Interview 55 ans de passion, mais un '14e' titre particulièrement savoureux: entretien avec un amoureux belge des Reds de Liverpool

55 ans de passion, mais un '14e' titre particulièrement savoureux: entretien avec un amoureux belge des Reds de Liverpool
Photo: © photonews

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Fan invétéré et (presque) de la première heure de Liverpool, Claude Henrot a connu les plus belles heures des Reds, mais il a aussi savouré cette saison particulière qui a permis aux hommes de Jürgen Klopp de mettre fin à trente ans une trop longue attente. Avec une Guinness pour fêter calmement un sacre qui ne faisait

Liverpool et Anfield Road, le journaliste et statisticien, aujourd'hui retraité, connaît par cœur. C’est à la télé, en noir et blanc, un soir de novembre 1964 qu’il avait découvert la ferveur rouge, alors que les Reds infligeaient un sévère 3-0 au Sporting d’Anderlecht. Le légendaire Bill Shankly (coach des Reds de 1959 à 1974), une équipe de caractère qui "jouait avec un cœur gros comme ça", l’ambiance... le coup de foudre a été immédiat.

Un an plus tard à peine, et grâce à un déplacement du Standard dans la cité des Beatles, Claude Henrot faisait ses premiers pas (d'une très longue série toujours en cours) à Anfield Road. L'acte de naissance d’une histoire d’amour qui, 55 ans plus tard, est toujours aussi vive. Rapidement, ce Belge qui se déplace régulièrement pour assister à des matchs des Reds intrigue.

Plus de 150 matchs à Anfield Road

Considéré comme ‘le premier supporter continental’ de Liverpool ("c’était très rare à l’époque de voir des fans traverser la Manche pour assister à des matchs de foot", se souvient-il), le Hutois fait la Une du Liverpool Echo, est invité par Peter Robinson en personne et a la chance de rencontrer ses idoles, Bill Shankly, mais aussi Ron Yeats (stopper) et Ian St John (avant-centre).

Ce temple du football, Claude Henrot y met les pieds trois à quatre fois par an et toujours avec le même enthousiasme.  

Plus de 50 ans ont passé, mais la passion de Claude Henrot n’a pas diminué d’un iota. Il est d’ailleurs membre investi du Fan Club Liverpool Belgium, créé par le Liégeois Mikael Roufosse et qui compte plus de 600 membres. Et il retourne régulièrement à Anfield Road (trois à quatre fois par an), où il a déjà assisté à plus de 150 matchs.

"Une Guinness qui attendait dans le frigo depuis trois mois"

Et s'il a connu les années glorieuses des Reds (13 sacres entre 1965 et 1990), après 30 ans d’attente, ce supporter invétéré a, évidemment, savouré le titre conquis la semaine dernière. Mais sans excès. "J’ai fêté ça calmement, dans mon fauteuil, en ouvrant une Guinness qui attendait dans le frigo depuis début mars."

Je n'ai toujours pas digéré ce but de Kompany, pas plus que la glissade de Gerrard. 

Car s’il a fallu attendre 30 ans, ce sacre des Reds ne faisait plus aucun doute. Mais il permet aussi de faire oublier les peines du passé récent d'un club qui est passé plusieurs fois à un cheveu de la montre en or. "Il y a en effet un sentiment de justice, témoigne Claude. Parce que je n’ai toujours pas digéré ce but de Kompany, qui nous avait volé un titre mérité la saison dernière. Pas plus que la glissade de Gerrard et ce funeste 17 avril 2014 d’ailleurs."

Un peu de soulagement aussi, parce que l’arrêt forcé du championnat a bien failli priver les Reds de ce bonheur tant attendu et mérité. "Nous avons tous pensé qu’on ne terminerait pas cette saison et que Liverpool ne serait jamais sacré, ou le serait avec un astérisque à côté de son nom. Et il y aurait alors toujours eu un idiot, surtout du côté de Manchester pour dire ‘vous n’avez pas été sacrés, car mathématiquement rien n’était joué’. Ce qui aurait été vrai, mais ridicule."

L'architecte Jürgen Klopp: "Il a changé Liverpool"

Mais ces considérations-là font désormais partie du passé. Liverpool a marché comme jamais sur la Premier League. Et cette impressionnante domination porte, sans conteste, la griffe d’un "grand Manager": Jürgen Klopp: "Cet homme a autant changé Liverpool que Bill Shankly, dieu de tous les Scousers reds, quand il l’avait sortie de l’anonymat de la D2 pour en faire une Grand d’Europe", compare Claude Hernot, conquis par un coach qui a patiemment construit son équipe, "qui s’est rarement trompé" et qui a fait de Liverpool une véritable machine à gagner.

Une machine à gagner qui ne vas pourtant pas courir à tout prix derrière les records en cette fin de saison: :"Kloppo n’est pas genre d’homme à chasser les records, il va plutôt en profiter pour intégrer un maximum de jeunes talents à l’équipe. Retenez bien, d'ailleurs, les noms de Neco Williams, Harvey Elliott, Curtis Jones et autre Rhian Brewster, pour ne citer que ces quatre-là.

Mais Liverpool va quand même et sans aucun doute savourer son heure, jeudi soir, contre Manchester City. "Il y aura la ‘Guard of Honour’ et les Reds vont, sans pression, donner le meilleur d’eux-mêmes", prévoit cet amoureux de Liverpool, qui sera devant son petit écran pour assister à un choc qui promet des étincelles entre le nouveau champion et son prédécesseur et dauphin...

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