place au fond et entretient une forme d'espoir dans le Limbourg (65e), et on sent que les Blauw & Zwart ne sont pas encore tout à fait rassurés quand Mohammed Dauda envoie de peu au-dessus (79e), puis qu'un but est annulé confusément pour hors-jeu sur un coup-franc anderlechtois (83e). Alors qu'Anderlecht, qui a le mérite de jouer à fond jusqu'au bout, recolle finalement à 2-3 à la 93e via Bruun Larsen, c'est enfin la libération : le FC Bruges se succède à lui-même au bout de Playoffs bien plus compliqués que prévu, et enchaîne deux titres pour la première fois depuis 1976. Ne l'oublions pas marqué ces dernières semaines : c'est plus que mérité ...