Petit guide de la VAR avant les Playoffs : les phases expliquées par Fredy Fautrel, manager de l'arbitrage vidéo
Photo: © photonews
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S'il y a bien un pan de l'arbitrage moderne qui doit encore évoluer, c'est la VAR, aujourd'hui devenue incontournable, mais qui doit s'affiner et surtout mieux se présenter au public. Fredy Fautrel, manager de l'arbitrage vidéo en Belgique, a rappelé les fondamentaux ce mardi à Tubize.
Comme l'a expliqué Bertrand Layec, directeur technique de l'arbitrage belge, l'amélioration de la VAR fait partie des 4 axes principaux sur lesquels le PRD (Professional Refereeing Department) se concentrera lors des Playoffs à venir. Fredy Fautrel, manager de la VAR, a rappelé ce mardi au Proximus Basecamp de Tubize les fondamentaux de l'arbitrage vidéo et du processus décisionnel, en insistant sur certains concepts trop souvent oubliés.
La ligne d'intervention de la VAR concernant les challenges (tacles, gestes, etc ...)
Fredy Fautrel insiste d'emblée : "L'objectif de la VAR est : un minimum d'interventions, et un maximum d'efficacité. Plus il y a d'interventions, plus le jeu est interrompu, et le football n'a pas vocation à l'être". Comme le souligne Bertrand Layec un peu plus tard, si le VAR intervenait pour plus de phases, l'homogénéité serait plus difficile à obtenir : "Au plus vous analysez de types de phases, au plus il est difficile de tendre vers une homogénéité qui ne sera déjà jamais présente à 100% en raison de la subjectivité des décisions".
La VAR ajoute qui plus est un point important dans le football et l'analyse des décisions : "Actuellement, nous nous concentrons encore trop sur la justesse de la décision de l'arbitre. C'est notre premier réflexe. Penalty ou pas ? Carton jaune ou rouge ? C'est la première étape. Mais la VAR prend en compte la seconde étape : y a-t-il une erreur CLAIRE et évidente ? Là, c'est bien plus compliqué", pointe Fautrel.
Dans le cas d'une intervention suite à un "challenge" (un tacle, un geste) méritant carton jaune ou carton rouge, la VAR est confrontée à trois types de phases :
- L'arbitre prend la bonne décision et donne la jaune (ou rien) comme attendu ; pas d'intervention de la VAR.
- L'arbitre donne la rouge alors qu'une jaune est attendue, ou vice-versa, mais il n'y a pas d'ERREUR CLAIRE : l'erreur est alors tolérée, car il reste une part de subjectivité dans la prise de décision. "La VAR peut commettre des erreurs, comme l'arbitre ; mais si en voyant les images, il n'y a pas d'évidence concernant une erreur, l'arbitre doit être laissé à la responsabilité de sa décision".
- Dans le même ordre d'idée, si l'arbitre donne rouge alors qu'il n'y a PAS rouge, et ce de manière évidente (pas de contact, ...), ou vice-versa, alors la VAR doit intervenir. "Jouer le ballon n'est plus une excuse et ne vous donne pas tous les droits", pointe le manager de la VAR après présentation de quelques vidéos illustratives.
Fredy Fautrel conclut sur un type de phases parfois évoqué : "Pourquoi ne révise-t-on pas les seconds cartons jaunes ? Parce qu'alors, il faudrait réviser le premier également, par équité. Et on multiplierait les interventions de la VAR, ce que nous voulons justement éviter".
La ligne d'intervention de la VAR sur les penalties
Le procédé suivi est le même : la décision de la VAR ne se base pas sur la question "Y a-t-il ou non penalty?" (du moins pas fondamentalement), mais sur la question : "Est-ce une erreur claire de l'arbitre de siffler ou non penalty ?". Comme le souligne Fredy Fautrel, la VAR a plusieurs points à déterminer dans ce cas : le défenseur prend-il le ballon (de manière licite, sans geste dangereux) sur la phase ? Si oui, il s'agit toujours d'une erreur de siffler penalty et la décision doit être annulée. S'il y a main, le joueur grandit-il sa surface ? L'attaquant simule-t-il (avec absence de contact) ?
"Je tiens à faire remarquer que les simulations grossières - je ne parle pas d'exagération mais bien de pure simulation sans contact - ont presque totalement disparu de notre football", se réjouit Fautrel.
Un "reset" des mentalités
Fredy Fautrel insiste également sur le procédé très différent par lequel passent désormais les arbitres dans la camionnette du VAR. "Ces arbitres ne doivent plus prendre la meilleure décision selon eux, mais bien analyser la phase en se demandant s'il y a une erreur évidente de l'arbitre principal. S'il y a une discussion possible, ils ne peuvent pas inverser la décision arbitrale, ils ne peuvent le faire que quand il n'y a pas le moindre doute", pointe-t-il. "C'est un reset complet des mentalités arbitrales". Tout cela dans le but de responsabiliser les arbitres principaux, qui doivent demeurer maîtres du match.
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