Le grand ménage de Peter Verbeke
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Le travail abattu par le directeur sportif du RSC Anderlecht cet hiver est assez impressionnant. Non pas au niveau des arrivées, dont les plus significatives doivent encore être annoncées, mais bien des départs : c'est le grand ménage au Lotto Park.
C'était un sacré défi qui attendait Peter Verbeke à son arrivée à Anderlecht : l'ex-manager sportif de La Gantoise allait devoir construire un noyau compétitif avec des bouts de chandelle, tout en trouvant des solutions pour des joueurs excédentaires. Après avoir pris ses marques, son mercato estival 2020 avait offert un bilan contrasté, entre les échecs et coups durs (le départ de Jérémy Doku, le flop Mustapha Bundu) et les réussites (Paul Mukairu, Percy Tau, Matt Miazga).
Cet hiver, c'est presque rebelote : il faut composer avec un départ inattendu (celui de Tau), compenser quelques blessures, renforcer le noyau avec des moyens limités ... et se débarrasser de joueurs devenus encombrants. Verbeke a dû remettre les mains dans le cambouis ...
Sortir les poubelles
Pendant de longues années, il en a été à Anderlecht comme un peu partout en Belgique : quand il fallait trouver des solutions en urgence, on faisait appel à Mogi Bayat. "L'éboueur en chef" du football belge est surtout un incroyable facilitateur de deals, capable de trouver des portes de sortie à des joueurs qu'on pensait cramés.
S'il a toujours ses entrées au RSCA (via certains joueurs du noyau), Mogi n'est plus actif comme à l'époque de l'ancienne direction et Peter Verbeke doit donc prouver qu'il est possible, en Belgique, de sortir les poubelles tout seul. Son premier coup de génie : avoir réussi à vendre Antonio Milic. Inespéré vu la cote du joueur ; l'international croate est vendu au Lech Poznan, à perte naturellement (il avait coûté 2 millions d'euros), mais un prêt n'aurait que reporté le problème à l'été suivant.
La rupture du prêt de Derrick Luckassen est également une preuve que Verbeke et les autres décideurs du RSCA ne veulent plus laisser de situations s'envenimer, mais rappelle aussi que des levées de prêt ne se feront plus à l'aveuglette : il n'y a pas si longtemps, Anderlecht comptait sur Luckassen et l'option avait failli être levée. Un Luckassen sous contrat et mis au placard aurait constitué une épine bien plus compliquée à enlever du pied de la direction.
Le pari Zulj
Le prêt de Peter Zulj, qui répond également à ce besoin de ne plus laisser de dossiers traîner, peut être vu comme une mauvaise opération : dans six mois, le joueur reviendra et Göztepe n'a pas d'option d'achat. Mais le pari d'Anderlecht est que Zulj conservera sa place en sélection autrichienne, disputera l'Euro 2021 dans la foulée de ses mois en Turquie - et que sa valeur s'en retrouvera augmentée d'autant. Peter Zulj n'a coûté que 2,5 millions d'euros ; imaginer une plus-value n'est même pas si utopique.
Plusieurs dossiers sont encore chauds et devront être gérés dans les semaines à venir. L'un des plus frustrants est naturellement celui de Bubacarr Sanneh, qui avait coûté la somme hallucinante, avec le recul, de 8 millions d'euros. Actuellement, selon le site de référence Transfermarkt, il en vaut ... dix fois moins. Chaque mois que le Gambien passe dans le noyau B aggrave cette situation. Mais Peter Verbeke devra réussir un vrai tour de magie pour y changer quoi que ce soit.
Alors que des sources espagnoles évoquent un intérêt de Mallorque (Liga Adelante) pour Mohamed Dauda, que la Turquie semble être une option pour Zakaria Bakkali et que des joueurs comme Ognjen Vranjes et même Landry Dimata pourraient également quitter le navire, les transferts entrants devront être à la hauteur de ce travail abattu. Car quand la marge de manoeuvre est aussi réduite, la marge d'erreur l'est tout autant : de nouveaux Sanneh, Vlap, Zulj ou Bundu, le RSCA ne peut tout simplement plus se le permettre ...
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