Zulj - Holzhauser, destins croisés et trajectoires opposées
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Hasard du calendrier, c'est juste après leur première titularisation conjointe en sélection d'Autriche que Peter Zulj et Raphaël Holzhauser se retrouvent, cette fois chacun d'un côté du terrain.
Les trajectoires de Peter Zulj et Raphael Holzhauser ne pourraient pas être plus opposées : tous deux âgés de 27 ans, les deux milieux axiaux autrichiens semblent être arrivés à un stade de leur carrière où ces courbes de vie se croisent, l'ascension irrésistible du maestro anversois apparaissant comme un négatif de la cote plutôt basse de son alter-ego anderlechtois. Pourtant, bien malin qui aurait pu parier, il y a quelques années, que ce serait bien Holzhauser en lice pour le Soulier d'Or 2020 et pas Zulj, lauréat d'un trophée comparable en 2018 en Bundesliga autrichienne.
2018-2019, la bascule
La saison 2017-2018 se terminait en effet sur un trophée individuel et un trophée collectif pour Peter Zulj : auteur de 8 buts et 17 passes décisives en Bundesliga, vainqueur de la Coupe et vice-champion d'Autriche avec le Sturm Graz, il est à son meilleur niveau et semble prêt à passer un palier. Plus bas au classement, avec l'Austria Vienne, Raphael Holzhauser n'est pas en reste : 10 buts, 6 assists, et même des performances de choix en poules de l'Europa League (5 assists en 6 matchs). Pas une première : le futur Rat avait déjà été élu dans l'équipe-type des poules européennes en 2016-2017.
Les deux joueurs vont pourtant faire des choix bien différents : alors que Zulj reste au Sturm Graz et ne rejoindra le RSC Anderlecht qu'en janvier 2019, Holzhauser opte pour les Grasshoppers de Zurich, en D1 suisse. Une décision malheureuse : le club vit une saison cauchemardesque, Holzhauser traîne de prestations décevantes en blessures un bilan moyen (3 buts, 3 assists en 21 matchs) et finit même par voir son contrat résilié dès avril 2019. Trois mois plus tôt, Peter Zulj signait à Anderlecht et devait y devenir le nouveau playmaker : "Je vois des choses que les autres ne voient pas", lance-t-il à l'époque, une phrase devenue presque un running gag lors de la saison qui a suivi.
"Raphael revient de très loin"
Été 2019 : Raphaël Holzhauser signe au Beerschot avec un énorme esprit de revanche. L'Autrichien s'impose en D1B comme le meneur de jeu indiscutable de l'équipe, d'abord sous Stijn Vreven, puis sous Hernan Losada. "J'ai directement vu ses qualités, dès son arrivée", affirme l'Argentin cette semaine en conférence de presse. "Il revient de très loin et je suis fier de son évolution".
Le club anversois n'est à l'époque pas encore la machine à spectacle qu'il est devenu en D1A - chiffre étonnant a posteriori : en 2019-2020, le Beerschot ne marquera qu'une seule fois 3 buts ! - mais son médian autrichien est déjà efficace avec 7 buts et 8 assists pour sa première saison. Son premier but avec Anderlecht, Peter Zulj le cherche encore à l'approche de l'année 2021. "Les supporters et les observateurs ne comprennent pas ce que le coach exige de moi. Je ne me soucie pas trop de leur avis", relativise le médian, aux tâches plus défensives qu'à Sturm Graz et au rôle nettement moins central que celui de son opposant de ce dimanche, dont Losada a fait sa plaque tournante.
C'est bien sûr ce rôle absolument crucial dans le collectif anversois qui a fait de Raphael Holzhauser la machine de cette saison, dont les chiffres ne doivent même plus être rappelés (pour bonne mesure : 9 buts et 8 assists). Des chiffres qu'il serait même peu significatif de comparer à ceux de Zulj (qui sont assez simples : aucun but, aucune passe décisive), tant la trajectoire et le rôle des deux hommes sont radicalement opposés. Mais alors que les limites du joueur du Beerschot doivent encore être trouvées (sans qu'on puisse écarter l'hypothèse d'un surrégime), celles de l'Anderlechtois ont parfois paru criantes depuis son arrivée. Le match dans le match entre les deux équipiers en sélection d'Autriche s'annonce particulier ...
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