Nacer Chadli chez Erdogan : Istanbul Basaksehir, le club qui a retiré le maillot du président turc

Nacer Chadli chez Erdogan : Istanbul Basaksehir, le club qui a retiré le maillot du président turc

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Nacer Chadli a donc rejoint le nouveau grand du football turc, l'Istanbul Basaksehir, ou Istanbul BB, champion pour la première fois de son histoire en 2020. Un club moins connu que Fenerbahçe, le Galatasaray ou le Besiktas, et très particulier.

The Initials BB

Un indice se trouve dans l'ancien nom du club, Istanbul BB : les "Initials BB" du club stambouliote signifient en effet Büyükşehir Belediyespor, Belediye signifiant "mairie". L'Istanbul Basaksehir a toujours été proche du pouvoir municipal, "le club du pouvoir" - un peu comme, en ex-URSS, les clubs nommés "Dinamo" sont toujours liés au Ministère de l'Intérieur.

Mais c'est en 2014 que ce petit club jusque là prend une autre dimension :  l'Istanbul Basaksehir (qui change de nom pour l'occasion) est revendu à des proches de l'AKP, le parti de Reçep Tayyip Erdogan. L'alors futur président turc avait participé au match de gala pour l'inauguration du nouveau stade, en juillet 2014, inscrivant un triplé (Erdogan a été footballeur semi-pro). "Mais il participe à chaque inauguration de stade et est proche de plusieurs clubs turcs", explique pour Sofoot le consultant turc Ceyhun Kaplan. Peut-être, mais reste que l'Istanbul Basaksehir ... retirera le numéro 12 porté par Reçep Tayyip Erdogan ce soir-là, comme pour rendre hommage à une légende du club. 

L'Istanbul Basaksehir n'est en effet pas à proprement parler "le club d'Erdogan" - pas au degré du Milan de Silvio Berlusconi, par exemple - mais n'en est pas moins étroitement lié au président turc, dont la nièce a épousé le président du club et dont le médecin personnel dirige Medipol, chaîne d'hôpitaux sponsor principal du champion de Turquie 2020. "Si un jour, Erdogan n'est plus au pouvoir, Basaksehir disparaîtra, comme Osmanlispor, club du maire d'Ankara, passé de l'Europe au fond de la D2", prévient Daghan Irak, auteur de "Football Fandom, Protest & Democracy : Supporter Activism in Turkey", sur France TV

Un nouveau grand de Turquie 

C'est aussi par les yeux de ses rivaux sportifs que l'Istanbul Basaksehir est vu comme un club gênant : sans histoire et plutôt artificiel, il n'a pas vraiment de supporters, même si le succès lui a permis de se trouver un public. De signature en signature, Basaksehir s'est construit un noyau digne du top : Demba Ba, Gaël Clichy, Arda Turan, Gökhan Inler, Robinho ou tout récemment Rafael et, bien sûr, Nacer Chadli ne sont pas là par hasard. 

En 2017, l'Istanbul Basaksehir termine second du championnat et dispute pour la première fois les préliminaires de Ligue des Champions. Le FC Bruges s'en souvient bien : face à un adversaire un peu mésestimé à l'époque, les Blauw & Zwart prennent le bouillon, encaissant notamment des oeuvres d'Emmanuel Adebayor ou encore Eljero Elia. Résultat : 3-3 à la maison, 2-0 à Istanbul, qui n'atteindra cependant pas les poules de la Champions League. 

Ce sera pour cette saison : grâce à son premier titre de champion, acquis notamment grâce aux 13 buts de Demba Ba et malgré une saison anonyme (0 but, 0 assist en 25 matchs) d'un vieillissant Robinho, l'Istanbul Basaksehir disputera les poules de la Ligue des Champions, avec Nacer Chadli parmi ses stars. Le Diable Rouge se soucie probablement peu du politique et sur le plan sportif, il a rejoint l'un des nouveaux géants de Turquie ... 

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